II. UN PROJET RESPONSABILISANT, QUI EFFACE LES EFFETS DE SEUIL

Ce projet proposé par votre commission est responsabilisant pour ses bénéficiaires : ils percevront une allocation d'un montant dégressif avec le revenu, à charge pour eux d'adhérer à une mutuelle ou de souscrire un contrat d'assurance.

Bien entendu, de la même manière que pour l'allocation logement, les amendements de votre commission prévoient que les bénéficiaires pourront décider que l'allocation sera directement versée à la mutuelle, à l'institution de prévoyance ou à la société d'assurance qu'ils auront choisie, à charge pour eux de payer le reliquat de cotisation ou de prime éventuelle dû.

Tel qu'il est construit, le projet proposé par votre commission ne présente pas le défaut majeur qui caractérise le projet du Gouvernement, à savoir un effet de seuil massif.

De même qu'il n'existe pas de véritable effet de seuil pour l'allocation logement, le caractère dégressif de l'allocation personnalisée à la santé permet tout à la fois d'en faire bénéficier des personnes disposant de revenus plus élevés que le plafond qui a été retenu par le Gouvernement et d'éviter une " trappe à la pauvreté " au niveau de ce plafond.

Ainsi, le projet de votre commission n'est pas désincitatif à l'emploi et n'incite pas non plus à dissimuler quelques centaines de francs de revenus : la situation des personnes s'améliore ici avec le revenu, et ne se détériore pas comme dans le projet du Gouvernement.

III. UN PROJET QUI PREND EN CONSIDÉRATION LES DIFFICULTÉS SPÉCIFIQUES RENCONTRÉES PAR LES PLUS DÉMUNIS

Le projet proposé par votre commission prévoit d'abord qu'au niveau du RMI, l'allocation personnalisée à la santé couvrira entièrement le coût de la couverture complémentaire qui sera fixé par l'Etat. Et si, pour toutes les personnes autres que celles qui bénéficient du RMI, le projet de votre commission prévoit que la couverture complémentaire est obtenue, dans des conditions de droit commun, auprès des organismes de protection sociale complémentaire, il réserve le cas des titulaires du RMI qui seront entièrement gérés par les CPAM.

Votre commission a ainsi voulu tenir compte, à la fois des difficultés particulières d'insertion que peuvent rencontrer ces personnes et aussi du droit existant, la couverture des titulaires du RMI étant aujourd'hui gérée le plus souvent par les CPAM dans le cadre de l'aide médicale.

Pour autant, votre commission a décidé d'offrir aux bénéficiaires du RMI le choix entre deux solutions : soit ils optent pour un versement direct de l'allocation à la CPAM, soit ils choisissent de percevoir eux-mêmes l'allocation et de payer ensuite une cotisation complémentaire d'un même montant à la CPAM.

Une telle solution peut ainsi être choisie, pour certaines personnes, en vue d'aider à réapprendre à gérer un budget.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page