Dans le projet de loi de finances pour 2002, les crédits du ministère de l'emploi s'élèvent à 16,78 milliards d'euros (110,07 milliards de francs). Ils s'établissaient à 17,05 milliards d'euros (111,83 milliards de francs) en 2001, et à 18,61 milliards d'euros (122,07 milliards de francs) en 2000.

Ces crédits connaissent donc une diminution de 1,6 % , après une baisse de 1,9 % l'année dernière.

En dépit des déclarations gouvernementales , probablement liées à l'inquiétude sur les perspectives de l'évolution du marché du travail, le budget de l'emploi ne constitue plus une priorité budgétaire , les dépenses du budget général devant augmenter, en moyenne, de 2 % en 2002.

Les dépenses du budget de l'emploi sont à hauteur de 10,6 % (9,6 % en 2001 et 8,1 % en 2000) consacrées aux moyens de fonctionnement, et de 88,9 % (près de 90 % en 2001 et 91,4 % en 2000) aux dépenses d'intervention. Le montant des dépenses en capital n'est que de 76,29 millions d'euros (500,43 millions de francs), soit moins de 0,5 % de l'ensemble des crédits.

Le titre III comporte l'essentiel des moyens de gestion de la politique de l'emploi : il s'agit essentiellement des crédits de fonctionnement des services du ministère de l'emploi et de l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE).

Le titre IV regroupe les crédits du ministère consacrés aux mesures pour l'emploi , qu'il s'agisse de la formation professionnelle, de l'insertion des jeunes, des aides apportées aux publics en difficulté ou de la lutte contre le chômage.

Le titre V retrace les investissements pris directement en charge par l'Etat. La dépense concerne presque exclusivement les services déconcentrés.

Le titre VI retrace les subventions d'investissement accordées dans le cadre des contrats de plan Etat-régions, ainsi qu'à l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et à l'ANPE.

I. LA GESTION DE LA POLITIQUE DE L'EMPLOI

Cet agrégat regroupe les moyens de fonctionnement du ministère de l'emploi, la subvention versée à des organismes qui concourent au service public de l'emploi, celle versée à divers organismes d'étude et de recherche, ainsi que les moyens d'intervention de la politique des relations du travail.

Les crédits relatifs à la gestion de la politique de l'emploi s'élèvent à 2,63 milliards d'euros (17,23 milliards de francs), en progression de 6,3 % par rapport à 2001. Ils représentent 15,7 % de l'ensemble des dépenses du budget de l'emploi (14,5 % en 2001).

A. LES DÉPENSES DE PERSONNEL

Les dépenses de personnel du ministère (administration centrale et services déconcentrés) évoluent en 2002 de la façon suivante :

(en millions d'euros)

 

2001

2002

2002/2001

Rémunérations

302,7

306,5

+ 1,3 %

Pensions

63,8

65,7

+ 3,0 %

Charges sociales

49,7

50,3

+ 1,2 %

Total

416,3

422,8

+ 1,6 %

Il convient de constater que la progression de 3 % des crédits de pensions est la plus importante, deux fois plus élevée que la progression totale des dépenses de personnel.

La progression des dépenses de personnel correspond, pour l'essentiel, à :

- la création nette de 140 emplois, contre 194 en 2001 - pour un effectif total de 10.339 emplois budgétaires au 31 décembre 2001 -, qui se décompose en la création de 24 emplois à l'administration centrale, et de 116 emplois au sein des services déconcentrés du ministère, pour un coût de 5,21 millions d'euros (34,18 millions de francs) ;

- la régularisation de 130 emplois, essentiellement au titre de la résorption et de la consolidation d'emplois précaires, pour un coût de 3,34 millions d'euros (21,91 millions de francs) ;

- une revalorisation indemnitaire, intervenant notamment dans le cadre de la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail, à hauteur de 5,59 millions d'euros (36,67 millions de francs);

- une provision de 1,22 millions d'euros (8 millions de francs) pour la mise en oeuvre de mesures statutaires au profit du corps des inspecteurs du travail ;

- une dotation de 929.939 euros (6,10 millions de francs) au titre du renforcement des moyens des services pour la mise en oeuvre de la réforme sur la validation des acquis professionnels.

B. LE FONCTIONNEMENT ET L'ÉQUIPEMENT

Les dépenses de matériel et fonctionnement des services diminuent de 19,2 %, en raison de plusieurs modifications de la nomenclature 1( * ) , et atteignent 67,66 millions d'euros (443,82 millions de francs). Il convient de préciser qu'une mesure nouvelle de 10,31 millions d'euros (67,63 millions de francs) est consacrée à des dépenses d'informatique et de télématique.

Les crédits d'équipement passent de 9,68 millions d'euros (63,50 millions de francs) à 4,58 millions d'euros (30,04 millions de francs), soit une diminution de 52,7 %. L'essentiel des crédits, soit 4,01 millions d'euros (26,30 millions de francs), est consacré à l'entretien, la rénovation et l'extension des locaux des services déconcentrés.

C. LES SUBVENTIONS DE FONCTIONNEMENT

1. L'Agence nationale pour l'emploi

a) Le 3ème contrat de progrès

Les deux premiers contrats de progrès conclus entre l'ANPE et l'Etat ont été axés sur la qualité de l'accueil des demandeurs d'emploi et le renforcement de sa présence sur le marché des recrutements. La mission de service public de l'ANPE a été renforcée. Le second contrat de progrès a notamment permis de clarifier les relations avec les ASSEDIC auprès desquelles s'opère l'inscription tandis que l'ANPE se concentre sur son métier, l'emploi.

Le troisième contrat de progrès porte sur les années 1999 à 2003.

Le contenu du troisième contrat de progrès entre l'Etat et l'Agence nationale pour l'emploi

(1999-2003) - Les grands axes

1) Prévenir et réduire le chômage de longue durée

2) Faciliter les recrutements

3) « Globaliser » les moyens de lutte contre le chômage

4) Travailler en complémentarité avec l'AFPA

5) Développer les services à distance et de proximité

6) Moderniser l'Agence

Son ambition est de renforcer la qualité des services rendus aux demandeurs d'emploi et aux entreprises, et de poursuivre la modernisation de l'agence. Il vise également à accroître ses moyens afin de lui permettre de remplir les objectifs fixés par le plan national d'action pour l'emploi (PNAE) adopté par le gouvernement en avril 1998.

L'ANPE doit notamment poursuivre une accélération des sorties du chômage vers l'emploi, en proposant des actions de suivi personnalisé favorisant un « nouveau départ » à un nombre croissant de demandeurs d'emploi, en particulier les adultes n'ayant pas atteint 12 mois de chômage, les jeunes avant qu'ils n'atteignent 6 mois de chômage, les jeunes et les adultes au chômage depuis plus de 2 ans et les bénéficiaires du RMI.

Depuis le 1 er juillet 2001, l'ANPE est chargée de la mise en oeuvre du programme d'action personnalisé pour un nouveau départ (PAP-ND) qui, dans le cadre du plan d'aide au retour à l'emploi (PARE) conclu par les partenaires sociaux à l'occasion du renouvellement de la convention de l'assurance chômage, généralise la démarche individualisée et concerne désormais tous les demandeurs d'emploi, depuis le début de la période de chômage jusqu'au retour effectif à l'emploi.

b) Les crédits pour 2002

Pour 2002, la subvention de fonctionnement augmente de 11,3 % (après + 8,4 % en 2001), pour s'établir à 1,17 milliard d'euros (7,67 milliards de francs).

Cela se traduit notamment par des mesures nouvelles à hauteur de 98,91 millions d'euros (648,81 millions de francs), dont 65,71 millions d'euros (431,03 millions de francs) au titre de la mise en place de la nouvelle offre de service dans le cadre du PNAE, 16,77 millions d'euros (110 millions de francs) en dépenses informatiques, et 14,02 millions d'euros (91,97 millions de francs) en dépenses de personnel, en particulier la création de 570 emplois.

2. Les autres organismes

Les subventions aux autres organismes évoluent de la manière suivante :

Évolution des crédits des autres organismes

 

En millions d'euros

2002/2001

Centre d'études de l'emploi

5,41

+ 2,0 %

Centre d'études et de recherches sur les qualifications


2,35


+ 2,7 %

Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail


11,39


+ 3,2 %

Autres

2,27

+ 0 %

TOTAL

21,4

+ 2,4 %

Il convient de noter que la dotation de l'Office de protection contre les rayonnements ionisants (OPRI), d'un montant de 1,14 million d'euros (7,50 millions de francs), est transférée, en 2002, au budget du ministère de l'environnement.

3. L'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA)

La contribution de l'Etat versée à l'AFPA représente 757,02 millions d'euros (4,97 milliards de francs), en progression de 1,7 % par rapport à 2001. La subvention de fonctionnement augmente de 2,3 %, pour s'établir à 704,32 millions d'euros (4,62 milliards de francs), et les moyens en capital, qui s'élèvent à 52,70 millions d'euros ( 345,69 millions de francs), diminuent de 5,3 %. L'augmentation globale de ces moyens s'inscrit dans le contrat de progrès (1999-2003) signé avec l'Etat.

Dans le cadre dudit contrat, les liens avec l'ANPE ont été renforcés, celle-ci se concentrant sur l'information des demandeurs d'emploi.

Parmi ses objectifs, l'AFPA vise à atteindre en 2003 le taux de 80 % de demandeurs d'emploi de plus de 25 ans parmi les personnes entrant en formation.

4. Une expérimentation intéressante : la globalisation des crédits des services de la région Centre

Les services déconcentrés du ministère disposent de compétences d'administration générale pour gérer les crédits de fonctionnement qui leur sont délégués par l'administration centrale.

A titre expérimental, une mesure de globalisation des crédits de personnel et de fonctionnement sera lancée au cours de l'année 2002 : elle concernera la région Centre.

Un nouveau chapitre budgétaire 37-63 a ainsi été créé, d'un montant de 14,88 millions d'euros (97,61 millions de francs), répartis en 12,05 millions d'euros (79,04 millions de francs) au titre des dépenses de personnel, et 2,83 millions d'euros (18,56 millions de francs) au titre de la dotation globale de fonctionnement.

Les indicateurs de coût ont évolué de la manière suivante depuis 1999 :