A. LES CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DU PÔLE UNIVERSITAIRE PARISIEN ET FRANCILIEN
1. Une importance liée à l'histoire et à la centralisation
Sans
remonter à Richelieu et à la lointaine Sorbonne, voire à
la médiévale montagne Sainte-Geneviève, qui depuis
Abélard
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a toujours
mêlé les lieux d'enseignement au tumulte de la ville, force est de
constater que Paris pèse d'un poids historique, aujourd'hui encore
essentiel, dans l'ensemble universitaire national.
Paris et la région Île-de-France concentrent en effet, sur un
territoire qui ne représente que 2 % de l'espace national,
19 % de la population, 5 millions d'emplois,
550 000 étudiants, soit le quart des effectifs nationaux,
17 universités, soit 22 % de l'ensemble universitaire
national, et 45 % des chercheurs français.
Le pôle francilien en matière d'enseignement supérieur et
de recherche est l'un des rares à pouvoir rivaliser avec la Silicon
Valley, le pôle Oxford-Cambridge ou les universités japonaises.
Si la masse critique francilienne doit être préservée, les
besoins immobiliers universitaires apparaissent considérables, aussi
bien d'un point de vue qualitatif que quantitatif.
En effet, les sites universitaires en Île-de-France se
caractérisent par une absence de logique d'implantation autre
qu'historique : le paysage universitaire, important et dispersé, a
en effet été brouillé par un développement
anarchique sous la pression de la démographie étudiante due
à l'attractivité, à tous les égards, de Paris et de
sa région. Le nombre d'implantations a été
multiplié de façon désordonnée et atteint
désormais (hors IUT) 131 unités distinctes.
Sous la pression de la nécessité, mais aussi en raison des moyens
disponibles, les sites n'ont pas fait l'objet de véritables plans
d'aménagement. Les universités franciliennes existantes ont
été les grandes « oubliées » du plan
Université 2000 qui a concentré ses efforts, en
privilégiant l'urgence plutôt que la cohérence, sur la
création de quatre universités nouvelles et de nombreux
départements d'IUT.