3. Pérenniser la « bientraitance » grâce à une évaluation appropriée de l'établissement
a) L'évaluation interne
L'article 22
75(
*
)
de
la loi du 2 janvier 2002 organise l'auto évaluation des
établissements : «
Les établissements [...]
procèdent à l'évaluation de leurs activités et
de la qualité des prestations qu'ils délivrent
,
au
regard
notamment de
procédures
, de
références
et de
recommandations de bonnes pratiques
professionnelles
validées
ou
, en cas de carence,
élaborées
, selon les catégories
d'établissements ou de services,
par un Conseil national de
l'évaluation sociale et médico-sociale
, placé
auprès du ministre chargé de l'action sociale.
Les
résultats de l'évaluation sont communiqués tous les cinq
ans à l'autorité ayant délivré
l'autorisation
.
»
En termes plus concrets,
«
il s'agit de mettre tout le
personnel autour de la table
, sans oublier la cuisinière ou la femme
de ménage. Tout agent a un rôle essentiel et une position
stratégique. Chacun doit décrire son action, ses interrogations
et pouvoir
redonner un sens à des actes qui sont peut-être
devenus trop quotidiens
. Il s'agit aussi de décider ensemble des
priorités de l'établissement.
» (Mme
Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'état aux
personnes handicapées, devant la commission d'enquête).
Mme Sylviane Léger, directrice générale de l'action
sociale au ministère des Affaires sociales, du travail et de la
solidarité (DGAS) a assuré à la commission d'enquête
que le conseil national de l'évaluation validerait prochainement les
référentiels de bonne pratique.
M. Serge Lefèbvre,
vice-président
de l'Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), a
souligné devant la commission d'enquête, l'
utilité
de la méthode
: «
il est nécessaire de
donner aux établissements les moyens d'analyser leurs pratiques. Nous
considérons que
l'analyse des pratiques est essentielle car elle
soulève des questions concrètes. Frappez-vous à la porte
avant d'entrer dans la chambre d'un résident ? Certaines portes
sont-elles fermées, quand et pourquoi ? Tutoyez-vous ou
vouvoyez-vous les résidents ?
...
».
M. Laurent Coquebert,
directeur général par intérim de
l'Union nationale des parents et amis de personnes handicapées mentales
(UNAPEI), a précisé : «
Tout l'intérêt
de ces outils est de faire une
« opération
vérité » non seulement sur les besoins d'accompagnement
des personnes mais également sur les moyens à mobiliser pour que
ces personnes reçoivent la prestation la plus adaptée à
leur cas
.
».
Beaucoup d'associations sont en pointe sur ces méthodes. Ainsi,
l'Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH) a
élaboré deux référentiels, en collaborateur avec
les directeurs d'établissement, propres à faire ressortir les
«
comportements de qualité que l'on peut par la suite
modifier
» (M. Serge Lefèbvre, vice-président
de l'APAJH). L'Union nationale des parents et amis de personnes
handicapées mentales (UNAPEI) a déjà mis certains outils
en place : le modèle d'accompagnement personnalisé (MAP),
qui permet de présenter la situation et les besoins de la personne, et
l'outil « PROMAP », qui permet une analyse plus
approfondie, évaluant le taux de satisfaction de la personne et de
l'établissement. Le syndicat national des associations de parents et
amis de personnes handicapées mentales gestionnaires
d'établissements et de services spécialisés (SNAPEI) a
réalisé un « référentiel
qualité », qui doit permettre d'évaluer la
qualité du service rendu à la personne handicapée.
Il reste à généraliser l'évaluation interne par
la pleine application de loi du 2 janvier 2002, et, sans doute, à
réfléchir aux moyens de garantir le recours à cette
méthode avec une fréquence adéquate
.
b) L'évaluation externe
Pour
que l'analyse des pratiques ne puisse en aucun cas dériver vers une
autosatisfaction béate ou une hypocrisie partagée, il est
nécessaire de requérir périodiquement un oeil
extérieur.
M. Roland Broca, président de la
Fédération française de santé mentale (FFSM) est
catégorique : «
Un regard extérieur sur les
établissements est indispensable dans la mesure où ces
institutions ont l'habitude de fonctionner en vase clos. Cela suppose
d'élaborer une grille de critères généraux de
respect des droits fondamentaux des usagers et de critères
spécifiques en fonction de la spécificité de
l'établissement et de la particulière vulnérabilité
de la population accueillie. Cette grille ne pourra être efficace que si
s'opère une véritable révolution des mentalités, du
regard des professionnels et de la société sur les personnes
handicapées
. »
L'article 22
76(
*
)
de la loi du
2 janvier 2002 organise ainsi l'évaluation externe des
établissements :
« Les établissements et
services font procéder à l'
évaluation de leurs
activités et de la qualité des prestations qu'ils
délivren
t par un
organisme extérieur
. Les organismes
habilités à y procéder doivent respecter un cahier des
charges fixé par décret. La
liste de ces organismes
est
établie par arrêté du ministre chargé de l'action
sociale, après
avis du Conseil national de l'évaluation
sociale et médico-sociale.
Les résultats de cette
évaluation sont
également
communiqués à
l'autorité ayant délivré l'autorisation
.
Elle
doit être effectuée au cours des sept années suivant
l'autorisation ou son renouvellement et au moins deux ans avant la date de
celui-ci.
».
En conséquence, le
Conseil national de l'évaluation aura
un rôle déterminant à jouer pour valider les outils
utilisés et labelliser les experts.
Mme Sylviane Léger, directrice générale de l'action
sociale au ministère des Affaires sociales, du travail et de la
solidarité (DGAS) a également assuré à la
commission d'enquête que le conseil national de l'évaluation
serait rapidement en mesure de valider les listes d'opérateurs
susceptibles d'intervenir de façon externe.
En effet, la mise en oeuvre de ces dispositions est subordonnée à
la publication de plusieurs textes de nature réglementaire.
Un important travail de communication sera requis afin que cette
évaluation soit perçue comme une aubaine, et non comme une
fatalité
. Ainsi, M. Roland Broca a déclaré à la
commission d'enquête : «
...il faut ensuite pouvoir
évaluer l'adéquation des institutions à ces
critères. Ces évaluations devraient s'effectuer
non pas dans
une optique répressive qui ne pourrait que déclencher des
réflexes défensifs et d'occultation des problèmes, mais
dans une perspective d'aider ces institutions à corriger certains
dysfonctionnements, et, si cela est possible, de provoquer une émulation
des établissements pour satisfaire à des critères de
qualité éthique des soins.
Cette dimension devrait
s'inscrire, à mon sens, dans le cadre d'une politique
d'accréditation des établissements. ».
Certaines préventions ont été formulées à la
commission d'enquête contre le système mis en place. Ainsi, Mme
Gloria Laxer, directeur de recherches à l'Université de Lyon,
maître de conférences, chargée de mission
« Public à besoins éducatifs
spécifiques » à l'Académie de Clermont-Ferrand,
désapprouve que l'évaluation soit commissionnée par
l'établissement lui-même. Pour sa part, Mme Céline Kerbel,
secrétaire nationale adjointe du Collectif des démocrates
handicapés (CDH), a formulé le voeu suivant :
«
En ce qui concerne l'article 22, qui se
réfère à l'évaluation par un organisme
extérieur, nous aurions souhaité que des enquêtes
inopinées et ponctuelles, effectuées par des organismes
extérieurs, puissent se dérouler sur demande des personnes
handicapées ou de leurs représentants, le tout dans un cadre
défini. Nous pensons que cela constituerait une avancée. Nous
souhaiterions par ailleurs que le résultat de cette évaluation
soit communiqué aux personnes handicapées ou à leurs
représentants. ».
La commission d'enquête estime que ces propositions sont
intéressantes, mais finalement peu conformes à la démarche
d'évaluation constructive et participative que le législateur a
voulu instiller dans les établissements, et qu'elles ressortissent
davantage à l'esprit du contrôle.
En tout état de cause, la mise en oeuvre effective de ces nouvelles
dispositions permettra de savoir si elles sont, en définitive, à
la hauteur des enjeux.
Il doit être mentionné que des formes d'évaluation externe
sont déjà pratiquées dans le milieu associatif. Ainsi,
l'Association Perce-Neige a déjà mis en place une commission
d'audit interne, dénommée « commission
médico-sociale », qui visite régulièrement les
établissements, et présente ensuite ses conclusions au bureau du
conseil d'administration.
VERS
LA BIENTRAITANCE :
LES PRINCIPALES PROPOSITIONS
DE LA COMMISSION
D'ENQUÊTE
77(
*
)
Proposition n° 1
Engager
des campagnes de communication destinées à :
- susciter un autre regard sur les personnes handicapées dans la
société ;
- promouvoir les métiers de l'accompagnement du handicap.
Proposition n° 2
- Donner aux personnes handicapées un accès
à un service d'accueil téléphonique anonyme, sur le
modèle du 119 ;
- Renforcer la coordination des services d'accueil
téléphonique tournés vers les différentes
catégories de personnes vulnérables, afin de faciliter
l'accès à un interlocuteur qualifié.
Proposition n° 3
Mettre en cohérence les règles de soumission au secret professionnel des différentes catégories de travailleurs sociaux.
Proposition n° 4
- Etendre de façon explicite la levée du
secret
professionnel des médecins à l'ensemble des cas de maltraitance
envers les personnes vulnérables ;
- Rappeler, par une campagne d'information, aux médecins leurs
obligations, fixées par l'article 44 du code de déontologie
médicale, de «
mettre en oeuvre les moyens les plus
adéquats
» pour protéger les personnes victimes de
sévices ou de privations, «
en faisant preuve de prudence
et de circonspection
» et que s'il s'agit d'une personne
vulnérable ils doivent, «
sauf circonstances
particulières qu'ils apprécient en conscience, alerter les
autorités judiciaires, médicales ou
administratives
» ;
- Leur confirmer qu'ils peuvent, en particulier, informer le médecin
inspecteur de santé publique en cas de maltraitance sur une personne
vulnérable.
Proposition n° 5
Elargir la possibilité de saisine du médiateur institué par la loi du 2 janvier 2002, à tous les témoins de maltraitance et notamment aux personnels des établissements sociaux et médico-sociaux.
Proposition n° 6
- Donner au président du conseil
général
un pouvoir de fermeture des établissements relevant du
département dans l'un des cas de dysfonctionnement grave
énumérés à l'
article L. 313-16 du code de
l'action sociale et des familles
, sans préjudice d'un pouvoir
d'appréciation en dernier ressort du préfet, au titre de l'ordre
public ;
- Elargir la gamme des pouvoirs du préfet à l'égard
des établissements qui ne sont pas sous sa tutelle directe.
Proposition n° 7
- Recommander un usage plus large des mesures de mise
à
pied conservatoire à l'égard des personnels mis en cause dans des
affaires de maltraitance ;
- Développer, aux niveaux central et régional, des cellules
de conseil juridique, destinées aux inspecteurs des affaires sanitaires
et sociales, afin de mieux gérer les suites de crise dans un
établissement.
Proposition n° 8
Etendre, sur le modèle existant pour les mineurs, la possibilité pour le juge d'instruction de désigner un administrateur ad hoc chargé d'assister la personne vulnérable tout au long de la procédure judiciaire.
Proposition n° 9
Fixer le point de départ du délai de prescription de l'action publique, en cas de crime commis à l'encontre d'une personne vulnérable, non pas à la date de commission des faits, mais à celle de leur révélation.
Proposition n° 10
Engager la réglementation de la profession d'aide médico-psychologique (AMP). Cette réglementation comporterait, pour les AMP non diplômés lors de leur prise de fonction, une obligation, dans le cadre de la formation continue, d'avoir obtenu le diplôme correspondant au plus tard cinq ans après leur entrée en fonction.
Proposition n° 11
Systématiser la sensibilisation à la maltraitance dans la formation des professions médicales et paramédicales impliquées dans l'accompagnement des personnes handicapées, et en parfaire le contenu. Dans le cadre de l'instauration d'un tronc commun à la formation des professions médicales et paramédicales, intégrer le traitement de la question de la maltraitance envers les personnes vulnérables en tant que « matière » à part entière.
Proposition n° 12
- La nécessité de la formation continue doit
faire l'objet d'une information appuyée auprès des personnels.
- Le contenu de la formation continue doit être, en tant que de
besoin, renforcé en matière de prévention de la
maltraitance.
Proposition n° 13
Prévoir pour les personnels des services généraux une formation ou une sensibilisation aux problèmes de maltraitance.
Proposition n° 14
Etudier les moyens d'une formation ou d'une sensibilisation adaptée des administrateurs des associations gestionnaires d'établissements.
Proposition n° 15
Poursuivre et développer la politique engagée pour favoriser l'accueil en milieu scolaire ordinaire des enfants handicapés pour lesquels le recours à des établissements médico-sociaux d'éducation spéciale n'est pas absolument indispensable.
Proposition n° 16
Subordonner toute décision prise par une COTOREP ou une
CDES
à un entretien préalable obligatoire et approfondi de la personne
concernée et de son représentant légal.
Renforcer le caractère pluridisciplinaire de la composition de ces
commissions.
Rendre obligatoire la proposition par les COTOREP d'un panel de solutions
hiérarchisées, laissant aux personnes concernées la
possibilité d'exercer un choix sur leur avenir.
A ces fins, réaménager ces structures au sein
d' « agences départementales du handicap »,
chargées de mettre en oeuvre la compensation du handicap.
Proposition n° 17
Engager une réflexion d'ensemble sur la question du placement des personnes handicapées vieillissantes.
Proposition n° 18
Opérer une clarification des
financements
au
terme de
laquelle :
- les prestations de formation professionnelle (sans préjudice des
compétences de la région) et d'aide par le travail, ainsi que,
par extension, les prestations d'insertion par l'activité
professionnelle relèveraient exclusivement de l'Etat ;
- les prestations d'hébergement, d'aide à domicile et
d'accompagnement à la vie sociale seraient à la charge du
département ;
- les prestations de soins demeureraient à la charge de l'assurance
maladie.
Proposition n° 19
Aménager le mode de tarification des établissements de telle sorte qu'à prise en charge financière inchangée, les établissements aient la faculté de laisser leurs hôtes qui le souhaitent rejoindre leurs familles tous les week-ends et un temps de vacances équivalent à celui des congés scolaires. Dans l'attente, proscrire aux établissements toute tentative d'imposer des contingentements aux familles.
Proposition n° 20
Modifier le fonctionnement de la garantie de ressources pour les travailleurs handicapés accueillis en CAT en donnant, notamment, une base législative à la rémunération du travail versée directement par le CAT et en encadrant sa fixation, de telle sorte que celle-ci rende compte de la capacité réelle de travail de la personne.
Proposition n° 21
Etudier les voies et moyens d'un développement sensible des formules d'hébergement temporaire.
Proposition n° 22
Evaluer les besoins et adapter la réglementation pour offrir une qualité de prise en charge suffisante dans les centres de vacances.
Proposition n° 23
Réfléchir à l'élaboration de mesures incitant les établissements à se constituer en réseaux.
Proposition n° 24
Donner les instructions propres à garantir que les conséquences d'une inadéquation avérée de la personnalité de candidats au certificat d'aptitude aux fonctions de directeur d'établissement social (CAFDES) soient systématiquement tirées
Proposition n° 25
Explorer les voies d'un renforcement de la participation des travailleurs handicapés des CAT à la vie de leur établissement.
Proposition n° 26
Engager une réflexion sur les conditions dans lesquelles une association de défense des personnes handicapées peut assurer la gestion d'établissements sociaux et médico-sociaux.
Proposition n° 27
Veiller
à la précision et à l'exhaustivité de la charte des
droits et libertés de la personne accueillie qui doit être
arrêtée par les ministres compétents, y compris dans le
domaine de la vie affective et sexuelle, afin d'en favoriser une application
facilitée et généralisée par les professionnels
concernés.
Dans la même perspective, veiller à la bonne articulation de cette
charte avec la charte nationale à établir conjointement par les
fédérations et organismes représentatifs des personnes
morales publiques et privées gestionnaires d'établissements et de
services sociaux et médico-sociaux.
ANNEXE I
-
TABLE DES SIGLES
AAH |
Allocation aux Adultes Handicapés |
ACTP |
Allocation Compensatrice pour Tierce Personne |
ADAPEI |
Association Départementale des Amis et Parents d'Enfants Inadaptés |
ADF |
Assemblée des Départements de France |
AES |
Allocation d'Education Spéciale |
AFM |
Association Française contre les Myopathies |
AFMI |
Association Française des Magistrats Instructeurs |
AFORTS |
Association Française des Organismes de formation et de Recherche en Travail Social |
AFPA |
Association pour la Formation Professionnelle des Adultes |
AGEFIPH |
Association pour la GEstion des Fonds pour l'Insertion Professionnelle des Handicapés |
ALAGH |
Association Lorraine d'Aide aux Grands Handicapés |
ALMA |
Allo MAltraitance |
AMP |
Aide Médico-Psychologique |
ANACT |
Agence Nationale pour l'Amélioration des Conditions de Travail |
ANAES |
Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé |
ANPE |
Agence Nationale Pour l'Emploi |
ANPEDA |
Association Nationale des Parents d'Enfants Déficients Auditifs |
AP |
Atelier Protégé |
AP - HP |
Assistance Publique - Hôpitaux de Paris |
APA |
Allocation Personnalisée d'Autonomie |
APAJH |
Association Pour Adultes et Jeunes Handicapés |
APF |
Association des Paralysés de France |
|
|
BEP |
Brevet d'Etudes Professionnelles |
|
|
CAFDES |
Certificat d'Aptitude aux Fonctions de Directeur d'Etablissement Social et médico-social |
CAMSP |
Centre d'Action Médico-Sociale Précoce |
CAP |
Certificat d'Aptitude Professionnelle |
CARIF |
Centre d'Animation de Ressources et de l'Information sur la Formation |
CAT |
Centre d'Aide par le Travail |
CCAS |
Centre Communal d'Action Sociale |
CDD |
Contrat à Durée Déterminée |
CDES |
Commission Départementale d'Education Spéciale |
CDH |
Comité des Démocrates Handicapés |
CERIS |
Centre d'Echanges de Ressources en Ingénierie Sociale |
CES |
Contrat Emploi Solidarité |
CFA |
Centre de Formation pour Apprentis |
CFAS |
Centre de Formation pour Apprentis Spécialisés |
CFI |
Congé de Formation Individualisé |
CHRS |
Centre d'Hébergement et de Réadaptation Sociale |
CHSCT |
Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail |
CIBC |
Centre Interinstitutionnel de Bilans de Compétences |
CIE |
Contrat Initiative Emploi |
CIO |
Centre d'Information et d'Orientation |
CLAPEAHA |
Comité de Liaison et d'Action des Parents d'Enfants et Adultes atteints de Handicaps Associés |
CLIC |
Centres LocaL d'Information et de Coordination |
CLIS |
CLasse d'Intégration Scolaire |
CNAM |
Caisse Nationale d'Assurance Maladie |
CNCPH |
Conseil National Consultatif des Personnes Handicapées |
CNRH |
Comité National français de liaison pour la Réadaptation des Handicapés |
COFACE |
Confédération des Organismes Familiaux Auprès de la Communauté Européenne |
COTOREP |
COmmission Technique d'Orientation et de REclassement Professionnel |
CPAM |
Caisse Primaire d'Assurance Maladie |
CPHL |
Confédération des Personnes Handicapées Libres |
CRAM |
Caisse Régionale d'Assurance Maladie |
CREAI |
Centre Régional pour l'Enfance et l'Adolescence Inadaptées |
CROSMS |
Comité Régional de l'Organisation Sanitaire et Médico-Sociale |
CRP |
Centre de Rééducation Professionnelle |
CTNERHI |
Centre Technique National d'Etudes et de Recherches sur les Handicaps et les Inadaptations |
|
|
DAGPB |
Direction de l'Administration Générale, du Personnel et du Budget (ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées) |
DDASS |
Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales |
DDTEFP |
Direction Départementale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle |
DEH |
Demandeurs d'Emploi Handicapés |
DGAS |
Direction Générale de l'Action Sociale (ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité) |
DRASS |
Direction Régionale des Affaires Sanitaires et Sociales |
DREES |
Direction de la Recherche, des Etudes, de l'Evaluation et des Statistiques (ministère des affaires sociales, du travail et de la solidarité) |
DRTEFP |
Direction Régionale du Travail, de l'Emploi et de la Formation Professionnelle |
DSTS |
Diplôme Supérieur de Travail Social |
|
|
EHPAD |
Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes |
ENSP |
Ecole Nationale de la Santé Publique |
EPSR |
Equipe de Préparation et de Suite du Reclassement |
ERP |
Ecole de Rééducation Professionnelle (publique) |
ESMS |
Etablissement Social et Médico-Social |
|
|
FAGERH |
Fédération des Associations Gestionnaires et des Etablissements de Réadaptation des Handicapés |
FAM |
Foyer d'Accueil Médicalisé (anciennement FDT) |
FDT |
Foyer à Double Tarification (voir FAM) |
FFSM |
Fédération Française de Santé Mentale |
FNATH |
Fédération Nationale des Accidentés du Travail et des Handicapés |
FONGECIF |
FONds paritaire interprofessionnel de GEstion du Congé Individuel de Formation |
FSE |
Fonds Social Européen |
GIHP |
Groupement pour l'Insertion des Personnes Handicapées |
GIRPEH |
Groupement Interprofessionnel Régional pour la Promotion de l'Emploi des personnes Handicapées |
GPIEM |
Groupe Permanent Interministériel de l'Enfance Maltraitée |
GRETA |
GRoupement d'ETAblissements publics locaux d'enseignement (pour la formation continue) |
|
|
IASS |
Inspecteur des Affaires Sanitaires et Sociales |
IGAS |
Inspection Générale des Affaires Sociales |
IME |
Institut Médico-Educatif |
IMP |
Institut Médico-Pédagogique |
IMPRO |
Institut Médico-PROfessionnel |
INRS |
Institut National de Recherche et de Sécurité (pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) |
INSERM |
Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale |
IPP |
Incapacité Permanente Partielle |
IR |
Institut de Rééducation |
IRTS |
Institut Régional de Travail Social |
|
|
LADAPT |
Ligue pour l'ADAptation du diminué Physique au Travail |
|
|
MAP |
Modèle d'Accompagnement Personnalisé |
MARTHE |
Mission d'Appui à la Réforme de la Tarification de l'HEbergement des personnes âgées |
MAS |
Maison d'Accueil Spécialisé |
MECS |
Maison d'Enfants à Caractère Social |
MEDEF |
Mouvement des Entreprises de France |
MRIICE |
Mission Régionale et Interdépartementale d'Inspection, de Contrôle et d'Evaluation |
MST |
Maladie Sexuellement Transmissible |
|
|
ODAS |
Observatoire national de l'Action Sociale décentralisée |
OIP |
Organisme d'Insertion et de Placement |
|
|
|
|
PAIO |
Permanence d'Accueil d'Information et d'Orientation |
PDITH |
Plan Départemental d'Insertion des Travailleurs Handicapés |
PME |
Petites et Moyennes Entreprises |
PMSI |
Programme Médicalisé des Systèmes d'Information |
PROMOFAF |
Fonds d'Assurances Formation (secteur sanitaire, social et médico-social) |
|
|
RMI |
Revenu Minimum d'Insertion |
RQTH |
Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé |
|
|
SACAT |
Section Annexe de Centre d'Aide par le Travail |
SAVS |
Service d'Accompagnement à la Vie Sociale |
SESSAD |
Service d'Education Spéciale et de Soins à Domicile |
SIFE |
Stage d'Insertion et de Formation à l'Emploi |
SNAPEI |
Syndicat National des Associations de Parents et amis d'Enfants Inadaptés gestionnaires d'établissements et de services spécialisés |
SNATEM |
Service National d'Appel Téléphonique pour l'Enfance Maltraitée (119) |
SPE |
Service Public de l'Emploi |
|
|
UDAF |
Union Départementale des Associations Familiales |
UNAF |
Union Nationale des Associations Familiales |
UNAFAM |
Union Nationale des Amis et FAmilles de Malades mentaux |
UNAPEI |
Union Nationale des Associations de Parents et amis de Personnes Handicapées Mentales |
UNISDA |
Union Nationale pour l'Insertion Sociale du Déficient Auditif |
UNPF |
Union Nationale des Polios de France |
UPI |
Unité Pédagogiques d'Intégration |
|
|
VAE |
Validation des Acquis de l'Expérience |
ANNEXE II
-
ÉTABLISSEMENTS ET SERVICES
SOCIAUX
ET MÉDICO-SOCIAUX ACCUEILLANT DES PERSONNES
HANDICAPÉES : RÉGIME JURIDIQUE ET FINANCIER
L'expression « établissements sociaux et
médico-sociaux » est entrée dans le
code de l'action
sociale et des familles
avec la
loi du 2 janvier 2002 rénovant
l'action sociale et médico-sociale
. Celle-ci distingue donc
désormais :
- les institutions sociales et médico-sociales :
« Sont des institutions sociales et médico-sociales au sens
du présent code les personnes morales de droit public ou privé
gestionnaires d'une manière permanente d'établissements et
services sociaux et médico-sociaux mentionnés à l'article
L. 312-1. »
(article L. 311-1 du code de l'action
sociale et des familles)
;
- les établissements et services sociaux et
médico-sociaux :
leur définition est, en fait,
« empirique ». Ils sont définis par
référence à une liste, arrêtée par
l'article L. 312-1 du code de l'action sociale et des familles
.
I - LES DIFFÉRENTS TYPES D'ÉTABLISSEMENTS ACCUEILLANT DES
PERSONNES HANDICAPÉES
Seules trois des catégories énumérées par
l'article L. 312-1
concernent directement les personnes
handicapées
78(
*
)
:
- le 2° qui désigne les établissements
d'éducation spéciale accueillant les enfants et adolescents
handicapés ;
- le 5° qui désigne les établissements d'aide par le
travail et de rééducation professionnelle ;
- le 7° qui regroupe l'ensemble des autres établissements pour
adultes handicapés.
1. Les établissements et services pour enfants handicapés
les établissements médico-sociaux d'éducation
spéciale
Financés par l'assurance maladie (Objectif national de dépenses
d'assurance maladie : ONDAM), ils accueillent des enfants et adolescents
handicapés sur orientation de la commission départementale de
l'éducation spéciale (CDES).
Lorsque l'intégration scolaire en milieu ordinaire n'est pas
envisageable, ce sont ces établissements, qui ont pour mission de
dispenser une éducation spéciale, c'est-à-dire une prise
en charge éducative, pédagogique et thérapeutique
adaptée à l'ensemble des besoins de chaque jeune, qui assurent la
scolarisation des jeunes handicapés.
Organisés en sections composées selon l'âge et les
enseignements dispensés, (
Instituts médico-pédagogiques
ou IMP
pour les enseignements de base ou
Instituts
médico-professionnels ou IMPro
pour les formations d'initiation
professionnelle), les établissements médico-sociaux
d'éducation spéciale proposent des modalités d'accueil
variées : internat, semi-internat, externat, placement familial. Ils
sont tenus d'élaborer un projet d'établissement et un projet
individuel pour chaque jeune accueilli, qui bénéficie ainsi d'une
prise en charge par des équipes pluridisciplinaires, comprenant
notamment des enseignants de l'éducation nationale.
Les établissements médico-sociaux d'éducation
spéciale sont régis par deux décrets
79(
*
)
, dits
«
annexes
XXIV
»
, qui en définissent cinq catégories,
spécialisées par type de déficience :
les établissements accueillant des enfants et adolescents
présentant une déficience intellectuelle, quel qu'en soit le
degré, et des jeunes « non déficients
intellectuels » dont les manifestations et les troubles du
comportement rendent nécessaire, malgré des capacités
intellectuelles normales ou approchant la normale, la mise en oeuvre de moyens
médico-éducatifs pour le déroulement de leur
scolarité
(annexe XXIV
)
;
les instituts de rééducation (IR) bénéficient
parallèlement, assez souvent, d'une habilitation justice ou aide
sociale. Leur triple dimension (pédagogique, éducative et
thérapeutique) les place au coeur d'une prise en charge forcément
diversifiée. Le public accueilli se situe, en effet, aux marges du
retard des acquisitions, des troubles cognitifs, de la pédopsychiatrie,
de la délinquance et de problématiques d'ordre social, sans
pouvoir toutefois être classé clairement sur le plan
psychopathologique ou sur le plan des déficiences ;
les établissements accueillant des enfants et adolescents
présentant une déficience motrice, quelle qu'en soit l'origine
(
annexe XXIV
bis
)
;
les établissements accueillant des enfants polyhandicapés,
c'est-à-dire présentant un « handicap grave à
expression multiple associant déficience motrice et déficience
mentale sévère profonde entraînant une restriction
extrême de l'autonomie et des possibilités de perception,
d'expression et de relations »
(
annexe XXIV
ter
)
;
les établissements accueillant des enfants et adolescents
présentant une déficience sensorielle auditive
(
annexe XXIV
quater
)
;
les établissements accueillant des enfants et adolescents
présentant une déficience visuelle
(
annexe XXIV
quinquies
)
.
les services d'éducation spéciale et de soins à
domicile (SESSAD)
Ils constituent un cas particulier. Ils apportent au jeune, en association avec
les parents, une aide à l'autonomie, par un soutien éducatif,
pédagogique et thérapeutique individualisé. Ils
interviennent ainsi dans le cadre d'une intégration scolaire, comme
auprès des enfants et adolescents non scolarisés, dans leurs
différents lieux de vie : crèche, halte-garderie, centre de
vacances et de loisirs, domicile... Les prises en charge par un
établissement ou par un service médico-social sont exclusives
l'une de l'autre.
2. Les établissements d'aide par le travail et de
rééducation professionnelle
les centres d'aide par le travail (CAT)
Ce sont des établissements sociaux et médico-sociaux offrant des
activités productives et un soutien médico-social à des
adultes handicapés dont la capacité de travail est
inférieure au tiers de celle d'un travailleur valide.
Les personnes handicapées sont orientées en CAT par la COTOREP.
Elles n'ont pas le statut de salarié et ne peuvent donc pas faire
l'objet d'un licenciement. L'admission en CAT ouvre droit à la garantie
de ressources des travailleurs handicapés (GRTH) : la personne
handicapée voit le salaire direct versé par
l'établissement complété par l'Etat, dans la limite
totale de 90% du SMIC.
Les centres d'aide par le travail sont financés par l'aide sociale
à la charge de l'Etat, par le biais d'une dotation globale de
fonctionnement arrêtée par le préfet du département.
les établissements de rééducation professionnelle
(ERP)
Leur mission consiste à aider la personne devenue inapte à
exercer sa profession, du fait de la maladie ou d'un accident professionnel ou
non, à se réinsérer. Ces établissements sont
également financés par l'aide sociale de l'Etat.
3. Les établissements d'hébergement pour adultes
handicapés
les foyers d'hébergement pour travailleurs handicapés
Ils assurent l'hébergement et l'entretien des travailleurs
handicapés exerçant une activité pendant la journée
en centres d'aide par le travail, en ateliers protégés ou en
milieu ordinaire. Ils peuvent être publics ou privés.
Une équipe composée de travailleurs sociaux assure l'encadrement
du soir et du week-end, des travailleurs hébergés au foyer. Les
prestations médicales sont assurées par des médecins
libéraux rémunérés à l'acte.
Les dépenses d'exploitation du foyer d'hébergement sont prises en
charge par l'aide sociale départementale sous forme de prix de
journée. Les travailleurs handicapés sont appelés à
contribuer à leurs frais d'hébergement et d'entretien.
les foyers occupationnels ou foyers de vie
Ce
sont des établissements médico-sociaux accueillant
toute la journée des personnes qui ne sont pas en mesure de travailler
mais qui, disposant d'une certaine autonomie physique ou intellectuelle, ne
relèvent pas des maisons d'accueil spécialisé (MAS). En
général, les foyers de « vie » sont ouverts
toute l'année et peuvent offrir un accueil à la journée ou
à temps complet.
Une équipe composée, en majorité, de travailleurs sociaux
et éventuellement de personnel médical et paramédical
assure le fonctionnement de la structure.
Les dépenses d'exploitation des foyers de vie sont prises en charge par
l'aide sociale départementale sous forme de prix de journée.
les foyers d'accueil médicalisé (FAM)
Anciennement dénommés foyers à double tarification (FDT),
ils sont destinés à accueillir des personnes lourdement
handicapées dont la dépendance totale ou partielle,
constatée par la COTOREP, les rend inaptes à toute
activité à caractère professionnel, leur fait obligation
de recourir à l'aide d'une tierce personne pour la plupart des actes
essentiels de l'existence, et nécessite une surveillance médicale
et des soins constants.
Les FAM sont financés par :
- les régimes d'assurance maladie, qui prennent en charge, de
manière forfaitaire, l'ensemble des dépenses afférentes
aux soins, personnels et matériels médicaux et
paramédicaux ;
- l'aide sociale départementale, qui assume le coût de
l'hébergement et l'animation des établissements.
les maisons d'accueil spécialisé (MAS)
Ce sont des établissements médico-sociaux recevant des adultes
handicapés qui ne peuvent effectuer seuls les actes essentiels de la vie
et dont l'état nécessite une surveillance médicale et des
soins constants.
Les soins constants, dont la personne admise dans une maison d'accueil
spécialisé a besoin, ne sont pas des thérapeutiques
actives ni des soins intensifs qui ne pourraient être dispensés
que dans un établissement de soins.
Il s'agit essentiellement d'une surveillance médicale
régulière avec recours au médecin, en cas d'urgence, et de
la poursuite des traitements et des rééducations d'entretien, des
soins de maternage et de « nursing » requis par
l'état des personnes accueillies.
Compte tenu de la lourdeur du handicap, le taux d'encadrement dans ce type
d'établissement est de un pour un. Il comprend du personnel
médical et paramédical permettant d'assurer la surveillance
médicale, du personnel nécessaire pour les aides et les soins
quotidiens d'entretien et de rééducation ainsi que du personnel
d'animation pour les activités occupationnelles et d'éveil.
Les MAS sont financées à 100 % par les organismes de
sécurité sociale, et par le biais d'un prix de journée.
II - AUTORISATION, FINANCEMENT, TARIFICATION ET CONTRÔLE
La
loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et
médico-sociale
a sensiblement clarifié le système
d'autorisation et de contrôle des établissements, en instaurant un
mécanisme de parallélisme des compétences :
- la création, la transformation et l'extension d'un
établissement social ou médico-social
sont soumises à
une autorisation délivrée par
(article L. 313-3 du
code de l'action sociale et des familles)
:
le préfet si les prestations délivrées sont susceptibles
d'être prises en charge par l'aide sociale de l'Etat ou par l'assurance
maladie ;
le président du conseil général si les prestations
délivrées sont susceptibles d'être prises en charge par
l'aide sociale départementale ;
conjointement par le préfet et le président du conseil
général lorsque les prestations sont susceptibles d'être
prises en charge pour partie par l'Etat et/ou l'assurance maladie et pour
partie par le département.
- le contrôle de l'activité des établissements
sociaux et médico sociaux (ESMS)
est exercé par
l'autorité compétente pour délivrer l'autorisation
(article L. 313-13 du code de l'action sociale et des
familles)
;
- la tarification des prestations
délivrées par les
ESMS est fixée par l'autorité qui a délivré
l'autorisation
(article. L. 314-1 du code de l'action sociale et
des familles).
Type d'établissement |
Financement |
Tarification |
Autorisation |
Contrôle |
Etablissements pour enfants handicapés |
Assurance maladie |
Préfet |
Préfet |
Préfet |
CAT et ERP |
Etat |
Préfet |
Préfet |
Préfet |
Foyers d'hébergement et foyers occupationnels |
Département |
Département |
Président du conseil général |
Président du conseil général |
FAM |
Département pour l'hébergement |
Département pour l'hébergement |
Conjointe du préfet et du président du conseil général |
Conjointe du préfet et du président du conseil général |
|
Assurance maladie pour les soins |
Assurance maladie pour les soins |
||
MASS |
Assurance maladie |
Préfet |
Préfet |
Préfet |
CONTRIBUTION DU GROUPE COMMUNISTE
RÉPUBLICAIN ET CITOYEN
Avant
tout, les sénateurs communistes tiennent à rappeler qu'ils se
sont pleinement associés à la démarche de leurs
collègues, donnant l'occasion aux parlementaires de se saisir du
problème, déjà ancien mais jusque là
dissimulé, des violences, abus et maltraitances dont sont victimes les
personnes handicapées, en particulier celles accueillies en institution.
Pour mieux connaître ces phénomènes attentatoires à
l'intégrité et au respect de la personne, pour mieux les
prévenir demain et parfaire le dispositif de lutte contre la
maltraitance ; pour les personnes les plus fragiles d'entre nous, pour
leur famille, pour l'ensemble de nos concitoyens mais aussi, pour lever le
voile de suspicion qui s'est abattu sur les personnels, les responsables du
secteur social et médico-social, il était opportun que nous
investiguions.
Les sénateurs communistes tiennent toutefois à souligner que
dès le départ, ils avaient insisté sur la
nécessité d'interroger la question de la maltraitance sous tous
ces angles. Et qu'en conséquence, ils avaient invité le
rapporteur à analyser aussi la maltraitance « par
défaut », la non-traitance dont sont également victimes
les personnes handicapées, du fait notamment, de l'inexistence de
structures spécifiques adaptées aux besoins divers de prise en
charge ou, du manque de personnel éducatif, soignant....
Les différentes auditions réalisées au sein de cette
commission d'enquête, ont permis de confirmer qu'il était certes
délicat de définir la maltraitance mais, qu'il convenait de voir
tous les types de maltraitance - morale, physique et, pas seulement sexuelle.
Lesquelles découlaient le plus souvent de dysfonctionnements des
établissements eux-mêmes.
Un point a été fréquemment évoqué par les
acteurs du secteur social, comme devant être renforcé,
amélioré : la formation, tant initiale que continue des
personnels encadrant ou, au simple contact des personnes handicapées.
Les sénateurs communistes apprécient globalement assez
positivement le « catalogue » de propositions de la
commission d'enquête, dans ses différents volets :
signalement, contrôle administratif et procédure judiciaire.
Pour autant, ils regrettent qu'à aucun moment, les dysfonctionnements
des établissements et risques qui en découlent, n'aient
été corrélés au manque chronique de moyens dont
souffre le secteur social et médico-social, qui se voit attribuer chaque
année, dans le cadre du projet de loi de financement de la
sécurité sociale, une enveloppe prédéfinie, non au
regard des besoins, tant quantitatifs que qualitatifs des personnes mais, en
fonction des marges de manoeuvre budgétaires existantes. Ils
déplorent qu'il ne soit pas plus fait mention de l'engagement financier
de l'Etat qui pourtant, affiche une politique ambitieuse en faveur des
personnes handicapées, à tous les âges de leur vie et,
quelle que soit la gravité de leur déficience.
Dans ces conditions, ils s'interrogent quant à la réalité
du droit à une prise en charge effective, d'une part. Quant à la
réalisation de l'objectif de création de 45 000 places, se
répartissant comme suit : 15 000 pour une intégration
en milieu ordinaire des enfants, 30 000 places en établissement
pour les adultes, alors que tous les professionnels s'accordent sur cette
priorité.
En conséquence, ils choisissent de s'abstenir sur les conclusions du
rapport de la commission d'enquête.