CHAPITRE PREMIER :

COMMENT SORTIR DE LA STAGNATION ET ÉVITER LA DÉFLATION ?

Les prévisions de croissance du PIB pour les années 2003 et 2004 présentées par le gouvernement dans son rapport en vue du débat d'orientation budgétaire (respectivement 1,3 % et 2,5 % ) 1 ( * ) sont nettement supérieures à celles du consensus des économistes (respectivement 1 % et 2 % ).

Certains aléas, comme le risque de déflation dans certains Etats de la zone euro, doivent également être pris en considération.

Cependant, le ministre délégué au budget et à la réforme budgétaire a pris certaines distances par rapport aux estimations déjà présentées. En effet, il a indiqué le 6 juin 2003 que la croissance pourrait être comprise en 2004 entre 2 % et 2,5 % 2 ( * ) . Il a en outre précisé qu'il souhaitait « que le taux de croissance retenu, cet été, pour préparer le projet de loi de finances pour 2004, soit le plus réaliste possible », et que « le consensus sera donc observé avec attention lors du prochain exercice de prévision à l'été » 3 ( * ) .

I. DES PRÉVISIONS DE CROISSANCE VOLONTARISTES ?

Selon le rapport du gouvernement en vue du débat d'orientation budgétaire, la croissance du PIB serait de 1,3 % du PIB en 2003 et 2,5 % du PIB en 2004, comme l'indique le graphique ci-après. Cela correspondrait en 2003 à une quasi-stabilité par rapport au taux observé en 2002, et en 2004 à un retour de la croissance à son taux potentiel.

Croissance du PIB

(croissance en moyenne annuelle, en %)

Source : Insee ; prévisions du gouvernement pour 2003 et 2004

Comme l'indique le graphique ci-après, le ralentissement observé à partir de 2001 provient de l'affaiblissement successif des différents « moteurs » de la croissance :

- la contribution du commerce extérieur à la croissance est nulle ou négative depuis 1998 ;

- la contribution des investissements est faible depuis 2001 (de 1,2 point de PIB de 1998 à 2000, elle a été presque nulle en 2002) ;

- en conséquence, en 2002 la contribution à la croissance de la consommation des ménages a diminué à son tour.

Ces « moteurs » devraient rester faibles en 2003 et 2004. Par ailleurs, la contribution à la croissance des dépenses des administrations publiques, de l'ordre de 1 point de PIB de 2000 à 2002, devrait être réduite de moitié en 2003 et 2004.

Contributions à la croissance du PIB

(croissance en moyenne annuelle, en %)

Source : ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Perspectives économiques 2003-2004, mars 2003

A. DES PRÉVISIONS DE CROISSANCE POUR 2003 SUPÉRIEURES AU CONSENSUS

1. Des prévisions de croissance revues à la baisse

Les prévisions de croissance du PIB pour 2003 ont été revues à la baisse, comme l'indique le graphique ci-après.

Ainsi, la prévision de croissance initiale pour 2003, de 2,5 % dans le projet de loi de finances initiale pour 2003, a été révisée en mars dernier à 1,3 %, conformément à ce qui était alors le consensus des conjoncturistes.

Prévisions de croissance du PIB pour 2003

(croissance en moyenne annuelle, en %)

Sources : projet de loi de finances pour 2003 ; ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, Perspectives économiques 2003-2004, mars 2003 ; Consensus Forecasts, octobre 2002 et mai 2003

* 1 Ces prévisions sont identiques à celles présentées le 17 mars 2003 par le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie à l'occasion de la réunion de la commission économique de la nation.

* 2 Intervention faite sur LCI.

* 3 Communiqué de presse du 6 juin 2003.

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