Placements budgétaires (en %)

Placements de trésorerie (en  %)

1999

6,95

1,79

2000

6,56

1,86

2001

8,24

1,20

B. L'IMPACT DES MOUVEMENTS DE TRÉSORERIE SUR LE COMPTE DU TRÉSOR

Par gestion de trésorerie, s'entendent toutes les opérations financières des collectivités sur le compte au Trésor . Ces opérations englobent aussi bien les opérations de bas de bilan (délais de paiement des dettes et d'encaissement des créances), que les mouvements de pure trésorerie, tels que les tirages et remboursements sur des lignes de trésorerie. Ces mouvements peuvent être analysés par une étude de l'évolution infra-annuelle de la trésorerie (évolution du solde au cours de l'année), soit par référence à une moyenne du solde journalier au Trésor, soit par référence à une moyenne annuelle.

1. Le solde moyen journalier

Le solde moyen journalier permet de rendre compte de l'impact des mouvements de trésorerie réalisés au 31 décembre de chaque année sur le solde du compte de disponibilité au Trésor : alors que le solde au 31 décembre 2002 du compte de disponibilités des communes est de 10,4 milliards d'euros, le solde moyen journalier pour l'ensemble du mois de décembre est de 8,8 milliards d'euros.

Pour certaines collectivités, la différence entre le solde au 31 décembre et le solde quotidien moyen est particulièrement importante : pour les départements et les régions, le solde au 31 décembre n'est pas significatif de l'évolution sur l'année. En effet, il représente le double du solde journalier moyen en décembre. A titre d'exemple, l'encours de trésorerie des départements au 31 décembre 2002 s'élève à 3,3 milliards d'euros alors que le solde moyen sur l'ensemble du mois de décembre n'est que de 1,5 milliard d'euros.

Solde journalier moyen sur le compte du Trésor des collectivités locales et des EPCI

(en millions d'euros)

Solde journalier moyen sur le compte au Trésor des collectivités locales et des GFP

(en millions d'euros)

On constate une nette augmentation du solde moyen du compte au Trésor entre 2000 et 2002 , particulièrement au second semestre. Ces éléments ne permettent pas de caractériser l'existence d'une politique généralisée de gestion active de la trésorerie. En effet, si elle était mise en place de manière effective, une telle politique se traduirait par une diminution sensible du solde moyen du compte au Trésor.

Le solde moyen de trésorerie suit un schéma d'évolution similaire d'une année à l'autre. Il se caractérise par :

- une baisse entre janvier et février , qui s'explique en partie par les remboursements anticipés sur emprunts assortis d'une option de tirage sur ligne de trésorerie ;

- une augmentation progressive jusqu'au mois de juin : elle traduit les délais de mise en place des dépenses d'investissement (marchés publics) à compter du vote des budgets primitifs de l'année. Les décaissements liés à la réalisation d'investissements sont, en majorité, effectués au cours du second semestre ;

- une légère diminution au cours du second semestre . Celle-ci est particulièrement marquée en 2001 et plus progressive en 2002. Cette évolution résulte en grande partie du dynamisme de l'investissement des collectivités locales. Depuis plusieurs années, elles associent d'importantes dépenses d'équipement à une politique active de désendettement ;

- une brusque progression au mois de décembre , à rapprocher de l'effet de la mobilisation avant la clôture de l'exercice des emprunts assortis d'une option de tirage sur ligne de trésorerie. Ce mouvement de fin d'année est moindre en 2001 mais connaît une forte augmentation en décembre 2002.
Le cycle annuel de variation du solde moyen du compte au Trésor connaît cependant des nuances selon le type de collectivité :

2. Les communes

Encours journalier moyen du compte au Trésor des communes


(en millions d'euros)

L'évolution du solde moyen du compte au Trésor des communes suit de près celle de l'ensemble des collectivités territoriales. En effet, la part des disponibilités des communes est prépondérante dans les montants déposés sur le compte au Trésor (près de 54 % en 2002). L'évolution infra annuelle du solde moyen sur le compte au Trésor des communes se caractérise par un pic de trésorerie à l'issue du premier semestre. L'évolution au cours du second semestre varie d'un exercice à l'autre, en fonction de l'activité des communes. En 2002, la trésorerie présente une stabilisation au second semestre, qui rompt avec la réduction du second semestre 2001 mais reste bien inférieur au niveau de trésorerie en 2000, et qui reflète le ralentissement des investissements en 2002. En fin d'exercice, les communes retrouvent un niveau de trésorerie supérieur à 2000, après la diminution de 2001.

L'encours de trésorerie des communes de moins de 10 000 habitants représente plus de 80 % de l'encours total des communes. Les communes de plus de 10.000 habitants (hors Paris) ne représentent que 19 % du l'encours moyen journalier des communes. La trésorerie moyenne des communes de moins de 10.000 habitants progresse de 4.7 % entre 2002 et 2001, celle des communes de plus de 10.000 habitants diminue de 1 % ce qui laisse penser que la gestion de trésorerie est plus active dans les communes disposant d'un budget plus important. Si on rapporte les dépenses budgétaires réelles des communes à l'encours de trésorerie, il apparaît que l'encours de trésorerie journalier des communes de moins de 10.000 habitants représente 73 jours de dépenses tandis que l'encours quotidien des communes de plus de 10.000 habitants couvre 11 jours de dépenses. Ce rapport confirme l'hypothèse selon laquelle la gestion active de trésorerie est plutôt menée par les communes de taille importante.

(en millions d'euros)

2001

Encours journalier moyen de trésorerie

Dépenses réelles journalières moyennes

Encours de trésorerie
en jours de dépenses

Communes - 10 000 habitants

6 350

87

73

Communes + 10 000 habitants (hors Paris)

1 552

143

11

Le profil de la trésorerie des communes de plus de 10 000 habitants apparaît plus stable, ce qui s'explique structurellement par une moins grande dispersion des situations économiques que pour les communes de moins de 10 000 habitants.

- les départements :

Encours moyen journalier du compte au Trésor des départements

(en millions d'euros)

Le solde moyen mensuel du compte au Trésor des départements suit une évolution similaire à celui des communes. Cependant, le cycle de trésorerie paraît plus instable. L'écart entre février et juin s'est accru en 2002 et les départements maintiennent leur niveau de trésorerie pendant le second semestre avant de le réduire en novembre et décembre, alors que les exercices antérieurs montraient plutôt une réduction de la trésorerie au second semestre et une remontée en fin d'année. Le ralentissement des opérations d'investissement est aussi à l'origine de la stabilisation de la trésorerie au second semestre 2002.

- les régions :

Encours journalier moyen du compte au Trésor des régions

(en millions d'euros)

L'évolution générale du solde du compte au Trésor des régions s'écarte singulièrement de celle de l'ensemble des collectivités territoriales et apparaît particulièrement stable d'un exercice à l'autre. On y retrouve la diminution caractéristique du début d'exercice, mais le pic de trésorerie se situe plus tôt dans l'année (dès le mois de mai). Il est toujours suivi d'une diminution rapide de l'encours journalier jusqu'en fin d'année : de 1 391 millions d'euros en mai 2002, il chute à 407 millions d'euros en novembre 2002, soit une variation de 71 % de l'encours. L'amplitude des variations du solde moyen se révèle parfois aussi importante pour d'autres collectivités (80 % pour les départements en 2000), mais ces écarts restent ponctuels (16 % pour les départements en 2002).

- les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) :

Encours journalier moyen du compte au Trésor des EPCI

(en millions d'euros)

L'encours moyen journalier du compte au Trésor des EPCI n'a cessé d'augmenter depuis 2000.

L'évolution de ce solde se distingue, notamment pour l'année 2000, par une progression régulière sur toute la durée de l'exercice, après la diminution habituelle et générale du mois de janvier. Par ailleurs, le mois de décembre ne présente pas de décrochage particulier. L'année 2001 a enregistré une évolution plus erratique que l'année précédente.

En 2002, l'amplitude de la trésorerie des EPCI est plus grande puisqu'on passe de 4.172 millions d'euros en avril à 4.952 millions d'euros en décembre, soit une variation de 19 %. Le second semestre présente un volume de trésorerie nettement supérieur à celui des années précédentes, ce qui amène les EPCI a constituer 31 % de la trésorerie moyenne journalière des collectivités locales et EPCI.

- les Groupements à fiscalité propre (GFP) :
La moyenne annuelle du solde journalier de la trésorerie des GFP passe de 1,5 milliard d'euros en 2001 à 1,8 milliard d'euros en 2002. En 2002, l'encours moyen des groupements connaît une forte amplitude (24 %) entre avril (1,5 milliard d'euros) et décembre (2 milliards d'euros). La trésorerie des groupements représente à présent 15 % de la trésorerie de l'ensemble des collectivités. L'augmentation du nombre d'établissements explique essentiellement cette progression. En effet, les GFP représentent 2.174 établissements en 2002 contre 1999 en 2001.

Encours journalier moyen du compte au Trésor des GFP

(en millions d'euros)

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