C. DE L'ETAT CAISSIER À UN ETAT « BANQUIER DE BASE » DES COLLECTIVITÉS LOCALES ?

1. Quel bilan des relations de trésorerie Etat/collectivités locales ?

En complétant l'analyse développée au sujet du compte d'avances, votre rapporteur spécial constate que le bilan des relations de trésorerie entre Etat et collectivités locales est très nettement positif pour l'Etat.

Méthode 1 (prise en compte du solde du compte d'avances)

(en millions d'euros)

 

2001

2002

Compte d'avances

712

890

Obligation de dépôt

488

402

Prestation de conseil

118

125

Total

1.318

1.417

Le gain net pour l'Etat dans ses relations de trésorerie avec les collectivités locales excède 1 milliard d'euros en 2001 et 2002.

Méthode 2 (prise en compte du culot du compte d'avances)

(en millions d'euros)

 

2001

2002

Compte d'avances

-222

90

Obligation de dépôt

488

402

Prestation de conseil

118

125

Total

384

617

Le gain net pour l'Etat dans ses relations de trésorerie avec les collectivités locales excède est de plusieurs centaines de millions d'euros en 2001 et 2002.

Coût de la prestation de conseil fournie par le réseau du Trésor aux collectivités locales .

S'agissant des prestations d'expertise et de conseil rendues au secteur public local dans son ensemble, les coûts complets de l'année 2001 se sont établis à 118 millions d'euros (sur un total de 1.375 millions d'euros pour la totalité des cinq métiers de gestion du secteur public local). Pour l'année 2002, ces mêmes coûts complets s'établissent à 125 millions d'euros sur un total de 1.458 millions d'euros pour la totalité des cinq métiers de gestion du secteur public local.

Les activités de «prestations d'expertise et de conseil» correspondant à ces coûts concernent principalement l'aide à l'élaboration des budgets, l'aide à la gestion de trésorerie, l'analyse financière, le conseil juridique, ou encore la participation des comptables aux commissions d'appel d'offres.

2. Une modernisation nécessaire du rôle de l'Etat caissier

De ce bilan financier des relations de trésorerie entre l'Etat et les collectivités locales, votre rapporteur spécial tire les conclusions suivantes :

- du côté de l'Etat fermier général, il est urgent le service public de l'impôt améliore ses performances ;

- du côté de l'Etat caissier général, en d'autres temps, un parlementaire aurait conclu à la nécessité de remettre en cause l'obligation de dépôt. Ce débat ne paraît plus opportun aujourd'hui depuis que l'article 26 de la loi organique du 1 er août 2001 relative aux lois de finances a tranché ce point. En revanche, avant le 1er janvier 2004, il convient de définir les dérogations à cette obligation.

En conséquence, l'article 71 du projet de loi de finances initiale pour 2004 élargit quelque peu les possibilités de placement des collectivités locales. Cet article prévoit trois mesures majeures :

- élargissement aux recettes exceptionnelles, définies par décret en Conseil d'Etat, de la liste des fonds pouvant être placés ;

- élargissement de la gamme de produits offerts aux placements des collectivités locales (notamment aux OPCVM constitués par des titres émis ou garantis par les Etats membres de la Communauté européenne) et possibilité de disposer d'un compte à terme auprès du Trésor ;

- suppression de l'autorisation préalable du trésorier payeur général pour le placement des fonds.

Ceci paraît être un premier pas. Compte tenu du bilan des relations de trésorerie entre Etat et collectivités locales, votre rapporteur spécial s'interroge sur la non-rémunération des dépôts des fonds disponibles au Trésor.

Ne serait-il pas opportun d'examiner l'opportunité de rémunérer les fonds déposés au Trésor ? Une modernisation de l'Etat caissier, assurant de réelles prestations de «banquier de base », comme celles de rémunérer l'épargne de ses déposants, permettrait à leur tour aux collectivités locales de moderniser leur gestion de trésorerie qui est, pour certaines d'entre elles, encore balbutiante.

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