3. Un plan d'action dans l'Union européenne
a) La genèse du plan : la nécessité d'agir
Dans le
contexte de la stratégie de Lisbonne établie en mars 2000,
visant à développer une société fondée sur
la connaissance, la nécessité d'une action de l'Union
européenne et des Etats membres en vue d'améliorer
l'apprentissage des langues a été reconnue lors du Conseil
européen de Barcelone en mars 2002. Les chefs d'Etat et de
gouvernement ont demandé à la Commission de poursuivre l'action
engagée pour améliorer la maîtrise des compétences
de base, notamment par l'enseignement d'au moins deux langues
étrangères dès le plus jeune âge.
Une résolution du Parlement européen
du 13 décembre 2001 préconise des mesures en
faveur de l'apprentissage des langues et de la diversité linguistique
dans tous les domaines, à partir des programmes existants, tels
« Culture 2000 » pour les oeuvres littéraires
et culturelles, « Media », dans le secteur de l'audiovisuel
(sous-titrage de films...), « E-Content », dans la
société de l'information, en particulier sur les sites Internet.
Le 14 février 2002, le Conseil
« Education » a invité les Etats membres à
prendre des mesures concrètes afin de promouvoir la diversité
linguistique et l'apprentissage des langues, et demandé à la
Commission d'élaborer des propositions en ce domaine. A la suite d'une
procédure de consultation publique, la Commission a
présenté le 24 juillet 2003 un
plan d'action pour la
période 2004-2006 : « Promouvoir l'apprentissage des
langues et la diversité linguistique ».
b) Le plan d'action
Le plan
rappelle les principaux objectifs fixés, à savoir
l'apprentissage, débutant dès le plus jeune âge et se
poursuivant tout au long de la vie, de « la langue maternelle plus
deux autres langues », mais aussi la nécessité de
parvenir à un meilleur enseignement des langues et de créer un
environnement favorable aux langues.
La responsabilité de l'action incombera principalement aux Etats
membres
. En 2007, la Commission évaluera les actions
menées à tous les niveaux et fera rapport au Parlement
européen et au Conseil.
Toutefois, un certain nombre de propositions d'actions au niveau
européen sont formulées, en vue de
stimuler et
compléter les initiatives propres des Etats membres
:
« Conjuguées, les actions proposées et celles
menées par les Etats membres peuvent provoquer un changement
radical ».
L'idée est de mieux utiliser et cibler les programmes existants pour
soutenir une série de mesures concrètes. Parmi les actions
proposées, figurent :
- la diffusion au public le plus large d'informations concernant les
avantages d'un apprentissage précoce et de la diversité
linguistique ;
- la réalisation d'un inventaire des systèmes de
certification linguistique en Europe et la mise au point d'un indicateur
européen de compétence linguistique d'ici 2006 ;
- la réalisation d'études sur les exigences en termes de
compétences linguistiques ou encore sur le coût du
« non-multilinguisme » ;
- le « label européen », réservoir de
bonnes pratiques, sera recentré ; rappelons qu'il récompense
depuis 1999 les projets les plus novateurs et actifs dans le champ de
l'enseignement des langues ;
- la promotion d'actions d'information pour encourager la participation
des enseignants aux programmes de mobilité et la stimulation du recours
au dispositif d'assistanat de langues, notamment pour l'école
primaire ;
- le développement des cours intensifs de préparation
linguistique pour diversifier les destinations Erasmus (objectif de
participation de 10 % des étudiants d'ici 2006) ;
- le financement d'une série de projets transnationaux de
création de matériel pédagogique de sensibilisation des
plus jeunes aux langues étrangères les moins diffusées et
à l'approche multilingue ;
- la publication d'un rapport de suivi quinquennal concernant le
degré de diversité dans l'offre d'enseignement linguistique...
L'enveloppe totale consacrée au plan d'action pour la période
2004-2006 s'élève à 8,2 millions d'euros.