D. LA SÉCURITÉ DES SITES

La sécurisation des implantations diplomatiques françaises constitue l'une des priorités du ministère des affaires étrangères. Celui-ci avait en effet indiqué, en réponse à une question de votre rapporteur spécial sur le projet de loi de finances pour 2004, que parmi les priorités du ministère pour l'année 2004, figurait : « assurer la sécurité, la cohérence et l'efficacité du réseau des services de l'Etat à l'étranger ».

Or, votre rapporteur spécial a eu l'occasion de constater, en Turquie, l'insuffisance de la sécurisation des sites de l'ambassade de France à Ankara et du Palais de France, résidence du consul général de France, à Istanbul.

1. L'ambassade de France à Ankara

L'enceinte de l'ambassade de France à Ankara n'était, lors de la visite de votre rapporteur spécial, protégée que par des grillages sans surveillance dans sa partie arrière, où est installée provisoirement l'école primaire du lycée Charles de Gaulle. D'après les informations recueillies par votre rapporteur spécial, des dispositifs de vidéo-surveillance auraient été installés et un appel d'offre portant sur les travaux de sécurisation du site devrait être lancé afin d'engager ces travaux dès l'année 2004.

2. Les services français à Istanbul

A Istanbul, la conciergerie du Palais de France, qui permettait un filtrage de l'entrée du terrain, s'est écroulée à la suite de la construction du métro stambouliote. Outre l'absence de fermeture de l'accès au palais, cette destruction entraîne l'incapacité pour les gardes de sécurité de loger sur place. D'après les informations recueillies par votre rapporteur spécial, après que la France ait obtenu une indemnisation pour les dégâts causés par le chantier du métro, un appel d'offre aurait été lancé et les travaux auraient été engagés au cours de l'année 2004.

S'agissant des services français à Istanbul, les services consulaires et l'Institut français d'Istanbul partagent un même bâtiment, situé sur Istiqlal Kaddesi, l'une des artères les plus fréquentées de la ville. Une première tranche de travaux a été réalisée pour aménager une galerie d'exposition et une salle de spectacle au sein de l'Institut français d'Istanbul, ainsi que pour améliorer le traitement des visas, pour un montant d'environ 2 millions d'euros. Le reste du bâtiment est toutefois assez dégradé : à l'intérieur de celui-ci, de nombreux murs présentent d'importantes fissures apparentes. La deuxième tranche des travaux a fait l'objet d'études qui ont été finalisées au cours de l'année 2001. Depuis cette date, aucune réalisation n'a été engagée. D'après les informations recueillies par votre rapporteur spécial, la question serait désormais posée du maintien de l'ensemble des services dans ce bâtiment, suite à la visite récente d'une mission de sécurité, qui aurait préconisé le déménagement des services consulaires. Force est de constater que, si les services consulaires sont isolés des espaces culturels destinés à accueillir du public, la cohabitation d'un service consulaire, qui requiert sécurité et confidentialité, et d'un institut français, qui doit être, autant que possible, ouvert sur l'extérieur, ne constitue pas une solution pleinement satisfaisante au regard du souci de sécurité des implantations françaises à l'étranger.

Les constats réalisés par votre rapporteur spécial prennent, à l'évidence, une portée particulière, depuis les attentats commis par un groupe islamiste turc ayant atteint des locaux de la banque britannique HBSC et le consulat du Royaume-Uni en novembre 2003 à Istanbul. Ces attentats soulignent, si besoin était, la pertinence des priorités données par le ministère des affaires étrangères à l'occasion de la discussion du projet de loi de finances pour 2004 : « Veiller à la sécurité des Français à l'étranger » et « Assurer la sécurité, la cohérence et l'efficacité du réseau des services de l'Etat à l'étranger ». Ils justifieraient toutefois que des travaux tels que ceux évoqués ci-dessus soient effectués sans délais. On peut, en effet, considérer que si la France n'a pas été la cible des attentats, dont ont malheureusement été victimes les britanniques, cela est dû aux positions différentes que les autorités françaises ont prises au sujet de l'intervention militaire en Irak, mais certainement pas en raison de la sécurisation de ses implantations en Turquie.

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