B. AU NIVEAU UNIVERSITAIRE

A ce niveau, les problèmes d'orientation, d'accueil, de suivi ainsi que les problèmes de langue sont multiples.

1. L'évaluation des étudiants

Elle doit permettre d'informer les facultés sur le niveau réel des étudiants étrangers et sur celui des établissements dont ils sont issus. Il convient par exemple de se méfier des dossiers montés de toute pièce par des « officines » chinoises qui placent, moyennant des rémunérations élevées, des étudiants chinois dans tous les pays dont l'offre universitaire est séduisante. Ainsi, au pôle universitaire de Strasbourg, les dossiers qui pourraient présenter ces caractéristiques sont, avant d'être seulement pris en compte, systématiquement examinés par les responsables des relations internationales. En revanche, l'instauration du CELA 4 ( * ) en Chine permet de contrer dès l'origine la transmission de dossiers à risque car cette procédure, dont la France s'inspire pour d'autres pays, constitue un excellent filtre.

Le système est le suivant : le CELA a créé un site internet en français et en chinois destiné au public et relié au site Edufrance, pour donner des informations. Le CELA pilote également un réseau extranet qui permet notamment à l'étudiant étranger de disposer d'une page personnelle grâce à laquelle il exprime son souhait de bénéficier de la procédure du CELA, de s'inscrire sur un formulaire informatique et de demander un rendez-vous avec une personne formée pour ce type d'entretien. Au cours du rendez-vous, il lui expose ses motivations, son projet d'étude et son interlocuteur teste ses capacités d'adaptation et son niveau en français.

Ce conseiller note les réponses sur l'écran de l'ordinateur et formule un avis.

Un responsable du CELA valide ou non les avis. Puis le dossier parvient dans le secteur consulaire, par la voie Internet et un visa peut être accordé en 24 heures. Pour effectuer ces démarches, l'étudiant a payé dès le début 150 € ainsi que les frais de test de langue et de visa.

On s'inspire du modèle du CELA en multipliant les Centres pour les Etudes en France (CEF) qui envoient par la voie électronique aux universités les dossiers incluant les avis. Ces centres pourraient également avoir un rôle de promotion de notre enseignement supérieur et d'information, tel le BIEF (Bureau d'information des études en France) de Bamako, directement rattaché à l'ambassade de France.

Le traitement des étudiants « individuels » : l'expérience du Bureau d'information sur les études en France (BIEF) du Mali

Cette expérience montre combien il est important d'informer les étudiants qui souhaitent s'inscrire dans les universités françaises sur les difficultés matérielles que cela présente, sur les exigences en matière de niveau d'études, et de leur permettre d'évaluer leurs chances afin qu'ils limitent les risques d'échecs.

Le BIEF est un espace d'information sur les études supérieures françaises, basé au Centre culturel français de Bamako, ouvert depuis septembre 2001 (le BIEF dispose aussi d'un bureau à l'ambassade de France pour gérer le travail administratif). Il a pour fonction de donner un avis sur les demandes de préinscription universitaire, d'exercer un premier contrôle « d'opportunité » lors de la distribution des dossiers de préinscription et de vérifier les niveaux linguistiques.

A titre d'exemple, lors de la campagne de préinscription dans le premier cycle universitaire pour l'année 2005-2006, à la suite des demandes de dossiers et des premiers entretiens au BIEF, on a relevé les éléments chiffrés suivants : sur 819 dossiers délivrés, 656 ont été retournés au BIEF. De plus, sur les 300 dossiers supplémentaires téléchargés sur Internet, 25 seulement étaient recevables. Sur le total de ces 681 dossiers analysés, 25 %, soit 158, ont reçu un avis favorable du SCAC. On constate ainsi l'utile rôle joué par le BIEF en examinant attentivement et en donnant son avis sur chaque dossier de préinscription.

Par ailleurs, le BIEF, comme le consulat, peut éliminer les demandes de préinscription accompagnées de faux documents (phénomène en recrudescence lié à l'important mouvement migratoire que connaît ce pays).

Enfin, le BIEF participe à la vérification des aptitudes linguistiques des candidats en leur faisant passer un entretien oral ainsi qu'un test écrit, ceux-ci étant adaptés à l'orientation envisagée par l'étudiant. Même si ce contrôle, faute de moyens en personnel, reste insuffisant et parfois sujet à caution, la mise en place d'un tel système est indispensable.

Des initiatives telles que celle du BIEF vont utilement être étendues à d'autres pays où les candidatures individuelles sont nombreuses. C'est ce qui se fait avec les CEF mais à titre onéreux alors que les services du BIEF sont gratuits.

En conclusion, on peut noter que si l'avis du BIEF n'est qu'indicatif et ne lie aucunement les universités, il constitue cependant un excellent, voire indispensable, élément d'information. Il offre par ailleurs l'avantage d'être donné « in situ » en tenant compte des spécificités locales qu'ignorent les établissements d'enseignement installés en France.

Il faut, pour ce faire, que les CEF aient dans les établissements supérieurs trois interlocuteurs appartenant au service des relations internationales du pôle universitaire et correspondant aux trois niveaux (licence, master, doctorat). Cela suppose une mutualisation des services de relations internationales de tous les établissements d'un pôle universitaire ou d'un ensemble d'écoles de même nature.

Les universités devraient aussi pouvoir faire des propositions de formations intéressantes pour les étudiants qui suivent la procédure des CEF.

Des CEF ont été mis en place dès 2005 pour la rentrée 2006 dans 5 pays : le Sénégal, les trois pays du Maghreb et le Vietnam. Dès octobre 2005, les universités qui ont accepté la convention-cadre avec ces organismes ont pu nommer leurs correspondants, par exemple pour connaître leurs futurs étudiants.

Le passage par les CEF pourrait favoriser la réussite en France des étudiants mieux orientés et sélectionnés. Il devrait accélérer et faciliter la délivrance des visas, comme c'est le cas en Chine.

Sources : Journées de la Coopération Internationale et du Développement 2005

Ces centres sont indispensables mais il ne faut pas négliger les problèmes que pourraient soulever les représentants de l'Education nationale qui sont réticents à l'idée d'une « co-tutelle » du Ministère des Affaires étrangères et du Ministère de l'Education nationale dans cette procédure d'examen préliminaire des candidats étrangers. La volonté des universités de garder la maîtrise de leurs inscriptions est justifiée, mais un pré-examen des candidatures dans le pays d'origine des étudiants donnerait des garanties à toutes les parties : université, étudiants et services de visas.

L'objectif est de diminuer de moitié les frais de dossier (qui devraient atteindre 75 € maximum) et accompagner cette mesure d'une exonération de 50 % (49,50 € au lieu de 99 €) des frais de visa.

L'extension des CEF à 13 nouveaux pays (Canada, Etats-Unis, Mexique, Colombie, Brésil, Cameroun, Gabon, Madagascar, Turquie, Russie, Liban, Syrie, Corée du Sud) est prévue pour décembre 2006. A cette occasion, les conditions dans lesquelles le marché a été attribué à une société sans faire jouer la concurrence devront être revues : ce marché génère des profits élevés au détriment de l'Etat qui doit, en conséquence, diminuer le coût des droits de visa pour que le coût total ne devienne pas dissuasif pour l'étudiant. Le système des CEF est séduisant parce qu'il rationalise la prise de décision mais tout dépendra du climat qui règnera dans les services (accent mis sur l'accueil et l'information ou sélection trop sévère).

2. L'amélioration de la lisibilité de l'offre

Vu de l'étranger, la lisibilité de l'offre universitaire est rendue extrêmement complexe, notamment à cause de la trop grande diversité des appellations des universités, désignées par le nom de leur ville et un numéro (Toulouse-III par exemple, et/ou le nom d'une personnalité (Pasteur, Curie, etc.). Une étude récente, réalisée par Pascal Bador et Thierry Lafouge sur l'emple de Lyon-I (Claude-Bernard), montre que 44 appellations différentes sont utilisées dans les publications scientifiques (C. Bernard, Lyon-I, UCB-Lyon-I, etc). La visibilité des établissements français s'en trouve réduite d'autant dans les classements internationaux. 5 ( * )

3. L'utilisation des systèmes informatisés

Elle est indispensable et doit être beaucoup plus largement répandue afin notamment d'améliorer la lisibilité de l'offre et de permettre les candidatures en ligne.

EduFrance offre sur son site internet de la documentation et de l'orientation en ligne et souhaite favoriser les candidatures informatisées.

Cette démarche est indispensable pour mettre fin au parcours du combattant que doit affronter un étudiant étranger individuel (soit près des deux tiers du total) pour s'inscrire dans une université française. Elle permet de motiver les « bons » étudiants en améliorant la lisibilité des programmes proposés et en augmentant, par une meilleure connaissance des formations offertes par tous les établissements d'enseignement supérieur non parisiens, les inscriptions hors de l'Ile de France (région saturée, notamment en termes de logement).

De plus, il est indispensable que ces inscriptions en ligne puissent se faire en deux langues : le français et l'anglais.

Enfin, dans les filières présentées sur internet, il est essentiel d'intégrer les IUT et d'une façon générale les cycles courts, car de nombreux pays émergents ont grand besoin de techniciens supérieurs.

4. L'enseignement dans le pays d'origine pour les premiers cycles

Ainsi qu'on l'a évoqué plus haut, les « étudiants étrangers » doivent être divisés en plusieurs catégories :

- les échanges d'étudiants entre universités liées par une convention : ces étudiants passent un ou deux semestres en France (organisation assez correcte et très européenne). L'adoption du système LMD, s'il est véritablement appliqué par tous les établissements d'enseignement supérieur européens, favorisera les mobilités internationales : étudiants étrangers en France et étudiants français à l'étranger ;

- les étudiants en cycle supérieur des pays développés non-membres de l'Union, très peu nombreux car l'offre de leur pays correspond à leurs besoins de formation ;

- les étudiants en cycle supérieur et en premier cycle issus des pays émergents. Ils viennent fréquemment dans le cadre de programmes avec des bourses (Mexique),

- les étudiants sélectionnés dans des structures de type « classe préparatoire » créés par coopération avec la France dans les pays d'origine (Maroc, Tunisie) ;

- les étudiants issus des pays pauvres dont la formation académique et le niveau en français sont souvent trop faibles.

Les étudiants de cette dernière catégorie se retrouvent malheureusement trop souvent en situation d'échec à l'issue de leur première année ou de leur premier cycle dans les universités françaises, cet échec pouvant notamment avoir pour conséquence un séjour irrégulier en France, ou un retour mal vécu et humiliant dans le pays d'origine.

Il est donc nécessaire que la mise à niveau et la sélection s'effectuent au début des études supérieures, dans le pays d'origine. Cela ne peut se réaliser que par un partenariat avec les universités locales pour une formation à distance et des missions d'universitaires français (pour le français et la discipline choisie), ce qui suppose un renforcement des moyens accordés à l'AUF (Agence universitaire de la francophonie) pour son campus numérique et des accords de coopération interuniversitaire soutenus par l'Etat (ministère des affaires étrangères, ministère de l'éducation nationale).

5. Le problème spécifique des langues

Il se présente sous deux aspects :

a) La connaissance du français

On constate malheureusement que le niveau des étudiants étrangers est souvent trop faible, même dans certains pays historiquement francophones. Par ailleurs, si étonnant que cela paraisse, seuls les étudiants qui veulent entreprendre un premier cycle sont soumis à un test de français alors que ceux qui commencent en deuxième ou troisième cycle n'ont aucune obligation en la matière : on n'exige pas qu'ils soient titulaires du DELF (diplôme d'étude en langue française) ou du DALF (diplôme approfondi de langue française) et on ne leur fait passer aucun autre test.

L'enseignement du français aux étudiants étrangers désirant venir en France pourrait être ainsi organisé :

- un télé-enseignement sur support numérique renforcé de stages en enseignement direct, pendant l'année précédant leur départ en France, que notre réseau de centres culturels et des Alliances françaises pourrait assurer ;

- un test linguistique adapté au niveau d'études et, notamment pour les deuxième et troisième cycles, au cursus envisagé, un physicien ayant par exemple besoin d'un type de compétence linguistique différent de celui d'un juriste.

Ce test serait également passé dans le pays d'origine pour les étudiants dits « primo-arrivants » quel que soit leur cycle d'étude. En effet, il existe un arrêté de novembre 2003 permettant d'évaluer le niveau des étudiants étrangers. Le CIEP (Centre international d'études pédagogiques peut faire passer des TCF (tests de connaissance du français), le traitement des dossiers étant confié aux SCAC (services de coopération et d'action culturelle).

- une formation accélérée pendant l'été, en France pour les candidats ayant passé le test avec succès. A titre d'exemple, l'Université de Lille offre la possibilité de bénéficier pendant cette période d'une formation payante (1.000 euros).

- une formation d'accompagnement pendant les études supérieures.

Ainsi, à Strasbourg, les étudiants bénéficient d'une auto formation informatisée (SPIRALE) ainsi que du DAFET (dispositif d'aide en français pour les étudiants étrangers) pour les exercices académiques de rédaction. Le DAFET coûte 300 € par étudiant et par semestre.

b) La formation en langues étrangères des établissements d'enseignement supérieur français

Les formations en anglais sont recensées sur le site EduFrance. Elles ne sont pas assez nombreuses et pour le premier cycle ne permettent que la délivrance d'un certificat dans le cadre d'un « diplôme d'établissement ». A partir des DEA et DESS, elles se situent dans le cadre d'un « diplôme national ».

Les cursus enseignés partiellement en langue étrangère, à l'exemple du cursus professé en anglais en Allemagne, doivent être multipliés (cf. le rapport de Michel Herbillon, Assemblée nationale), mais liés à des programmes d'enseignement en français afin d'éviter les ghettos et pour que les étrangers connaissent la culture française.

Les échanges et formations en langue étrangère offrent aussi l'avantage de mener à des doubles diplômes.

Ainsi, il existe un programme BRAFITEC avec le Brésil, piloté par le ministère des affaires étrangères et la Conférence des Ingénieurs qui concerne 100 étudiants français et 100 étudiants brésiliens mais les échanges ne durent qu'une année, ce qui est un peu court. Une extension est prévue vers l'Argentine et le Chili. On peut noter que ce type de programme est très intéressant car il mène à un double diplôme franco-brésilien. Or, selon la réglementation brésilienne, un étranger ne peut travailler sur le territoire brésilien que s'il dispose d'un diplôme brésilien.

6. L'organisation dans le temps de l'accueil des étudiants étrangers

Ainsi que vos rapporteurs l'ont souligné, il est éminemment souhaitable que les premiers cycles soient effectués le plus possible dans le pays d'origine et accompagnés d'une formation en français pour les étudiants qui ont une chance d'être sélectionnés pour un accueil en France (d'où l'importance du calendrier « d'orientation-recrutement-sélection » qui doit se situer plus en amont que ce n'est le cas actuellement) afin que les réponses des universités françaises parviennent aux candidats en même temps que les réponses des universités des autres pays (février-mars).

Actuellement, les étudiants déposent leur demande d'admission préalable (DAP) au mois de janvier. Les services culturels les étudient pour les envoyer fin mars en France. Comme les futurs étudiants peuvent effectuer trois choix d'université, le dossier va d'une université à l'autre si l'étudiant n'est pas accepté dans son premier ou deuxième choix. La commission universitaire d'arbitrage ne se réunit pas avant le mois de juin, ce qui est trop tard car la réponse définitive ne devrait pas parvenir aux étudiants plus tard que le mois de mars. Ainsi, le retard suscité par la réunion tardive de la commission universitaire induit une déperdition de 50 % des étudiants qui se tournent vers des formations offertes par d'autres pays. Ne restent donc que ceux qui n'ont pas été admis ailleurs.

Il faut avancer le calendrier des inscriptions en organisant deux et non une seule session des commissions universitaires : mars et mai.

On peut noter l'intérêt que présente, dans certains cursus, la possibilité d'une double rentrée, l'une en septembre et l'autre en février. Même si ce système n'est pas applicable dans tous les cas, il peut l'être pour les établissements qui raisonnent en terme de semestre quasi-autonomes : les écoles d'ingénieurs avec classes préparatoires intégrées, c'est le cas des Universités de Technologie (Compiègne, Belfort Montbéliard, Troyes), les échanges de type ERASMUS au niveau européen et certains DEA ou DESS.

Certaines écoles d'ingénieurs mettent en oeuvre un décompte du temps très précis :

Si une sélection est pratiquée pour une rentrée en septembre de l'année N, la « publicité » doit se faire à l'automne N-1, (septembre), la préformation en langue française, au moyen de logiciels d'apprentissage, dès octobre, la sélection en décembre N-1, la recherche de bourses éventuelles dès la sélection (y compris bourses des industriels français locaux), le test de niveau en français dès juillet de l'année N, en même temps que les démarches administratives à mener en France.

7. Le suivi des étudiants étrangers

Il faut bien différencier l'accueil du suivi.

Si l'accueil peut être assuré par des vacataires, parlant de préférence la langue du primo-arrivant et intégré à la cellule « relations internationales » de l'Université, le suivi se situe bien entendu plus dans le long terme.

C'est un élément indispensable de l'insertion et du succès de l'étudiant.

Idéalement, chaque étudiant devrait avoir un parrain (étudiant français), un conseil pédagogique (professeur) et un tuteur au sein de la cellule des relations internationales.

Ce suivi ne doit pas s'exercer obligatoirement au quotidien mais doit obligatoirement s'inscrire dans la constance et la durée.

Par exemple, à l'Université de technologie de Troyes, comme à celle de Compiègne et celle de Belfort Montbéliard, qui fonctionnent en réseau, les étudiants disposent en permanence d'un accompagnement (« PROSPER ») qui les soutient dans leur démarche administrative et scolaire.

8. L'organisation des pôles « internationaux »

Il est indispensable que les pôles universitaires disposent d'une équipe de permanents exclusivement consacrée aux relations internationales. Ces « cellules » internationales ne doivent pas se situer de façon autonome au sein de chaque université mais, au contraire, il faut mutualiser les services existants afin d'éviter les doublons.

La mutualisation des services de RI peut se faire par site (Pôle universitaire de Grenoble) ou par spécialité (UT, grandes écoles).

L'indispensable mutualisation des services offerts dans le domaine des relations internationales universitaires : l'exemple du pôle grenoblois

Le site universitaire de Grenoble regroupe environ 60 000 étudiants dépendant de quatre universités (dont l'Institut National Polytechnique composé de dix écoles d'ingénieurs) qui sont, depuis plusieurs années, regroupées dans un G.I.P., le « pôle européen universitaire et scientifique » appelé Grenoble-Université. Ce regroupement permet d'éviter de nombreux doublons. Ainsi les activités de Grenoble Université s'articulent autour de 7 axes : International,Vie culturelle, Recherche, Formation, Aménagement des campus, Documentation, Systèmes d'information.

L'existence d'un service unique des relations internationales est une excellente solution. Cela permet notamment de mettre en commun les moyens des universités et de ne pas multiplier les contrats de coopération avec les organismes qui ont à connaître des différents aspects de l'accueil des étudiants étrangers. Ainsi Grenoble-Université, en partenariat avec le CROUS, a pu créer le BLEU (Bureau du logement des échanges universitaires), le service des relations internationales étant l'interlocuteur unique du CROUS, ce qui facilite bien évidemment la mise au point de programmes cohérents pour l'ensemble des étudiants.

Cette mutualisation des services de toutes les universités d'une même région consacrés aux relations internationales est la meilleure des solutions pour optimiser les moyens utilisés et les services offerts. On ne peut que souhaiter vivement qu'elle soit mise en oeuvre par le plus grand nombre possible de sites universitaires.

On peut noter que ces cellules internationales sont à la fois utiles à l'étudiant, qui peut s'adresser à elles en permanence tout au long de l'année scolaire, et aux universités qui disposent de spécialistes capables d'évaluer la qualité et le niveau des établissements étrangers.

La mutualisation par spécialité :
la politique de Paris Tech (1) à l'égard de la Chine

Il s'agit d'une démarche intéressante notamment par son pragmatisme, par l'établissement d'un calendrier précis situant les premières formalités très en amont de l'accueil des étudiants, par la réelle prise en compte de la nécessité d'expression en langue française et par la participation, sous forme de bourses, des industriels français qui ont un besoin croissant de disposer, à l'étranger, de cadres autochtones de haut niveau et connaissant la culture française.

Voici concrètement comment se déroule ce programme :

Pour une rentrée scolaire en septembre d'une année N, les équipes françaises entament dès septembre de l'année N - 1 une campagne de promotion auprès des huit meilleures universités chinoises. En octobre de l'année N - 1, des concours reposant sur des QCM et un oral sont organisés à Pékin, Nankin et Shangaï, la présélection des étudiants ayant été effectuée par des professeurs chinois (ainsi, en 2004, pour 65 places, 300 dossiers ont été présentés). Les résultats sont annoncés en décembre de l'année N - 1 et, par exemple, en décembre 2004, les 65 étudiants sélectionnés ont immédiatement eu la certitude de bénéficier d'une bourse pour les deux années scolaires suivantes (les bourses sont issues du programme français EIFFEL et des groupes industriels.

Le gouvernement chinois doit en fournir vingt si l'université de Dalian s'insère dans cette coopération franco-chinoise établie par Paris Tech).

Puis au mois de juin de l'année N, les étudiants retenus passent un test de français dont l'obtention est obligatoire. Ils suivent en juillet et août des cours de français intensifs dans des centres locaux où enseigne systématiquement un professeur de FLE (français langue étrangère) et où ils bénéficient d'un tutorat.

Lorsqu'ils arrivent à Paris, ils peuvent loger dans des chambres de la Cité universitaire internationale réservées et « gagées » par Paris Tech.

La rigueur de cette démarche globale permet aux étudiants chinois accueillis en France de se situer, au cours de l'année N + 1 dans le premier quart de chaque promotion des grandes écoles d'ingénieurs concernées.

Il est certain qu'un tel programme a un coût. Paris Tech y consacre 100 000 euros par an et 6 personnes s'en occupent à temps plein.

__________

(1) Le réseau Paris Tech regroupe les grandes écoles d'ingénieurs de Paris et a été créé pour mutualiser le recrutement des étudiants de haut niveau.

* 4 Centre d'évaluation linguistique et académique

* 5 Le Monde du 22/08/2005.

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