PARTIE III
LE PROJET DU SUD : GORO NICKEL SUR LA BONNE
VOIE
Par rapport au projet du Nord, le projet du Sud, situé à Goro, peut paraître pacifié et serein. Cela n'a pas toujours été le cas, et plus de 15 ans de négociation ont été nécessaires afin de le mener à bien .
I. UN PROJET DE LONGUE HALEINE
A. AVANT GORO NICKEL
1. Un engagement ancien de la compagnie INCO en Nouvelle-Calédonie
La société INCO (International Nickel Company Ltd) a depuis le début du XX ème siècle des liens étroits avec la Nouvelle-Calédonie. Elle naquit en effet, en 1902, de la fusion de sept sociétés dont deux qui, installées en Nouvelle-Calédonie , y détenaient alors un domaine minier. Toutefois ce domaine fut cédé quelques années plus tard. L'entreprise canadienne développa son activité nickel au Canada sans pour autant oublier la Nouvelle-Calédonie avec laquelle elle noua de nouveaux contacts vers la fin des années 50, concrétisés par la prise d'une option sur le gisement de la plaine des Lacs, détenu alors par M. Edouard Pentecost (dont la société a cessé ses activités en 1998).
2. Une volonté persistante de s'implanter dans le secteur du nickel
En 1966, la volonté annoncée du gouvernement français d'autoriser et de « parrainer » l'implantation d'une seconde unité de traitement en Nouvelle-Calédonie ouvrit à INCO une opportunité qu'elle tenta de saisir à deux reprises, sans pouvoir finaliser son projet . D'abord dans les années 60, associée à un consortium d'intérêts français (Cofimpac) pour la valorisation du gisement de Goro, puis dans les années 70, alors qu'elle s'installait en Indonésie, pour la valorisation du domaine de la plaine des Lacs. Après l'échec de ses projets nickel, la société changea sa stratégie et décida de porter son intérêt sur le chrome qu'elle exploita, en souterrain, de 1979 à 1990 à Tiébaghi (nord de la Grande Terre). Néanmoins, toujours désireuse d'installer un projet métallurgique pour le nickel (substance dont elle maîtrisa le marché jusqu'à la fin des années 70) dans le Sud de la Nouvelle-Calédonie, elle n'hésita pas, dès 1991, à entamer de nouvelles discussions avec le BRGM pour l'accès au gisement de Goro. Cette ressource fut acquise en 1992. Le BRGM conservait 15 % des actifs.