2. Une architecture ultra moderne dans les villes « vitrines »

a) Une reconquête de l'espace urbain

Par ailleurs, la « fièvre » immobilière qui accompagne la poussée de la démographie urbaine - liée à la croissance économique - laisse place à une véritable politique urbanistique et architecturale.

La délégation a été très favorablement impressionnée par le souci d'embellissement des centre-villes dont savent faire preuve les autorités chinoises. C'est ainsi qu'un certain nombre d'édifices publics - notamment des musées, théâtres et opéras - affichent une modernité très séduisante.

La ville de Shanghai est à la pointe dans ce domaine, ceci d'autant plus qu'elle fait coexister harmonieusement l'ancien (avec des quartiers comme ceux des anciennes concessions européennes) et le moderne (avec, de l'autre côté du fleuve, les lignes futuristes des tours de Lujiazui et la nouvelle ville de Pudong).

b) La coopération et la contribution créative d'architectes étrangers

On peut se féliciter des actions de coopération menées dans les secteurs de l'architecture, de l'urbanisme et du patrimoine qui, dotées d'une enveloppe de 0,3 million d'euros en 2006, constituent l'un des premiers secteurs de notre coopération scientifique en Chine.

On peut citer en particulier les actions de formation. Lancé en 1997 et reconduit en 2000, le « programme présidentiel d'invitation d'architectes chinois » a permis d'inviter 150 architectes dans des agences ou écoles d'architecture françaises, dans le cadre de bourses d'un an ou de séjour de trois mois. S'agissant de l'urbanisme, sont régulièrement organisés des séminaires, des échanges de chercheurs, des ateliers pratiques - qui s'inscrivent dans un cadre européen - et des actions de formation.

Par ailleurs, les autorités manifestent une grande ouverture dans ce domaine et n'hésitent pas à recourir à des architectes étrangers.

La délégation a pu mesurer l'apport de ces derniers, et tout particulièrement la contribution créative des architectes français. Elle a notamment visité le chantier du Grand Théâtre national de Chine, à Pékin, confié à M. Paul Andreu, ainsi que le cabinet d'architecture de M. Charpentier, en charge de nombreux programmes à Shanghai, dont son opéra.

c) L'impact stimulant des Jeux Olympiques de 2008

L'accueil par la Chine des Jeux Olympiques (JO) de 2008 à Pékin, mais aussi l'organisation de l'Exposition universelle à Shanghai en 2010 et des Jeux asiatiques de 2012, induisent d'ores et déjà des investissements massifs en matière de construction, qui bouleversent en profondeur l'urbanisme des zones concernées.

Au cours d'un entretien avec M. Zhang Quing, directeur des relations internationales du Comité olympique chinois (le BoCog), la délégation a pris la mesure des transformations dont fera l'objet la ville de Pékin dans la perspective des JO qui se dérouleront dans la ville du 8 au 24 août 2008, suivis des Jeux Paralympiques du 6 au 17 septembre.

Les infrastructures de Pékin étaient nettement insuffisantes par rapport aux besoins, que ce soit en termes d'équipements sportifs (presque tous les stades étant à construire) ou d'infrastructures urbaines générales (lignes de métro, équipements de protection de l'environnement...). L'organisation des JO donne, par conséquent, l'occasion de moderniser la capitale chinoise. La réalisation de l'ensemble de ces constructions est directement à la charge de la ville de Pékin, le BoCog n'étant chargé que de l'organisation des trois semaines de l'événement.

Le montant global des investissements à mettre en oeuvre a été estimé à plus de 20 milliards d'euros, les équipements sportifs représentant un montant total d'environ 2 milliards.

A partir du printemps 2004, la municipalité de Pékin a dû revoir à la baisse les plans de certaines installations sportives, notamment pour des raisons budgétaires. Par conséquent, certains équipements sportifs ne seront pas construits mais remplacés par des structures provisoires ou par des stades existants, réaménagés à un moindre coût.

Précisons que les JO se dérouleront sur 37 sites olympiques : 32 à Pékin et dans 5 autres villes chinoises (Qingdao, Shenyang, Qinhuangdao, Tianjin et Shanghai), l'équitation ayant été transféré à Hong-Kong lors de l'été 2005. Sur ces 37 sites, 22 sont à construire (dont 3 en dehors de Pékin : un stade de 60 000 places à Tianjin, un autre de 30 000 places à Qinhuangdao et une marina à Qingdao) et les 15 sites existants doivent faire l'objet de réaménagements, dont certains très importants.

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