4. La coopération en matière de recherche, d'éducation et de culture est restée très insuffisante

La culture, l'éducation et la recherche devraient naturellement constituer un terrain privilégié des relations entre l'Union européenne et la Russie, même si ces domaines relèvent, pour l'essentiel, de la compétence des États membres.

Par sa culture, la Russie fait incontestablement partie de l'Europe. Les grands auteurs russes - Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov, Gogol, Pasternak, Tourgueniev, Nabokov, Boulgakov -,  les poètes -  Pouchkine, Lermontov, Maïakovski, Essenine -, les peintres - Kandinsky, Malevitch, Gontcharova, Chagall - , les compositeurs - Tchaïkovski, Moussorgski, Chostakovitch, Prokofiev, Borodine, Rachmaninov, - les réalisateurs - Eisenstein, Mikhalkov, Tarkovski, Guerman, Sokourov -, pour ne citer que les plus célèbres, ont apporté à la culture européenne une richesse inestimable.

Toutefois, si le développement des échanges universitaires, culturels et scientifiques figure au rang des priorités, force est de constater que les réalisations concrètes sont restées très limitées dans ces domaines.

La coopération en matière scientifique et technique repose sur un accord, qui a été signé en 2002 et renouvelé en 2003. Cet accord vise à encourager la coopération et les échanges dans une série de secteurs prioritaires, comme l'énergie, l'environnement, la santé ou encore les nanotechnologies, où la communauté scientifique russe dispose d'une expertise reconnue. Il contient un cadre général pour la mise en oeuvre d'actions conjointes qui peuvent revêtir différentes formes : participation réciproque à des programmes de recherche, échange d'informations scientifiques et techniques, partage ou échange d'équipements et de matériels, visite et échanges de chercheurs, etc. Un comité conjoint Union européenne-Russie est chargé de superviser la mise en oeuvre opérationnelle de cet accord et de définir les priorités.

L'Union européenne, qui s'est fixé pour objectif la création d'un « espace européen de la recherche », s'est également engagée vers une large ouverture de ses programmes de recherche à des chercheurs issus de pays tiers. Cela concerne en particulier le septième programme-cadre de recherche et de développement (PCRD). Dans le cadre de ce programme, la Russie représente un partenaire privilégié et le pays tiers le plus actif.

Enfin, on peut citer deux accords dans le domaine du nucléaire, portant respectivement sur la sûreté nucléaire et le contrôle de la fusion nucléaire, qui ont été signés en 2001 et sont entrés en vigueur en 2002.

La « feuille de route » relative à cet espace insiste sur une meilleure synergie et une utilisation plus efficace des nombreux programmes de recherche existants au niveau bilatéral et européen et sur un renforcement des échanges et de la mobilité des chercheurs.

En ce qui concerne le domaine de l'éducation, les relations entre l'Union européenne et la Russie reposent sur plusieurs instruments.

La Russie fait tout d'abord partie du « processus de Bologne », qui est une initiative intergouvernementale regroupant la plupart des pays européens visant à développer l'idée d'un « espace commun d'enseignement supérieur » et à accroître la mobilité des étudiants et des professeurs, grâce notamment à l'harmonisation des cursus (autour du modèle Licence-Master-Doctorat).

La Russie bénéficie également des programmes européens dans le domaine de l'éducation et de la formation, comme les programmes Tempus, Erasmus Mundus ou Jeunesse.

Toutefois, la coopération dans le domaine de l'éducation est restée de l'ordre du symbole.

Ainsi, dans le cadre du programme Erasmus Mundus, une centaine d'étudiants russes seulement bénéficient actuellement d'une bourse pour étudier dans un pays de l'Union européenne. De la même manière, le nombre d'universités russes impliquées dans des programmes de coopération avec leurs homologues de l'Union européenne est resté très limité.

Si on prend l'exemple de la France, seulement 2 300 étudiants russes étudient actuellement dans les universités ou les grandes écoles de notre pays.

On peut cependant se féliciter de la création, au sein de l'Institut d'État des relations internationales de Moscou (MGIMO), d'un institut d'études européennes cofinancé par l'Union européenne et le gouvernement russe. Cet institut, conçu comme une sorte de troisième université de l'Europe, après le Collège d'Europe de Bruges et le Collège d'Europe de Natolin, a pour vocation d'apporter à de jeunes fonctionnaires russes une bonne connaissance de l'Union européenne. Il a ouvert ses portes au début de l'année 2006.

Malgré des objectifs ambitieux, les actions concrètes dans le domaine culturel sont restées très limitées.

Certaines actions culturelles ont pu bénéficier de cofinancements de l'Union européenne, en particulier dans le cadre du programme « Culture ». On peut citer notamment certains événements culturels organisés à l'occasion de la célébration du tricentenaire de la ville de Saint-Pétersbourg en 2003.

Mais tout ceci est resté relativement marginal.

La culture apparaît donc comme un domaine où les relations entre l'Union européenne et la Russie pourraient être fortement développées.

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