b) Instituer un « statut du lycéen professionnel »

La contrepartie du développement de l'alternance dans l'enseignement professionnel pourrait conduire à envisager la création d'un « statut du lycéen professionnel ».

Comme l'a souhaité M. Claude Thélot, cela « permettrait en particulier de concrétiser cette position intermédiaire entre le lycéen général et l'apprenti, à travers trois points très importants : le stage, qui (...) doit être correctement encadré et validé, les conditions de travail, qui doivent être bien définies, même sans contrat de travail, et la rémunération, contrepartie des stages réalisés en plus grand nombre et dans une plus grande ampleur au titre de l'alternance . Il me semble qu'une telle politique (...) serait pourtant susceptible de revaloriser l'enseignement professionnel et de le rendre plus « choisi » et moins « subi ». Elle suppose naturellement une très grande ténacité, une volonté politique considérable et des moyens non négligeables, dès lors que l'idée de revalorisation est prise au sérieux. »

Au-delà de la rémunération des stages réalisés, la mission souhaite que ces périodes d'activité soient également prises en compte dans le décompte des annuités de retraite.

L'objectif est de mieux positionner les lycées professionnels, dans lesquels les régions ont consenti des investissements et équipements conséquents, au regard de l'apprentissage, en cessant de renvoyer les deux dos à dos comme des filières concurrentes, et en assurant un meilleur équilibre entre ces voies complémentaires. En effet, le revenu dont dispose l'apprenti constitue un élément majeur d'attractivité pour les jeunes, parfois perçu comme un élément de « déséquilibre » à la défaveur de l'enseignement professionnel : ce revenu confère en effet aux jeunes une autonomie financière , dont ils ont parfois besoin pour suivre dans de bonnes conditions, et jusqu'à son terme, un parcours de formation.

La mission a conscience de l'impact financier qu'aurait une telle mesure, et des obstacles auxquels pourrait se heurter sa généralisation. Il ne faudrait pas, en effet, que les difficultés des lycéens à trouver des entreprises d'accueil pour effectuer leurs stages s'en trouvent renforcées. C'est pourquoi une telle mesure volontariste devrait s'accompagner de la mise en place d'un cadre incitatif pour les entreprises , en contrepartie de leur engagement à s'investir plus massivement dans la formation initiale des jeunes.

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