2. La France, un partenaire historique significatif

a) Une relation politique exceptionnelle par sa durée et son intensité, doublée de liens culturels forts

L'exemple des EAU est significatif. Dans un contexte de très forte concurrence anglo-saxonne, les EAU confirment leur volonté de se rapprocher de la France et de resserrer la coopération culturelle, linguistique scientifique et technique. A cette fin, des partenariats avec le Louvre et la Sorbonne ont été mis en oeuvre 14 ( * ) .

A terme, l'ambition des Emirats arabes unis est ainsi de devenir un véritable pôle d'excellence scientifique, en attirant les meilleurs étudiants du monde.

b) Une relation commerciale qui doit s'élever au niveau de la relation politique dans un contexte de forte demande solvable de ces pays

Comme l'ont indiqué de façon imagée certains interlocuteurs rencontrés par votre délégation : « la France a sa place dans le train, mais elle ne doit pas oublier d'y monter ».

En effet, si la place de la France n'est pas négligeable, elle est toutefois distancée, en Europe, par l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Sa part de marché la plus forte se situe aux EAU, où elle atteint 6,4 % (elle est son 6 ème fournisseur), et au Qatar (5,9 %, contre seulement 1,8 % au Royaume de Bahreïn).

Les échanges commerciaux entre la France et l'Arabie Saoudite sont importants et caractérisés par un déficit structurel résultant de l'importance des achats d'hydrocarbures. Les exportations françaises s'élevaient, en 2006, à 1,82 milliard d'euros. L'Arabie Saoudite est son troisième fournisseur de pétrole, après la Norvège et la Russie, et son troisième client dans la région après les Emirats arabes unis et l'Iran. Avec une part de marché évoluant entre 4 et 5 %, la France est le 8 ème fournisseur du Royaume.

Les investissements français en Arabie Saoudite restent tout de même insuffisants en dépit de certains progrès.

La présence économique française au Royaume de Bahreïn est concentrée dans les secteurs de l'aluminium, du pétrole, de l'électricité et des banques. Si nos exportations ont doublé entre 2003 et 2004, plaçant alors la France au 5 ème rang des fournisseurs de Bahreïn devant les Etats-Unis et la Chine, cette progression s'est enrayée en 2005, faute de grands contrats. Sa part de marché se situe aujourd'hui aux alentours de 1,8 %. Les exportations françaises s'y élèvent à 109,6 millions d'euros.

La France est à l'origine de 1 % des investissements directs étrangers (IDE) reçus par le Royaume.

La situation économique exceptionnelle des EAU permet de les considérer comme un marché dynamique et solvable, leurs importations totales ayant désormais dépassé celles de l'Arabie Saoudite. En outre, les Emirats, et Dubaï en particulier, sont communément considérés comme une plate-forme de réexportation permettant de rayonner sur l'ensemble de la région, tant dans les pays du CCEAG qu'en Iran.

Les EAU sont devenus, en une vingtaine d'années, le premier débouché de la France au Moyen-Orient , captant le tiers de ses exportations dans la région, pour un montant de 3,4 milliards d'euros. Sa part de marché (hors armement) représentait 6,4 % en 2006. Après deux années de ralentissement, les exportations françaises ont connu une nouvelle forte hausse en 2006 (+ 29 %). En parallèle, les importations françaises en provenance des EAU ont progressé de 50 %.

L'aéronautique occupe une part importante dans ses échanges commerciaux bilatéraux : les livraisons d'Airbus ont atteint 1,2 milliard d'euros en 2006 (soit le double de 2005), les Emirats arabes unis se classant au 6 ème rang des plus importants clients de la France (11 ème rang en 2005).

Le stock d'investissements français aux EAU a été multiplié par 4,5 entre 1992 et 2004 (de 166 à 693 millions d'euros, soit plus du quart du stock d'investissements français au Moyen-Orient).

La part de la France dans le recyclage des pétrodollars reste encore trop marginale, tant en ce qui concerne les dépôts au sein de ses banques qu'en matière d'investissements directs étrangers : elle n'aurait attiré que 2 % des IDE des pays du CCEAG en 2006 (soit 700 millions de dollars) et 5 % au cours des 5 premiers mois de 2007 (2,1 milliards de dollars).

* 14 Suivant le même exemple, le Qatar a pour projet avec la France un établissement d'enseignement supérieur issu de l'école militaire de Saint-Cyr.

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