II. LES ENJEUX DU DÉVELOPPEMENT DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE DANS LES TAAF ET EN ARCTIQUE

M. Gérard Jugie, directeur de l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV) a expliqué que la France offrait un maillage unique, son implantation dans de nombreuses régions du globe lui permettant de bénéficier d'un large gradient entre le Nord et le Sud, avec lequel aucun autre pays ne peut rivaliser.

A. LES RÉGIONS POLAIRES ET SUBANTARCTIQUE, LIEUX D'OBSERVATION PRIVILÉGIÉS DE L'ÉVOLUTION DE NOTRE PLANÈTE

1. Les atouts d'une biodiversité exceptionnelle

M. Yvon Le Maho , directeur adjoint de l'Institut pluridisciplinaire Hubert Curien, a expliqué que les milieux polaires se caractérisaient par une biodiversité exceptionnelle, regrettant que le grand public n'ait pas perçu l'importance et l'urgence de préserver cette biodiversité et ne se sente pas autant concerné par ces questions que par celles liées aux changements climatiques.

Précisant que le chercheur effectuant une recherche fondamentale ne sait jamais ce qu'il va découvrir, il a rappelé qu'en matière de biodiversité, chaque espèce existant aujourd'hui constituait un spécimen exceptionnel puisque un million d'années avait été nécessaire pour la créer et qu'elle survivait depuis plusieurs autres millions d'années. Il a indiqué que l'étude de la manière dont les manchots font face aux contraintes des changements climatiques était ainsi riche en enseignement, car elle avait permis de découvrir une protéine dotée de capacités antimicrobiennes et antifongiques contre des agents de maladies nosocomiales. Il a souligné l'importance de préserver chaque espèce et d'étudier les richesses que représente la biodiversité.

Considérant que le financement en matière de biodiversité n'était pas à la hauteur de celui des autres disciplines, il s'est félicité que les expéditions de Paul-Emile Victor, la mission de recherche des Terres australes et l'Institut polaire aient permis de disposer d'un suivi à très long terme, qui a dans d'autres pays été abandonné au profit de la biologie moléculaire.

M. Guy Duhamel , professeur en ichtyologie au Muséum national d'histoire naturelle, a estimé que l'océan austral constituait la source de protéines du XXIème siècle, considérant que les jachères présentes en Europe ne permettraient pas de nourrir indéfiniment la population.

Rappelant que la France avait été pionnière en matière d'observatoire des pêches, il a jugé que les services des TAAF et de l'IPEV avaient su favoriser un suivi régulier des pêches depuis les années 1980, cet exemple étant désormais suivi par les commissions internationales qui ont autorité sur l'océan Austral.

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