2. Des coûts de production substantiels

L'érosion de la marge de revenu par brebis s'explique en grande partie par la hausse des charges opérationnelles. Plusieurs postes ont été particulièrement sollicités à la hausse ces dernières années.

a) Les charges d'alimentation

L'alimentation représente jusqu'à 70 % des charges de production pour les agneaux de bergerie. Sa maîtrise est la principale clef de réussite économique dans ce type d'élevage.

Du fait des sécheresses à répétition, mais également de l'alourdissement du poids des carcasses et de l'augmentation de la production d'agneau en bergerie, qui accroissent les quantités de concentrés distribuées, les charges d'alimentation ont eu tendance à s'accroître.

Certes, l'élevage ovin est une production qui valorise particulièrement l'herbe et les milieux défavorisés, et a vocation à être une production bien adaptée aux milieux herbagers et pastoraux. De plus, les structures d'encadrement technique ont incité au développement de systèmes productifs et économes. Il faut donc dès à présent, et plus encore demain, éviter l'utilisation de concentrés.

Malheureusement, les conseils techniques sont insuffisamment relayés et intégrés par les éleveurs, notamment pour l'utilisation économe du concentré et l'usage du concentré fermier en lien avec une conduite optimisée du pâturage.

b) Les charges de mécanisation

Au-delà des charges d'alimentation, les charges de mécanisation, qui atteignent jusqu'à plus de 40 % des charges de l'exploitation, sont souvent excessives et en grande partie injustifiées.

L'analyse du socle national des réseaux ovins montre que la mécanisation reste le premier poste des charges de structure et que globalement, les systèmes spécialisés ovins sont plutôt plus économes que les autres dans ce domaine.

RÉPARTITION DES CHARGES D'EXPLOITATION PAR NATURE EN EXPLOITATIONS OVINES MIXTES ET SPÉCIALISÉES EN 2005

Source : Institut de l'élevage

c) Les frais d'élevage

Du fait d'obligations nouvelles telles que l'identification ou le génotypage, mais également en raison de l'accroissement des contraintes sanitaires en vue de prévenir ou de gérer les crises, les frais d'élevage ont également augmenté.

Or, si la réglementation en ce domaine a été calquée sur celle des bovins, les charges qu'elle engendre sont naturellement beaucoup plus difficilement amortissables sur une carcasse de quelques kilos d'agneau que sur une carcasse de bovin de plusieurs centaines de kilos. Cet élément a été cité à de nombreuses reprises par les professionnels auditionnés comme un facteur prépondérant dans l'accroissement des charges.

De plus, le nouveau système européen d'identification électronique des ovins et caprins 4 ( * ) , qui devait être applicable au 31 décembre 2009 avant d'être reporté, risque d'être très coûteux pour les éleveurs concernés.

d) Les coûts de certification

Supportés par les producteurs dans le cadre des démarches visant à valoriser l'origine ou la qualité des produits, particulièrement fréquentes pour ceux de provenance française, ces coûts représentent un surplus non négligeable.

Si la certification est réalisée par des structures indépendantes et contrôlées par l'Etat, son financement reste en effet entièrement à la charge des opérateurs qui en ont pris l'initiative.

* 4 Voir infra .

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