c) Des bacheliers généraux encore trop nombreux à échouer dans le supérieur

Enfin, si les bacheliers généraux réussissent mieux que les autres dans les filières du supérieur, ils sont encore nombreux à échouer, cette proportion étant proche ou égale de 20 % pour les bacheliers L et ES. Quant à la proportion de titulaires d'un baccalauréat S échouant dans le supérieur, elle reste significative.

A l'évidence, cette prégnance de l'échec dans le supérieur chez les bacheliers généraux fait question. Votre groupe de travail s'est interrogé sur ses causes et a identifié deux facteurs essentiels. Le premier est la mauvaise orientation, qui joue un rôle fondamental dans ces échecs. Le second tient sans doute au niveau de consolidation des connaissances et des compétences des bacheliers.

Un nombre significatif d'enquêtes montrent en effet que les candidats admis au baccalauréat au rattrapage et, dans une moindre mesure, ceux qui l'obtiennent au 1 er groupe, mais sans mention, ont des risques très nettement plus élevés d'échouer dans le supérieur. Cela est vrai dans toutes les filières, y compris la série S.

TAUX DE RÉUSSITE EN PREMIÈRE ANNÉE DE LICENCE
DES ÉTUDIANTS DE L'UNIVERSITÉ DE TOURS (2006)

Taux de réussite en L1 des bacheliers avec mention « très bien », « bien » ou « assez bien »

Taux de réussite en L1 des bacheliers admis avec mention « passable »

Bacheliers S

85,8 %

58,2 %

Bacheliers ES

86,8 %

62,4 %

Bacheliers L

88 %

58,1 %

Bacheliers STT

40 %

19,6 %

Source : Observatoire de la vie étudiante, Université François-Rabelais

Par ailleurs, les enquêtes « panel 1989 » menées par la DEPP du ministère de l'éducation nationale montrent que les bacheliers admis au rattrapage ont des chances significativement moindres de réussir leurs études supérieures : ils sont en effet 18,8 % de moins que les bacheliers admis sans mention au 1er groupe et 37,8 % de moins que les bacheliers admis avec mention à poursuivre avec succès dans le supérieur.

Aux yeux de votre groupe de travail, il y a là une nouvelle preuve des défauts d'une orientation trop largement subie. Car l'on peut supposer que certains des bacheliers reçus « de justesse » dans une série n'ont choisi celle-ci que pour des raisons tenant à son prestige supposé. Aussi votre rapporteur souhaite-t-il rappeler avec force qu'un baccalauréat L ou ES obtenu avec mention « bien » ou « très bien » est un bien meilleur gage de réussite qu'un baccalauréat S auquel le candidat serait tout juste reçu.

Par ailleurs, ces données conduisent également à s'interroger sur l'efficacité systématique de la session de rattrapage. S'il est naturel de donner aux élèves qui s'approchent de la moyenne la possibilité d'obtenir le baccalauréat, cela ne doit pas avoir pour effet de délivrer le baccalauréat à des élèves dont la fragilité risquerait dans certains cas de compromettre les études supérieures.

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