b) Des conditions de restauration et d'hygiène parfois non satisfaisantes
Dans plusieurs LRA, les conditions de restauration sont médiocres et il n'y a pas de possibilité de distribution de boisson chaude, en particulier de café le matin.
A Cercottes , le marché passé en 2005 avec la société Scolarest prévoyait de fournir des plateaux repas deux fois par jour à la fois aux gendarmes de garde et aux retenus. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque la nouvelle société prestataire, Val de France Restauration, assure la livraison de repas complets (entrée, plat, fromage, dessert) au profit des seuls gendarmes (coût unitaire de 5,80 € TTC) alors que les repas des retenus sont achetés dans le commerce local (coût unitaire de 1,20 € TTC).
Ces derniers « repas » consistent en une simple barquette réchauffable de 300 grammes, sans pain, ni entrée, ni dessert même si les retenus ont la possibilité - d'après les informations verbales des gendarmes - d'en consommer une seconde. Depuis la visite de la Cour, la décision a été prise par la préfecture d'améliorer les conditions de restauration.
A Bastia , il n'y a pas de vrai petit-déjeuner et en particulier pas de possibilité de café et il n'y a pas non plus sur place de machine de distribution de boissons. Quant aux autres repas, assurés par un restaurateur rapide situé à proximité, ils sont composés d'un plat et d'un dessert, mais sans entrées, pour un coût proportionnellement non négligeable (8 € par repas).
S'agissant de l'hygiène, certains LRA ne distribuent pas aux retenus de kit toilette (ex : Auxerre 18 ( * ) ).
c) La façon dont sont traités les retenus
A Poitiers , Bastia et Cercottes , les fonctionnaires sont affectés par roulement à la garde, sans formation particulière. Chargés souvent d'autres tâches en même temps, ils sont amenés à entrer armés dans le local, ce qui est contraire à la doctrine généralement suivie en la matière et peut être source d'incidents graves lorsqu'il y a plusieurs retenus.
Les intervenants dans les locaux à Bastia ont signalé des comportements peu adaptés de la part de fonctionnaires de police, en particulier du fait de blagues ou de remarques déplacées. Il n'a pas été possible à la Cour de vérifier ces affirmations.
Ces situations sont notamment la conséquence d'un personnel non formé à cette tâche et à l'absence d'un chef de local physiquement présent en permanence. Elles montrent l'importance de garantir la présence de personnes extérieures y compris dans ces locaux.
* 18 ) Source : contrôleur général des lieux de privation de liberté.