III. DES ATOUTS MAJEURS POUR FAIRE FACE AUX NOUVEAUX DÉFIS
A. DE NOUVEAUX DÉFIS A RELEVER
1. L'élevage doit répondre à la demande sociale
a) Le défi de l'alimentation mondiale
(1) Une demande mondiale de viande bovine en hausse
La FAO rappelle que la population mondiale devrait passer d'un peu moins de 7 milliards d'individus en 2010 à plus de 9 milliards en 2050, posant au niveau mondial le redoutable défi de l'augmentation de la production agricole, en minimisant ses effets sur l'environnement.
L'objectif alimentaire nécessitera donc de produire plus, soit par la mise en culture de surfaces supplémentaires, soit par une amélioration de la productivité de l'agriculture.
Mais au-delà du seul défi quantitatif, la croissance démographique, combinée à la croissance économique, pose un véritable défi qualitatif : l'amélioration de l'alimentation est une aspiration de tous et se traduit par un accès plus large à une alimentation diversifiée.
Or la viande bovine est un produit alimentaire de gamme supérieure et l'élévation du niveau de vie se traduit par une démocratisation de l'accès à la viande .
L'OCDE et la FAO prévoient pour la décennie à venir 18 ( * ) que la consommation mondiale de viande continuera d'enregistrer « l'un des taux les plus élevés de croissance parmi les principales denrées agricoles et surtout dans les pays non-membres de l'OCDE dont la croissance est plus rapide » , de l'ordre de 1,5 % par an environ pour la viande bovine, 1,8 % pour la viande porcine, 2,4 % pour les volailles, 2,1 % pour l'agneau, soit un total de 1,9 % pour la viande, tous secteurs confondus.
La production devrait augmenter dans les mêmes proportions et les prix réels augmenter. L'OCDE et la FAO estiment que les prix du porc et du boeuf pourraient progresser de 22 % entre 2007 et 2019, et s'attendent à « un raffermissement des prix du boeuf pendant la première moitié de la période considérée, en raison essentiellement du resserrement de l'offre à la suite de la diminution des troupeaux de bétail ». Cette tendance à la hausse des prix devrait cependant se tasser à partir de 2015.
La demande de viande bovine devrait donc augmenter, sous l'effet de l'élévation du niveau de vie de la population des pays en développement.
(2) Des marchés de proximité demandeurs en produits carnés
Dans le bassin méditerranéen, au Proche-Orient et au Moyen-Orient, la demande de produits carnés est particulièrement dynamique alors que la possibilité de productions locales est limitée par des conditions climatiques défavorables.
La demande est alimentée en partie par l'élévation du niveau de vie mais aussi par la croissance démographique.
Depuis la fin 2009, la demande provenant du pourtour méditerranéen a été la composante la plus dynamique du marché de la viande bovine.
Une étude commandée par FranceAgrimer 19 ( * ) au cabinet Blézat Consultants, remise en octobre 2010 a mis en évidence des opportunités de développement de l'exportation de viande bovine française vers le Maghreb et l'Égypte.
La levée de restrictions sanitaires pourrait également faire de la Turquie un marché d'export intéressant pour le vif fini, tandis que la Russie est demandeuse de viande congelée.
Le voisinage immédiat de l'Europe peut donc constituer un débouché naturel pour la viande bovine française, de même que certains marchés encore balbutiants comme le marché africain.
* 18 Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO pour 2010-2019, édition 2010.
* 19 Exportations françaises de bovins vivants et de viande bovine par Blézat Consulting, octobre 2010.