2. Trouver de nouveaux débouchés
a) Soutenir la consommation nationale de viande bovine

Avant même de trouver de nouveaux débouchés, il s'agit d'entretenir ceux qui existent déjà. L'interprofession de la viande bovine met en oeuvre une action importante de communication destinée à soutenir l'image des viandes d'origine France.

L'obligation d'indiquer l'origine des viandes vendues au détail constitue au demeurant un puissant outil de valorisation de l'indication d'origine, sous le logo VBF (viande bovine française).

Une communication spécifique sur les races à viande est parfois menée pour valoriser les qualités gustatives des productions de qualité.

Il n'existe cependant pas d'indicateurs permettant de déterminer si ces campagnes ont effectivement un impact sur le grand public. Au minimum, elles permettent de maintenir l'image de la viande bovine française auprès des consommateurs.

Votre rapporteur ne fait pas de la communication sur les viandes une recommandation spécifique, puisqu'elle existe déjà et fait partie des actions menées régulièrement par l'interprofession.

b) Le rapatriement de la valeur ajoutée par l'engraissement

La relance de l'engraissement des jeunes bovins est une piste régulièrement explorée pour améliorer la situation des éleveurs. Elle est défendue notamment par les jeunes agriculteurs.

Cette relance de l'engraissement répond à une volonté de rapatrier la valeur ajoutée sur le territoire national, dans un contexte où les marchés de vif maigre italien ou espagnol montrent des signes d'essoufflement.

Dans une étude datant de 2008 portant sur l'avenir de l'engraissement des jeunes bovins en France, l'Office de l'élevage identifiait les facteurs clefs de succès de projets de renforcement de l'engraissement :

La première difficulté tient aux besoins de trésorerie des exploitants . L'engraissement allonge en effet le délai de présence des animaux sur l'exploitation : au lieu de vendre des broutards entre 8 et 12 mois, l'éleveur doit les garder une année de plus.

La deuxième difficulté tient à la nécessité d'adapter les bâtiments d'élevage à la nouvelle capacité de l'exploitation : les changements de système entraînent des investissements lourds pour adapter l'infrastructure technique de l'élevage.

La troisième difficulté consiste à disposer de davantage d'alimentation animale . Or, la création d'un atelier d'engraissement suppose une autonomie fourragère accrue, par l'adjonction de nouveaux terrains à l'exploitation ou par la mise en culture de surfaces auparavant exploitées comme prairies. Or, les BCAE interdisent le retournement des prairies et empêchent souvent le remplacement de l'herbe par du maïs, aliment plus riche pour le bétail. Par ailleurs, le développement de l'engraissement se heurte à une insuffisante production de protéagineux, rendant nécessaire l'importation de tourteaux de colza, riches en protéines.

La quatrième difficulté tient à la concentration des risques économiques sur l'éleveur : l'engraissement expose davantage l'éleveur aux aléas de la conjoncture, qu'ils soient climatiques ou économiques. Il n'est pas envisageable que le renforcement de l'engraissement se fasse sans garanties pour les producteurs. La fédération nationale bovine propose ainsi la création de caisses de sécurisation de marges, qui servirait d'amortisseur des variations de cours.

Votre rapporteur préconise l'engagement par les pouvoirs publics d'un plan de soutien à l'engraissement. Il souligne néanmoins qu'une telle démarche ne doit pas se faire au détriment de l'export de vif maigre, en particulier vers l'Italie, dont le marché est certes en contraction, mais qui absorbe encore près d'un million de têtes de bétail par an, veaux compris ( proposition n° 6 ).

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