c) Le développement de l'export
La relative faiblesse dans l'export de viandes fraîches et congelées de la France, au regard de sa production, est un paradoxe.
Le développement des capacités d'exportation a recueilli un relatif consensus parmi les acteurs de la filière rencontrés par votre rapporteur. Il s'agit au demeurant d'un axe prioritaire mis en avant par le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche, de la ruralité et de l'aménagement du territoire, M. Bruno Le Maire, qui déclarait devant la commission lors de son audition du 12 avril 2011 : « pour la filière de viande bovine, la solution passera par la mise en place d'un GIE export, sinon les contrats continueront à nous passer sous le nez ».
L'enjeu est bien de s'organiser pour être capable de répondre aux demandes des marchés extérieurs . Ainsi, le marché turc a été rouvert en novembre 2010 après quinze années d'interdiction d'importations de bovins vivants justifiées par l'ESB.
Cette demande extérieure offre également l'intérêt de diversifier les débouchés et de permettre la valorisation de pièces qui le sont moins bien sur le marché européen.
La formule du GIE avait été proposée pour regrouper les services de l'État, notamment des douanes, ainsi que les opérateurs publics comme la SOPEXA et Ubifrance, avec les principaux acteurs privés du marché, afin d'unir les forces.
Ce montage s'est heurté cependant aux craintes de certains acteurs de la profession d'empiétement sur leurs libertés commerciales.
En tout état de cause, votre rapporteur souhaite qu'une formule soit trouvée, pour développer de nouveaux débouchés à l'exportation qui sont nécessaires à la filière. Le GIE peut être à cet égard un excellent outil ( proposition n° 7 ).
d) La politique de qualité et les débouchés de proximité
La valorisation de la production passe également par l'identification de la qualité ou du terroir.
La qualité est attestée en viande bovine par l'indication géographique protégée (IGP). Il en existe 21 en viande bovine, selon l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO).
La qualité peut aussi être attestée par le label, du type « label rouge ». Il garantit le respect par le producteur d'un cahier des charges exigeant.
Depuis peu, une autre forme de valorisation est apparue à travers les circuits courts . Leur logique est différente des signes de qualité : il s'agit de réduire le nombre d'intermédiaires entre le producteur et le consommateur final.
La vente directe est la forme la plus courante du circuit court. En viande bovine, elle suppose le recours de l'éleveur à un prestataire de service pour l'abattage, la découpe et le conditionnement. Enfin, un équilibre doit être trouvé entre commercialisation directe et commercialisation par les petits circuits de distribution traditionnels. Le développement de la vente directe ne doit pas conduire à affaiblir encore plus le petit commerce de proximité.
Enfin, circuits courts comme signes de qualité ont leur utilité mais constituent un marché de niche, l'essentiel de la consommation étant aujourd'hui concentrée sur des produits standardisés et pour lesquels le critère du prix est déterminant pour le consommateur, comme le steak haché.
Votre rapporteur suggère de développer les circuits courts et les filières de qualité ( proposition n° 8 ), en lien avec les bouchers installés sur le territoire qui contribuent à l'image de la production nationale de viande bovine et rejaillissent positivement sur l'ensemble de la filière.