c) Gérer les risques économiques à tous les échelons de la filière

La gestion des risques est une condition de survie des exploitations agricoles, dans un contexte marqué par une plus grande variabilité des prix des produits agricoles, mais aussi des prix des intrants. Lorsque ces variations vont en sens inverse, la trésorerie des éleveurs est vite exsangue.

La gestion des risques économiques est donc essentielle, et cette thématique a été au coeur de la discussion de la LMAP au printemps 2010. Elle appelle quatre types de réponses.

(1) La contractualisation inter filières pour maîtriser le coût de l'alimentation animale

Sur une base volontaire, 15 organisations professionnelles agricoles, représentant les secteurs de la production végétale, de l'alimentation animale et de l'élevage, ont conclu le 15 juin 2011 un accord-cadre visant à amortir les effets des hausses de cours des matières premières.

Plusieurs contrats type ont été élaborés, d'une part entre collecteurs de grains et fabricants d'aliments et, d'autre part, entre fabricants d'aliments et éleveurs, prévoyant des modalités de lissage des prix de marché et un abaissement du coût de couverture du risque prix. Il est également prévu de favoriser des contrats de livraison physique entre céréaliers et éleveurs par l'entremise et sous la garantie de l'organisme stockeur.

Cet accord vise à couvrir 25 % des volumes destinés à l'alimentation animale et, à terme, 40 % de ces volumes.

Un tel dispositif était nécessaire pour permettre l'utilisation du mécanisme de modération volontaire des marges élaboré le 3 mai 2011, sous l'égide du ministère de l'agriculture. Il s'agit là d'une modalité bienvenue de couverture du risque prix.

(2) L'assurance des fourrages

L'autonomie alimentaire des exploitations repose largement sur les fourrages. Or l'abondance de ceux-ci dépend de conditions climatiques.

S'il existe des produits d'assurance récolte pour les grandes cultures, la viticulture ou les fruits et légumes, il n'y en a pas en matière de fourrages. La couverture du risque par les assurances privées dépend d'une réassurance, compte tenu de l'importance de l'exposition en cas d'événement climatique majeur sur le territoire, comme une sécheresse.

Si la LMAP avait prévu la remise par le Gouvernement d'un rapport étudiant les conditions de mise en oeuvre d'une réassurance publique, ce rapport n'a toujours pas été présenté au Parlement.

Pour autant, une assurance des fourrages constituerait un élément de sécurisation des éleveurs qui, en cas de sécheresse, subissent une double peine : la réduction de leurs disponibilités propres et la nécessité d'acheter sur le marché les rations manquantes au prix fort. Dans le contexte de sécheresse, certains éleveurs sont contraints d'acheter leur paille jusqu'à 150 euros la tonne, contre une quarantaine d'euros au plus en temps normal.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page