D. RETROUVER UNE AMBITION AGRICOLE ET ADAPTER NOS EXPLOITATIONS

Les contours d'une nouvelle ambition agricole doivent être dessinés .

La crise ne peut rester l'horizon indépassable de l'agriculture française. Cette voie serait d'autant plus inacceptable que, l'agriculture constituant le soubassement économique des territoires ruraux, il faudrait accepter leur déclin.

Or, le monde agricole dispose d'atouts importants pour surmonter la crise. Le premier consiste simplement en une demande mondiale qui ne devrait cesser de croître .

Les tensions sur les terres arables, dans de telles perspectives, sont déjà perceptibles. Des groupes financiers acquièrent de gigantesques exploitations agricoles dans les pays de l'Est, en Russie, en Ukraine, et se ruent sur l'or vert de demain.

L' enjeu de la sécurité alimentaire justifie de conserver une production dynamique et performante en Europe et en France.

Mais une nouvelle ambition agricole ne peut rester uniquement quantitative.

Dans ces conditions, il faut :

a) Adapter la « ferme France » dans un contexte où la compétitivité est une exigence incontournable

Alors qu'ils sont de plus en plus soumis à la concurrence internationale, les producteurs français sont dans l'obligation de vendre leur production aux prix du marché.

Cette exigence de compétitivité se diffuse à tous les échelons : celui de la production agricole mais aussi celui de l'agro-alimentaire.

Quatrième pays exportateur mondial de produits agricoles et de produits alimentaires transformés, la France perd progressivement des parts de marché par rapport à ses concurrents européens et voit ses importations progresser plus vite que ses exportations.

Une partie de ce processus s'explique par un déplacement des productions agro-alimentaires vers des productions agro-énergétiques mais il ne faut pas négliger les « chocs de compétitivité » auxquels l'agriculture européenne pourrait être confrontée. Il convient de les prévenir en portant une stratégie qui ne soit pas à somme nulle. Mais, il faut également lutter contre les concurrences dommageables au sein de l'Union européenne elle-même.

Enfin, la modernisation de l'agriculture française, qui n'est pas équivalente à une concentration non-maîtrisée, doit se poursuivre.

b) Répondre aux nouvelles attentes sociétales

Si elle doit être compétitive, l'agriculture doit également répondre aux défis sociétaux mais en gardant à l'esprit un principe de réalisme.

Le développement des cultures bio constitue une des réponses aux demandes sociétales de produire durable. Or, l'essor de la demande de bio est allé plus vite que celle de l'offre. Certains produits doivent en conséquence être importés.

Les productions bio sont mieux valorisées que les productions conventionnelles. Si le « tout bio » n'est ni possible ni souhaitable, une meilleure adéquation de l'offre aux demandes nouvelles doit être encouragée pour renforcer notre agriculture.

La réponse à la demande sociétale suppose aussi de savoir adapter l'agriculture aux défis de l'environnement. Mais, les objectifs retenus dans ce domaine ne sauraient suffire s'ils n'étaient accompagnés des moyens de les atteindre et d'une stricte évaluation en continu.

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