III. LA PRÉPARATION DE L'ARMÉE DE L'AIR : UNE MONTÉE EN PUISSANCE RAPIDE ET SANS RUPTURE

Pour apprécier de façon objective la préparation de l'armée de l'air française à l'A400M, il ne semble pas possible de la dissocier du contexte dans lequel elle s'est déroulée. Ce contexte peut être qualifié de turbulent, puisque jusqu'en 2010, le fait que le programme aille à terminaison n'était pas assuré. Ensuite, l'armée de l'air a dû participer activement à trois engagements extérieurs : l'Afghanistan, sur toute la période, la Côte d'Ivoire, jusqu'au 1 er semestre 2011 et bien sûr l'opération Harmattan, de mars à novembre 2011. Enfin, les cinq dernières années ont été marquées, par une profonde restructuration des armées, avec la création des bases de défense, une réduction drastique du nombre des personnels et la fuite de compétences, la mise en oeuvre de nouveaux systèmes d'information (une trentaine concernant l'armée de l'air) qui impactent profondément les processus internes de l'armée de l'air.

Dans ces conditions, sans oublier évidemment la contrainte budgétaire, la préparation de l'armée de l'air, peut être qualifiée de remarquable aussi bien en ce qui concerne la mise en place des infrastructures que les formations de ses équipages et de ses mécaniciens.

A. LES INFRASTRUCTURES

Afin d'accueillir les A400M, la France a fait le choix de regrouper sa flotte sur une seule base aérienne : la base aérienne d'Orléans-Bricy. Un programme d'investissement a été ouvert dans le programme 212 « soutien de la politique de défense ».

Ce programme d'investissement prévoit la réalisation des infrastructures nécessaires à l'accueil de la flotte de cinquante appareils, afin de disposer de structures de mise en oeuvre et de maintenance, d'un centre de formation au profit des équipages et du personnel mécanicien, mais aussi d'infrastructures aéronautiques adaptées.

Des travaux d'adaptation ont été lancés dès 2008 et s'échelonneront jusqu'en 2018. L'opération comprend des constructions neuves et des travaux d'adaptation des infrastructures. Elle se décompose en six ensembles :

- dépollution pyrotechnique ;

- viabilisation de la zone A400M ;

- adaptation du réseau haute tension pour l'accueil A400M ;

- création d'un centre de formation A400M ;

- création d'un escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) A400M ;

- rénovation et extension des aires aéronautiques.

Avec la rénovation et le renforcement de ses aires aéronautiques pour l'A400M, la base aérienne d'Orléans sera amenée à accueillir des gros porteurs MRTT, les futurs ravitailleurs en vol et avions de transport stratégique de l'armée de l'air. Orléans constituera ainsi un des trois hubs du transport aérien militaire avec les bases aériennes d'Istres et d'Evreux.

Accueillant le pôle franco-allemand de formation tactique sur A400M, la base aérienne deviendra un point focal de la coopération européenne en matière de transport aérien, en proposant ses services à d'autres nations.

Le projet annuel de performance associé au projet de loi de finances pour 2012 (p. 332) décrit le calendrier d'exécution.

Ce calendrier fait apparaître un léger retard dans la livraison du centre de formation qui s'explique par un décalage de la livraison des simulateurs et par une actualisation de l'expression des besoins.

Pour l'instant, le coût global de cette opération (somme des engagements) est de 81 millions d'euros.

Les graphiques ci-après donnent une vision précise du calendrier et de l'évolution de la flotte sur la BA 123 d'Orléans.

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