2. Les écarts de densité départementaux varient de un à deux pour les médecins généralistes

Les inégalités de répartition géographique des médecins entre régions sont importantes, même si elles tendent à se réduire. En 1990, la majeure partie de la moitié Nord du pays se démarquait du Sud par des densités en médecins inférieures d'au moins 15 % à la densité moyenne nationale. L'Île-de-France, l'Alsace, la Lorraine et la Bretagne faisaient exception. En 2012, la distinction Nord-Sud reste présente, mais est nettement moins marquée et seules cinq régions de la moitié Nord conservent des densités inférieures à 15 % de la moyenne nationale : les Pays-de-la-Loire, le Centre, la Haute-Normandie, la Picardie et la Champagne-Ardenne.

Toutefois, la plupart des régions ne sont pas homogènes et comportent des départements plus ou moins denses en médecins. Les écarts de densité sont en fait beaucoup plus sensibles au niveau départemental que régional.

Pour les médecins généralistes, la densité départementale était en 2011 en moyenne de 138,9 pour 100 000 habitants. Presqu'un département sur deux présente une densité inférieure à la moyenne. La densité varie de 101,2 médecins généralistes pour 100 000 habitants dans l'Eure, à 226,9 médecins généralistes pour 100 000 habitants à Paris. La carte ci-après retrace les variations des densités départementales.

Densité par départements des médecins généralistes en 2011

Source : SNIR / CNAMTS

La densité de médecins généralistes est particulièrement importante sur le littoral atlantique, dans le quart Sud Ouest du pays, le long de la côte méditerranéenne et dans les Alpes. Dans la moitié Nord de la France, elle est partout faible sauf dans les départements les plus urbanisés. L'essentiel des départements du Grand Bassin Parisien connaît des densités très faibles, à l'exception, bien sûr, de Paris et de la première couronne. Plus on va vers le Sud, plus les densités s'élèvent. La répartition des médecins généralistes est à la fois urbaine et littorale.

3. Ces écarts sont encore plus importants pour les médecins spécialistes et les autres professions de santé

Pour les médecins spécialistes, la densité départementale était en 2011 en moyenne de 137,3 pour 100 000 habitants. Un département sur deux présente une densité inférieure à la moyenne, et un tiers une densité supérieure à la moyenne nationale. La densité varie de 64,3 médecins spécialistes pour 100 000 habitants dans la Haute-Loire, à 501,3 médecins spécialistes pour 100 000 habitants à Paris, soit un écart presque de 1 à 8, quand il est de 1 à 2 seulement pour les médecins généralistes. La carte ci-après retrace les variations des densités départementales.

Densité par départements des médecins spécialistes libéraux en 2007

Source : SNIR / CNAMTS

A l'exception des départements incluant des villes universitaires dans la moitié Nord et dans le centre du pays, les départements de fortes densités sont ceux du littoral atlantique et surtout du Midi, de Bordeaux à Nice. Au Sud d'une ligne La Rochelle Thonon-les-Bains, on ne retrouve que quelques départements de faible densité. A l'inverse, des régions entières de la moitié Nord sont marqués par de faibles densités : la Champagne-Ardenne, la Haute Normandie, la Picardie. Plus encore que pour les généralistes, la concentration urbaine est la règle et tout particulièrement dans les plus grandes villes, capitales régionales siège de facultés de médecine. Au Nord, à part les Yvelines, tous les départements de fortes densités en spécialistes libéraux sont dotés de CHU. Ce n'est pas le cas dans la moitié Sud du pays, où l'on compte aussi des départements denses bien que dépourvus de CHU.

La répartition territoriale des autres professions de santé fait apparaître le même tropisme vers le Sud, les littoraux et les grandes villes. Surtout, l'on constate que les écarts de densités entre départements sont également plus marqués pour ces professions que pour les médecins généralistes.

Ainsi, alors que la densité départementale des infirmiers libéraux est de 105 pour 100 000 habitants en moyenne nationale, elle varie de 283 en Haute-Corse à 34 dans les Hauts-de-Seine, soit un rapport de 1 à 9.

Densité par départements des infirmiers libéraux en 2011

Source : SNIR / CNAMTS

De même, alors que la densité départementale des masseurs-kinésithérapeutes est de 82 pour 100 000 habitants en moyenne nationale, elle varie de 162 dans les Hautes-Alpes à 40 dans l'Indre, soit un rapport de 1 à 4.

Densité par départements des masseurs-kinésithérapeutes en 2011

Source : SNIR / CNAMTS

Dernier exemple, alors que la densité départementale des chirurgiens-dentistes est de 57 pour 100 000 habitants en moyenne nationale, elle varie de 109 à Paris à 29 dans la Creuse, soit un rapport de 1 à 3.

Densité par départements des chirurgiens-dentistes en 2011

Source : SNIR / CNAMTS

Ces importantes inégalités de répartition territoriale ont d'ailleurs motivé, comme on le verra plus loin, la mise en place pour certaines de ces professions de santé de dispositifs de régulation par le conventionnement sélectif avec l'assurance maladie, les possibilités d'installation conventionnée se trouvant très restreintes dans les zones sur denses.

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