N° 592

SÉNAT

SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2014-2015

Enregistré à la Présidence du Sénat le 2 juillet 2015

RAPPORT D'INFORMATION

FAIT

au nom de la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes(1) sur les dispositions du projet de loi n° 406 (2014-2015) de modernisation de notre système de santé, dont la délégation a été saisie par la commission des affaires sociales,

Par Mmes Annick BILLON et Françoise LABORDE,

Sénatrices.

(1) Cette délégation est composée de : Mme Chantal Jouanno, présidente , Mmes Corinne Bouchoux, Hélène Conway-Mouret, MM. Roland Courteau, Mathieu Darnaud, Mmes Joëlle Garriaud-Maylam, Brigitte Gonthier-Maurin, M. Alain Gournac, Mmes Christiane Kammermann, Françoise Laborde, Michelle Meunier, vice-présidents ; Mmes Jacky Deromedi, Danielle Michel, M. Cyril Pellevat, secrétaires ; Mmes Annick Billon, Maryvonne Blondin, Nicole Bonnefoy, Laurence Cohen, Chantal Deseyne, Marie-Annick Duchêne, M. Jean-Léonce Dupont, Mmes Anne Emery-Dumas, Dominique Estrosi Sassone, M. Alain Fouché, Mmes Catherine Génisson, Éliane Giraud, Colette Giudicelli, M. Jean-Pierre Godefroy, Mme Sylvie Goy-Chavent, M. Alain Houpert, Mme Mireille Jouve, M. Marc Laménie, Mmes Claudine Lepage, Vivette Lopez, Marie-Pierre Monier et M. Philippe Paul.

La délégation aux droits des femmes a été saisie le 10 décembre 2014 par la commission des affaires sociales sur le projet de loi de modernisation de notre système de santé.

Dans le texte initialement déposé à l'Assemblée nationale, ce projet de loi, alors intitulé « relatif à la santé », comprenait peu de dispositions concernant strictement les femmes :

- l'article 3, qui vise à faciliter l'administration de la contraception d'urgence aux élèves du second degré par les infirmières scolaires en supprimant les conditions de l'urgence et de l'état de détresse, en cohérence avec les modifications apportées en matière d'IVG par la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes ;

- l'article 31, qui permet aux femmes d'accéder plus facilement à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) par voie médicamenteuse en permettant aux sages-femmes de réaliser cet acte ; cet article étend également la compétence des sages-femmes en matière de vaccination ;

- l'article 33, qui permet aux sages-femmes de prescrire des substituts nicotiniques à l'entourage de la femme enceinte pour protéger la santé de l'enfant et améliorer le déroulement de la grossesse.

La délégation a souhaité, dans le cadre de l'élaboration du présent rapport d'information, consacrer une part de ses travaux de la session 2014-2015 au thème spécifique de la santé des femmes, sans se limiter aux dispositions ci-dessus exposées.

Elle a donc procédé à diverses auditions, qui ont concerné, parmi tous les sujets touchant à la santé des femmes, les thèmes du cancer, du tabagisme et des risques qui lui sont associés, des maladies cardiovasculaires et métaboliques, du VIH et des IST, de la contraception, du suivi gynécologique des femmes en situation de précarité et des conséquences des risques environnementaux sur la santé maternelle et infantile.

Au cours d'une table ronde sur l'IVG et la contraception organisée le 15 janvier 2015, au moment du quarantième anniversaire de la promulgation de la loi Veil, la délégation a entendu des médecins responsables de centres d'orthogénie, des responsables associatifs (notamment du Planning familial) et des représentantes de l'Ordre des sages-femmes, profession particulièrement concernée par ce projet de loi et dont celui-ci accroît fort opportunément la reconnaissance.

La délégation est consciente que ces travaux sont loin d'avoir épuisé tous les sujets en lien avec la santé des femmes. Plus particulièrement, les sujets liés à la santé au travail auraient pu faire l'objet, à eux seuls, d'une étude approfondie.

Les auditions auxquelles la délégation a procédé lui permettent néanmoins de se demander si nos autorités médicales et sanitaires prennent suffisamment en compte les risques qui semblent spécifiques aux femmes en matière de santé. Elle recommande donc une meilleure information du public et des professionnels de santé en la matière. Le domaine des maladies cardiovasculaires lui a paru offrir un exemple significatif des fragilités particulières aux femmes sur lesquelles l'attention du public et des soignants doit être plus systématiquement attirée.

À cet égard, la délégation se félicite que l'Assemblée nationale, en première lecture, ait modifié l'article premier du projet de loi pour que l'article L. 1411-1 du code de la santé publique, qui définit la politique de santé, intègre l'objectif d'assurer l'égalité entre les femmes et les hommes dans ce domaine.

En effet, comme le souligne parfaitement le titre du rapport que la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale a consacré au projet de loi : L'égalité réelle passe aussi par la santé 1 ( * ).

De manière générale, la délégation soutient les modifications apportées par l'Assemblée nationale en première lecture, plus particulièrement en ce qui concerne :

- l'accès à l'IVG, qui doit aujourd'hui faire l'objet d'une protection très vigilante ;

- l'information sur les méthodes de contraception et d'IVG ;

- la prise en compte des risques environnementaux ;

- la lutte contre la maigreur excessive qui, si elle concerne aussi les hommes, constitue un défi pour la santé des jeunes filles et des femmes ;

- la formation des sages-femmes à leurs nouvelles compétences ;

- le principe de l'égal accès des femmes et des hommes aux conseils d'administration et aux conseils de surveillance des agences régionales de santé et des agences sanitaires nationales, investies de responsabilités importantes dans le domaine de la santé.

Le présent rapport est assorti de 28 recommandations 2 ( * ) qui plaident pour une meilleure prise en compte des spécificités féminines dans le domaine de la santé et pour une consolidation des acquis en matière de santé sexuelle et reproductive .

Le projet de loi adopté par l'Assemblée nationale - Infographie publiée par le ministère
des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes le 17 avril 2015

MODIFICATIONS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN PREMIÈRE LECTURE

De manière extrêmement opportune, l'Assemblée nationale a enrichi le projet de loi en y introduisant, entre autres mesures intéressant directement ou indirectement la santé des femmes ou la gouvernance des institutions compétentes en matière de santé :

- la volonté de prendre en compte, à l'article L. 1411-1 du code de la santé publique qui définit la politique de santé, l'objectif d'assurer l'égalité entre les femmes et les hommes dans ce domaine (article premier) ;

- un élargissement de la définition du contenu de la santé maternelle et infantile à la prévention et à l'information sur les risques environnementaux (article premier modifiant l'article L. 2111-1 du code de la santé publique) ;

- la mention explicite de l'information des femmes enceintes, à l'initiative du directeur général de l'agence régionale de santé, en cas d'intoxication d'un mineur du fait d'une exposition au plomb (article 11 modifiant l'article L. 1334-1 du code de la santé publique) ;

- la possibilité de mettre en place, à titre expérimental, dans certaines régions, une consultation et un suivi spécialisés pour toute femme enceinte qui consomme régulièrement des produits du tabac pour la sensibiliser à l'intérêt de cesser sa consommation (article 33 bis ) ;

- des dispositions relatives à l'anorexie et à la lutte contre la maigreur excessive qui, si elle concerne aussi les hommes, constitue un défi pour la santé des jeunes filles et des femmes (articles 5 quater et 5 quinquies A à D) ;

- le droit pour toute personne d'être informée sur les méthodes contraceptives et de choisir librement celle qui lui convient (article 3 bis modifiant l'article L. 5134-1 du code de la santé publique) ;

- dans la même logique, le droit pour toute personne d'être informée sur les méthodes abortives et d'en choisir une librement (article 31 modifiant l'article L. 2212-1 du code de la santé publique) ;

- la suppression du délai de réflexion d'une semaine après la première demande d'IVG prévu à l'article L. 2212-5 du code de la santé publique et conditionnant l'accès à l'IVG (article 17 bis ) ;

- la possibilité, pour les centres de santé, de pratiquer les IVG instrumentales (article 16 bis modifiant l'article L. 6323-1 du code de la santé publique) ;

- l'élargissement de la formation initiale des sages-femmes à l'« apprentissage » requis pour pratiquer les IVG médicamenteuses (article 31 modifiant l'article L. 4151-1 du code de la santé publique) ;

- l'obligation pour les agences régionales de santé d'élaborer un plan d'action pour l'accès à l'IVG, dans la logique du Programme national d'action pour améliorer l'accès à l'IVG défini par le Ministère des affaires sociales le 16 janvier 2015 (axe 3 visant à garantir une offre diversifiée sur tout le territoire pour tirer les conséquences de la réduction du nombre d'établissements de santé réalisant des IVG) (article 38 insérant dans le code de la santé publique un nouvel article L. 1434-6-1) ;

- le principe de l'égal accès des femmes et des hommes aux conseils d'administration et de surveillance des agences régionales de santé et des agences sanitaires nationales (Office national d'indemnisation des accidents médicaux, Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, Établissement français du sang et Agence de la biomédecine (article 42 bis A)).

I. POUR UNE APPROCHE DE LA SANTÉ QUI PRENNE MIEUX EN COMPTE LES SPÉCIFICITÉS FÉMININES

Les auditions auxquelles la délégation a procédé ont mis au jour un certain nombre d'idées reçues sur la santé des femmes, qui traduisent parfois une insuffisante prise en compte de certaines causes de fragilité spécifiques aux femmes dans ce domaine.

Ces défaillances peuvent être préjudiciables aux femmes quand elles entraînent une sous-évaluation du risque qu'elles encourent, une information insuffisante du public et une prise en charge tardive par les soignants.

A. QUELQUES IDÉES REÇUES SUR LA SANTÉ DES FEMMES

1. Une espérance de vie plus longue, à relativiser au regard de l'espérance de vie en bonne santé

En 2011 3 ( * ) , l'espérance de vie à la naissance était nettement supérieure pour les femmes (85 ans ; 78 ans pour les hommes).

Quelles que soient les causes de mortalité, on constate à chaque âge une surmortalité masculine.

Cet avantage relatif des femmes se réduit toutefois :

- si l'on considère la baisse de cet écart depuis 20 ans (8,2 ans en 1994 ; 6,2 ans en 2014) ;

- si l'on se réfère à l'espérance de vie en bonne santé (sans limitation d'activités et sans incapacités majeures) : 63,6 ans pour les femmes ; 62,7 ans pour les hommes.

Les femmes ont donc la perspective de vivre pendant 21,4 ans avec des limitations d'activité et/ou des incapacités, contre 16,1 ans pour les hommes. Cet écart, qui est certes la conséquence de l'espérance de vie plus longue des femmes, traduit des difficultés de santé particulières pour les femmes âgées .

2. Un fléau méconnu : les maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité pour les femmes

Certes, le nombre de décès par cardiopathies ischémiques (CPI) reste plus élevé pour les hommes que pour les femmes.

Par ailleurs, si la mortalité par CPI diminue pour les deux sexes et si cette évolution est globalement favorable aux femmes, puisqu'entre 2000 et 2010, cette cause de décès a baissé de 41 % pour les femmes et de 37 % pour les hommes, pour les moins de 65 ans, la diminution a été moins favorable aux femmes : - 23 % pour les femmes ; - 33 % pour les hommes pendant la même période.

La fragilité des femmes à l'égard des maladies cardiovasculaires a été confirmée lors des auditions auxquelles la délégation a procédé, qui ont mis en évidence l'intérêt d'une prise de conscience de l'importance du risque cardiovasculaire pour les femmes, auquel le public semble insuffisamment sensibilisé .

Ainsi que le confirmait la professeure Karine Clément, directrice de l'Institut de cardio-métabolisme et nutrition (ICAN) lors de son audition par la délégation, le 22 janvier 2015 : « Les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité chez les femmes ; la cardiopathie ischémique les touche dans une proportion de 1 sur 2,6 contre 1 sur 6 pour le cancer. ».

La Fédération française de cardiologie 4 ( * ) dénombre 89 000 femmes victimes de maladies cardiovasculaires contre 76 000 hommes. Ces maladies tuent huit fois plus que le cancer du sein. Ce fait n'est pas assez connu, notamment parce que, comme le relève Claire Mounier-Véhier, vice-présidente de la Fédération française de cardiologie et professeure de cardiologie au CHU de Lille, « L'infarctus du myocarde est spontanément associé à un homme de 50 à 60 ans, fumeur, sédentaire et avec un peu d'embonpoint. » 5 ( * )

La sensibilité croissante des femmes à ces risques a pu avoir pour origine le fait que les femmes sont désormais très couramment concernées par les causes de fragilité associées par le passé à des pratiques masculines : tabac, manque d'exercice, alimentation inappropriée, stress, notamment au travail, alcool...

Certes, l'occurrence en la matière augmente avec l'âge, comme l'a souligné lors de son audition la professeure Karine Clément : « Avant la ménopause, la production d'oestrogènes contribue à diminuer le risque de pathologie cardiaque pour les femmes. Mais le tabagisme annule une grande partie de leurs effets bénéfiques. Après la ménopause, la déficience en oestrogènes multiplie par sept le risque d'accident vasculaire » 6 ( * ) .

Il convient néanmoins de lutter contre l'idée reçue selon laquelle les maladies cardiovasculaires seraient « réservées » aux femmes ménopausées : plus de 11 % des femmes victimes d'un infarctus ont moins de 50 ans (soit une nette augmentation par rapport à 1995 : + 4 %). Le nombre de femmes de moins de 50 ans hospitalisées pour un accident cardiovasculaire est actuellement en augmentation.

FEMMES ET MALADIES CARDIOVASCULAIRES
QUELQUES CHIFFRES DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE CARDIOLOGIE

Une femme sur deux court le risque de mourir d'une maladie cardiovasculaire.

10 % : taux de mortalité cardiovasculaire dans la tranche 25-44 ans au cours de la dernière décennie.

Le nombre de femmes de moins de 50 ans hospitalisées pour un accident cardiovasculaire a été multiplié par trois entre 1995 et 2010.

55 % des accidents cardiaques sont fatals chez les femmes contre 43 % chez les hommes.

Il faut aux femmes une heure en moyenne de plus que les hommes pour être prises en charge aux urgences pour une maladie cardiovasculaire.

L'hypertension artérielle est la première cause de maladie cardiovasculaire, or six millions de femmes sont hypertendues en France, soit 22 % des femmes de plus de 18 ans ; une femme sur deux est hypertendue après 65 ans.

Dans deux cas sur trois, l'hypertension provoque des accidents cardiaques ou vasculaires mortels et ne se manifeste par aucun symptôme.

Le risque d'AVC est multiplié par plus de 30 à partir de 35 ans, en lien avec l'association contraception-tabac.

La surmortalité féminine due aux maladies cardiovasculaires s'explique par :

- une plus grande vulnérabilité à un facteur de risque majeur : l'obésité 7 ( * ) , qui a nettement progressé, à l'échelle mondiale, plus particulièrement chez les femmes . La professeure Karine Clément a insisté sur ce point lors de son audition. Or l'obésité massive et sévère touche plus les femmes que les hommes. On constate l'inverse pour le surpoids , qui touche 23,8 % des femmes contre 41 % des hommes. Ceci s'expliquerait par le fait que les disparités sociales sont importantes et plus marquées chez les femmes. Enfin, le surpoids et l'obésité touchent de plus en plus d'enfants : près de 18 % des enfants et adolescents âgés de 3 à 17 ans (contre 5 % en 1980). Ce constat nécessite une anticipation de fragilités particulières sur le plan cardiovasculaire. Les filles sont plus touchées que les garçons (en particulier dans la tranche d'âge 3-10 ans) ;

- d'autres causes de fragilité : l'hypertension 8 ( * ) , notamment pendant la grossesse ; le tabac et la contraception comportant des oestrogènes de synthèse ;

- une méconnaissance des signes avant-coureurs de l'infarctus par les femmes : « à force de leur avoir répété que les oestrogènes protégeaient leur système cardiovasculaire, elles sont moins attentives aux facteurs de risque sur lesquels elles pourraient elles-mêmes agir ». Les femmes doivent ainsi apprendre à se méfier de symptômes généralement associés à des troubles digestifs, au stress ou à un épisode dépressif (forte fatigue, difficultés à respirer...) ;

- une ignorance, qui peut être fatale, s'étendant à leur entourage : « On tarde beaucoup plus à prendre en compte les symptômes annonciateurs quand il s'agit d'une femme. Lorsqu'un homme se plaint d'une douleur précordiale, sa femme appelle le SAMU ; quand c'est une femme, le mari lui conseille de prendre un doliprane ! », a remarqué la professeure Karine Clément lors de son audition par la délégation ;

- un dépistage insuffisant qui ne concerne pas que la France : selon une étude menée auprès de 4 000 personnes de 32 pays et citée par la Fédération française de cardiologie, « les femmes qui se plaignent de douleurs thoraciques ont 20 % de chances en moins que les hommes de se voir proposer une consultation médicale. Elles sont également moins nombreuses à recevoir un diagnostic exact et ont 40 % de chances en moins de se faire prescrire un examen des artères coronaires » ;

- une prise en charge trop tardive : la Fédération française de cardiologie a relevé que l'infarctus était pris en charge pour les femmes en moyenne une heure plus tard que pour les hommes : « Quand une femme ne se sent pas bien et présente un symptôme d'infarctus, son entourage met en moyenne une heure de plus que pour un homme à appeler un numéro d'urgence ». Or la rapidité de la prise en charge détermine les chances de survie ;

- des difficultés à établir le diagnostic, en raison de symptômes différents chez les femmes : la Fédération française de cardiologie qualifie les symptômes de « plus subtils » chez la femme que la douleur généralement bien connue dans le thorax qui irradie dans le bras gauche et jusqu'à la mâchoire. Selon la professeure Karine Clément, « même les signes biologiques sur un électrocardiogramme sont moins typiques chez la femme. » ;

- un rétablissement plus aléatoire : la Fédération française de cardiologie souligne les difficultés de traitement liées à la finesse des artères des femmes qui se bouchent plus facilement ; elle relève également que les femmes ayant fait un infarctus dans l'année courent davantage que les hommes le risque de refaire un accident cardiovasculaire ou de décéder dans l'année qui suit. Cela serait lié notamment au fait que les femmes seraient moins nombreuses à suivre un programme de rééducation cardiaque.

La Fédération française de cardiologie a publié en 2014 un Livre blanc : Vers un Plan coeur. Pour une stratégie nationale de prévention, de recherche et d'accompagnement des personnes touchées ou menacées par une maladie cardiovasculaire 9 ( * ) . Il a été remis à la ministre de la santé le 17 octobre 2014 et confirme les alertes ci-dessus évoquées.

Son premier chapitre est intitulé « Les femmes, ces grandes oubliées de la maladie cardiovasculaire ». Ce chapitre explique pourquoi les femmes sont moins dépistées, et donc souvent prises en charge trop tard. Il préconise, entre autres propositions, d'« adapter la prévention cardiovasculaire à la population féminine en ciblant les périodes clés : contraception, grossesse et ménopause ». Il recommande aussi d'« améliorer l'information des femmes concernant les particularités de leurs symptômes cardiovasculaires », et de « sensibiliser par la formation les professionnels de santé à la santé cardiovasculaire des femmes » et d'« intégrer les femmes dans la mise ne oeuvre des programmes de recherche clinique en santé cardiovasculaire ».

La délégation souhaite être informée de la mise en application de ce livre blanc, qu'elle juge essentiel.

Préoccupée par la prise de conscience insuffisante, en France, de l'importance du risque cardiovasculaire pour les femmes, la délégation souhaite :

- qu'une campagne nationale d'information mette en évidence la réalité de ce risque pour les femmes et la particularité des symptômes observés chez les femmes ;

- une meilleure sensibilisation et formation des professionnels de santé et des urgentistes aux spécificités de ces symptômes.

Elle formulera donc une recommandation dans ce sens.

3. Le cancer du poumon, plus mortel pour les femmes que le cancer du sein en 2016
a) La situation en 2015 : le cancer du sein, premier cancer touchant les femmes ; une meilleure sensibilisation des femmes à la nécessité du dépistage mais une prévention du cancer du col de l'utérus encore perfectible

Ainsi que l'a relevé Agnès Buzyn, présidente de l'INCa auditionnée le 15 janvier 2015, la mortalité masculine par cancer est de manière générale supérieure à la mortalité féminine. Elle a noté que les femmes étaient plus sensibles aux messages de prévention et d'éducation à la santé et, généralement, plus soucieuses d'alimentation saine et d'hygiène de vie. Elle a souligné combien les femmes paraissaient plus « raisonnables » en matière de dépistage que les hommes.

À ce jour, les types de cancer les plus répandus chez la femme sont le cancer du sein , puis les cancers colorectaux et le cancer du poumon 10 ( * ) .

Le nombre de cas nouveaux de cancers colorectaux chez les femmes serait actuellement en stagnation, après une augmentation constatée entre 1980 et 2005. Cette pathologie aurait augmenté de 50 % en vingt ans, en lien avec le vieillissement de la population . Il s'agit, en 2015, du deuxième cancer atteignant les femmes après le cancer du sein. S'agissant du cancer colorectal, le dépistage semble encore perfectible et une amélioration pourrait être constatée si 50 % de la population y participait. Ce constat n'est d'ailleurs pas propre aux femmes.

La moitié des cas supplémentaires (ou incidence) de cancer détectés chez les femmes depuis trente ans sont des cancers du sein .

Cette évolution semble l'un des effets des progrès accomplis en matière de dépistage du cancer du sein dans le cadre du programme national de dépistage lancé en 1994 pour toutes les femmes de 50 à 74 ans.

Selon la présidente de l'INCa, le taux de dépistage du cancer du sein serait de 52 % (62 % si l'on prend en compte les femmes effectuant ces examens à titre individuel). Elle a jugé ce chiffre, bien qu'en retrait par rapport à l'objectif de 75 % recommandé par l'OMS, relativement satisfaisant.

Par ailleurs, les meilleurs taux de survie à cinq ans en Europe pour ce type de cancer seraient observés en Suède (82,5 %) et en France (81,3 %).

Au cours de son audition, le 15 janvier 2015, la présidente de l'INCa a confirmé le lien, établi par des études scientifiques, entre cancer du sein et travail de nuit et travail posté.

Parmi les cancers gynécologiques, le cancer du col de l'utérus est la première cause de mortalité des femmes dans le monde. En France, l'incidence de cette maladie a diminué régulièrement depuis 1980 (baisse annuelle moyenne de 2,9 %). Le taux de mortalité due à ce cancer baisse de 4 % par an en moyenne. Ces évolutions sont liées au dépistage systématique mis en place en France .

Toutefois, 40 % seulement des femmes en France âgées de 25 à 70 ans se feraient régulièrement dépister , selon la présidente de l'lNCa. Agnès Buzyn a lié cette insuffisante proportion aux difficultés socio-économiques qui privent de dépistage les franges les plus pauvres de la population féminine. Ce rapport reviendra ci-après sur la question du suivi gynécologique des femmes en situation de précarité.

Il reste donc des progrès à réaliser dans ce domaine et la délégation en tirera les conséquences sur ses recommandations en suggérant qu'une campagne nationale d'information sensibilise les femmes à la nécessité de procéder régulièrement à ce dépistage.

b) Une très inquiétante progression du cancer du poumon chez les femmes

La présidente de l'Institut national du cancer (INCa) a relevé, lors de son audition, le danger croissant que représente pour les femmes le cancer du poumon, qui a quadruplé en dix ans et devrait être en 2016 plus mortel que le cancer du sein .

Depuis 2005, le taux d'incidence du cancer du poumon a diminué chez les hommes . La seule réduction de la consommation de tabac par les hommes est à l'origine de cette tendance, a-t-elle souligné.

Ce point a été confirmé par le professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et tabacologue, chef du service de pneumologie de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière qui, lors de son audition par la délégation le 12 mars 2015, a commenté la baisse du tabagisme masculin depuis les années 1950 et de la mortalité par cancer du poumon pour les hommes, en particulier pour les jeunes hommes. En revanche, a-t-il souligné, le tabagisme féminin augmente continuellement depuis 1967 .

La première conséquence de l'accroissement du tabagisme féminin est l'augmentation des cas de cancers du poumon , comme l'a fait observer le professeur Dautzenberg : « On observe une nette corrélation entre les ventes quotidiennes de cigarettes et la mortalité par cancer du poumon, avec un «effet retard» d'une vingtaine d'années. À ce jour, la mortalité des femmes liée au tabac est toujours en phase ascendante, tandis que celle des hommes a entamé une diminution ». Alors que la mortalité des femmes liée au cancer diminue régulièrement chez les femmes depuis 1950, la courbe s'inverse s'agissant du cancer du poumon.

Ainsi le nombre de décès par cancer broncho-pulmonaire a-t-il doublé chez les femmes entre 1990 et 2011 . Cette évolution a davantage concerné la tranche d'âge des 25-44 ans. En revanche, le nombre de décès pour la même cause a diminué de 23 % pendant cette période chez les hommes.

La question du tabagisme féminin sera abordée plus spécifiquement ci-après, à propos des comportements à risques.

Il résulte des constats ci-dessus que la part des femmes dans les décès liés au tabac est en nette progression : alors que le nombre d'hommes qui meurent chaque année à cause du tabac est resté relativement stable entre 1995 et 2010, passant de 57 000 à 59 000, le nombre de femmes parmi les personnes décédées est, selon le professeur Bertrand Dautzenberg, passé de 3 000 à 19 000.

4. Les femmes menacées par les comportements à risques : le cas particulier du tabagisme féminin

De manière générale, on associe davantage aux hommes les dangers, en matière de santé, agrégés aux comportements à risques (tabac, alcool, drogues, comportements nutritionnels) .

Pourtant, parmi ces comportements, le tabagisme féminin , dont on connaît désormais bien l'ampleur et la gravité, a des conséquences directes, on l'a vu plus haut, sur l'augmentation du nombre de cas de cancer du poumon chez les femmes.

Le fléau du tabagisme féminin présente en outre, selon le professeur Bertrand Dautzenberg, deux caractéristiques préoccupantes :

- il est une spécificité française ;

- ses conséquences particulièrement graves sur la santé des femmes nécessitent une information du public particulière.

a) Une spécificité française

Selon le professeur Bertrand Dautzenberg, la comparaison de l'évolution du tabagisme chez les femmes en France et au Royaume-Uni souligne la progression rapide du tabagisme féminin en France : entre 1970 et 2014, le taux de fumeurs quotidiens parmi les femmes est passé de 40 % à 16 % au Royaume-Uni ; en France, il a doublé, passant de 12 %à 24 %.

Autre différence entre les deux pays : au Royaume-Uni, les prévalences du tabagisme chez les hommes et chez les femmes suivent une évolution parallèle, tandis qu'en France, la progression du tabagisme est spécifiquement féminine.

Le professeur Bertrand Dautzenberg a estimé devant la délégation que ces évolutions résultaient des politiques très différentes conduites par les deux pays. Au Royaume-Uni, le lobby du tabac a, selon lui, perdu son influence depuis le milieu des années 1990. En France, au contraire, les buralistes représentent « le « bras armé » du lobby du tabac » selon le professeur Bertrand Dautzenberg, qui a porté un jugement sévère sur la politique française de sauvegarde des emplois des buralistes, auxquels il a imputé, compte tenu des 78 000 décès attribués au tabac chaque année, sept morts par an et par buraliste 11 ( * ) .

Pour le professeur Dautzenberg, l'argument du nécessaire soutien de l'emploi ne devrait pas entrer en ligne de compte : « le tabac doit disparaître et avec lui disparaîtront les bureaux de tabac, comme ce fut le cas des magasins de développement de photographies, aujourd'hui remplacés par des vendeurs de téléphones portables, qui à leur tour, le seront par d'autres commerces ».

Entre 2005 et 2014, les baromètres Santé publiés par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) montrent que la prévalence du tabagisme régulier chez les femmes a augmenté plus particulièrement pour trois classes d'âge : les 45-54 ans, les 55-64 ans et les 65-75 ans. La proportion de fumeuses reste élevée entre 20 et 40 ans, ce qui explique l'évolution du tabagisme chez la femme enceinte, même si l'on constate une relative diminution du nombre de fumeuses entre 15 et 44 ans.

Des observations statistiques propres à Paris soulignent que chez les jeunes (12-15 ans et 16-19 ans), les courbes du tabagisme féminin et du tabagisme masculin se sont rejointes depuis 2010-2012 .

b) Les conséquences négatives du tabac sur la santé des femmes, et notamment sur la santé des femmes enceintes
(1) Le tabagisme de la femme enceinte et ses dangers

Les conséquences du tabac pour la femme enceinte ont été particulièrement soulignées par le professeur Dautzenberg : la corrélation entre le taux de monoxyde de carbone (CO) maternel expiré et le poids de l'enfant à la naissance a été établie. Les femmes expirant un taux de CO supérieur à 20 ppm (correspondant à un paquet de cigarettes par jour environ) accouchent d'enfants dont le poids moyen est de 2,8 kilogrammes, contre 3,5 kilogrammes pour les femmes non fumeuses. La même remarque vaut pour le tabagisme passif de la mère, selon le professeur Dautzenberg.

Le professeur Dautzenberg a souligné combien l'image d'une femme enceinte qui fume, ou d'une personne qui fume à côté d'une femme enceinte, était devenue socialement inacceptable : ce message de prévention est bien passé.

Pourtant, selon le rapport de la DREES 12 ( * ) L'état de santé de la population en France , rendu public le 12 février 2015, une femme sur six fumait encore quotidiennement, en 2010, au cours du troisième trimestre de sa grossesse 13 ( * ) . La France est le pays d'Europe où le nombre de femmes qui fument pendant le dernier trimestre de la grossesse est le plus élevé 14 ( * ) . « La consommation quotidienne de tabac chez la mère au cours du troisième trimestre de la grossesse est associée à un risque deux fois plus élevé de petit poids de naissance chez l'enfant », relève ce rapport 15 ( * ) .

Le professeur Dautzenberg a insisté sur le lien entre tabagisme de la mère et poids de l'enfant à la naissance : « À la maternité d'Arras, les sages-femmes ont toutes été sensibilisées aux dangers du tabac. En arrêtant elles-mêmes de fumer, elles ont modifié le message adressé aux patientes. Deux ans plus tard, le poids de naissance moyen des enfants nés dans la maternité a augmenté ».

Il a insisté sur le fait que les femmes ont plus de difficultés que les hommes à réussir un sevrage tabagique, avec ou sans aide. L'une des difficultés pour les femmes à entreprendre un sevrage est la crainte de prendre du poids. Les femmes semblent par ailleurs plus sensibles que les hommes à des symptômes d'anxiété, voire de dépression, au moment de l'arrêt du tabac ; les médicaments qui accompagnent l'arrêt de la cigarette seraient par ailleurs moins efficaces chez la femme que chez l'homme.

Compte tenu du fait que, comme l'a fait observer le professeur Dautzenberg, il est très difficile d'arrêter de fumer pendant une grossesse, l'intérêt d'une prévention précoce, par exemple sous la forme d'une campagne nationale d'information spécifiquement ciblée sur les femmes, prend tout son sens . La délégation formulera une recommandation dans ce sens.

(2) Le tabac à l'origine de conséquences spécifiques pour la santé des femmes

Les dangers du tabagisme pour la santé des femmes ne se limitent pas, bien évidemment, au constat des conséquences du tabagisme de la mère ou de l'entourage de celle-ci sur l'état de l'enfant à naître.

Selon le professeur Dautzenberg, une étude réalisée sur un million de femmes montre que le tabac multiplie le risque de décès par trois, quel que soit l'âge. Ce constat vaut d'ailleurs pour les femmes comme pour les hommes.

Outre le cancer du poumon, qu'il a évoqué lors de son audition, le professeur Dautzenberg a mentionné, comme autre conséquence du tabagisme féminin, le fait qu'entre 1995 et 2025, le nombre de décès par bronchite chronique (BPCO) serait multiplié par 1,8 chez l'homme, mais par dix chez la femme.

Il a par ailleurs relevé les conséquences du tabagisme féminin sur l'équilibre hormonal :

- il entraînerait des dysménorrhées, du fait de la diminution de la sécrétion d'oestrogène due à la nicotine, et accélèrerait la destruction des hormones féminines ;

- il multiplierait le syndrome prémenstruel par deux ;

- il causerait des ménopauses précoces car la nicotine serait un anti-estrogène ;

- il aggraverait les troubles liés à la ménopause ;

- il diminuerait les chances de succès des fécondations in vitro (FIV), en réduisant le taux d'implantation utérine réussie des embryons : « Celui-ci s'élève, pour 3,5 embryons transférés, à 16,4 % pour une non fumeuse, à 15,9 % pour une ex fumeuse et à 6,7 % pour une fumeuse ».

c) Les modifications apportées à l'Assemblée nationale pour « Lutter contre le tabagisme » et pour renforcer la protection de la femme enceinte

En première lecture, treize amendements ont été déposés par le Gouvernement, tendant pour l'essentiel à mettre en oeuvre certaines des mesures du Programme national de réduction du tabagisme (PNRT), présenté en Conseil des ministres le 25 septembre 2014 par la ministre de la Santé, et qui s'inscrit lui-même dans le cadre du Plan cancer 2014-2019.

Les députés ont rappelé que le tabac tue 73 000 personnes par an en France, soit 200 personnes par jour. Le PNRT constitue à cet égard le premier plan ambitieux de lutte contre le tabagisme depuis 2008 et l'adoption de l'interdiction de fumer dans les lieux publics fermés. L'objectif est que les enfants nés dans vingt ans soient la première génération de non-fumeurs.

Quatre des dix mesures phares annoncées dans le PNRT ont ainsi été introduites dans le projet de loi :

- instauration du « paquet neutre » (article 5 decies ) ;

- interdiction de fumer pour « tous les occupants d'un véhicule en présence d'un enfant de moins de 18 ans » (article 5 duodecies ) ;

- encadrement du « vapotage » : restriction de la publicité et interdiction de l'usage de la cigarette électronique dans certains lieux publics (article 5 undecies ) ;

- renforcement de l'encadrement des activités de lobbying de l'industrie du tabac (article 5 quaterdecies ).

Aujourd'hui, le design des paquets de cigarettes restant le dernier élément de promotion du tabagisme, comme l'a rappelé le professeur Dautzenberg lors de son audition, la mise en place de paquets neutres serait une mesure opportune.

Le nouveau chapitre I er bis comporte également des mesures de transposition de la dernière directive « tabac », en particulier l'interdiction dans les produits du tabac des arômes et des substances aux vertus supposément tonifiantes. Les jeunes filles et les femmes étant particulièrement ciblées, comme l'a relevé le professeur Bertrand Dautzenberg, par ces versions dites « douces », la délégation se félicite de l'adoption de cette mesure.

Les initiatives du Gouvernement ont été complétées par celles des députés qui ont fait adopter notamment l'interdiction des actions de mécénat de l'industrie du tabac dans le domaine de la santé (article 8 octies ), ou encore le renforcement de l'interdiction d'implantation de débits de tabac à proximité de certains lieux (article 5 septies ).

S'agissant plus spécifiquement du tabagisme féminin, sa prise en compte faisait partie des dispositions du projet de loi initial : l'article 33 permet aux sages-femmes de prescrire des substituts nicotiniques à l'entourage de la femme enceinte et de l'enfant jusqu'au terme de la période postnatale.

La délégation est favorable à cette extension de compétences : les sages-femmes sont formées en matière de tabacologie et assurent des consultations dans ce domaine dans certaines maternités.

Les députés ont renforcé la protection de la femme enceinte contre les dangers liés au tabagisme en insérant dans le projet de loi un article 33 bis qui autorise, à titre expérimental et pour une durée de trois ans, dans certaines régions, la mise en place systématique d'une consultation et d'un suivi spécialisés destinés à toute femme enceinte consommant régulièrement des produits du tabac, aux fins de la sensibiliser à l'intérêt d'arrêter sa consommation.

La délégation soutient ces initiatives et souhaite leur adoption par le Sénat.


* 1 Rapport d'information n° 2592 fait au nom de la délégation aux droits des femmes par Catherine Coutelle et Catherine Quéré, rapporteures, Assemblée nationale, 18 février 2015.

* 2 La vingt-huitième recommandation a été adoptée le 2 juillet 2015, lors des débats en délégation en vue de l'adoption du présent rapport ; elle ne fait pas l'objet de développements particuliers au sein de celui-ci.

* 3 Vers l'égalité réelle entre les femmes et les hommes - chiffres clés - édition 2015 (ministère des droits des femmes).

* 4 Les citations de la Fédération française de cardiologie sont issues de la brochure Coeur, artères et femmes de la Fédération française de cardiologie, accessible en ligne sur le site de la fédération.

* 5 Propos cités dans l'article de Myriam Schelcher, publié le 17 octobre 2014 par France 3 Nord-Pas-de-Calais (http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/2014/10/17/les-femmes-premieres-cibles-des-maladies-cardiovasculaires-573728.html).

* 6 Propos tenus par la professeure Karine Clément, directrice de l'Institut de cardio-métabolisme et nutrition (ICAN) le 22 janvier 2015, lors de son audition par la délégation.

* 7 Au Moyen-Orient et en Afrique du Sud, plus de 45 % des femmes en souffrent contre 30 % des hommes ; elle touche 15 % de la population en France, selon la professeure Karine Clément.

* 8 D'après le Comité français de lutte contre l'hypertension artérielle, six millions de femmes sont soignées pour une hypertension artérielle en France, si l'on se réfère à une enquête conduite par ce comité en 2011. Cette enquête estime que, parmi les femmes obèses, 28 % sont hypertendues.

* 9 http://www.fedecardio.org/sites/default/files/pdf/livre_blanc.pdf

* 10 Il était fait état de ce point dans le Rapport du Conseil économique, social et environnemental, La santé des femmes en France (rapporteure : Dominique Hénon), 2010.

* 11 On compte en France, au 1 er janvier 2012, 6 897 bureaux de tabac, selon les chiffres disponibles sur le site de la Confédération des buralistes de France, soit un buraliste par 2 310 habitants (un pour 1 800 en 2004).

* 12 Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.

* 13 Page 229.

* 14 Page 228

* 15 Page 229.

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