C. LA RÉAFFIRMATION DES PRÉOCCUPATIONS DE L'ASSEMBLÉE PARLEMENTAIRE À L'ÉGARD DE LA SITUATION EN SYRIE

Vendredi 28 juin 2019, un débat sur la « Situation en Syrie : perspectives de solution politique ? » a été suivi de l'adoption d'une résolution présentée par Mme Theodora Bakoyannis (Grèce - PPE/DC), au nom de la commission des questions politiques et de la démocratie.

Le rapport en débat a analysé l'impact de huit années de conflit syrien, en particulier les conséquences humanitaires pour le peuple syrien et ses effets déstabilisateurs sur le Proche-Orient et le monde arabe, ainsi que sur l'Europe. Il a également abordé les rapports de forces complexes et les sphères d'influence des acteurs internationaux qui ont rejoint le conflit, puis décrit l'évolution récente du processus de paix.

Considérant que le processus politique a atteint un stade critique, la commission des questions politiques et de la démocratie a souhaité formuler un certain nombre de recommandations axées sur l'assistance humanitaire, la résolution du conflit, la responsabilité des violations graves du droit international et des droits humains, ainsi que sur la situation humanitaire des réfugiés dans les pays voisins.

En outre, la communauté internationale a été invitée à adhérer à la feuille de route pour la paix, à soutenir les efforts du nouvel Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, en vue de mettre en place une commission constitutionnelle légitime, crédible, diversifiée et équilibrée, en tant que mécanisme nécessaire de transition politique vers une Syrie démocratique après la guerre.

M. Olivier Becht (Haut-Rhin - UDI et Indépendants) , s'exprimant au nom du groupe ADLE, a détaillé les conséquences de la crise syrienne, tant en Syrie qu'en Europe, avec ses répercussions migratoires et une recrudescence du terrorisme. Il a ensuite rappelé que la révolte en Syrie était aussi le résultat d'une terrible sécheresse qui a frappé le pays de 2006 à 2011, plongeant de nombreuses populations dans une misère à laquelle les responsables politiques étaient incapables de faire face. Enfin, il a apporté son soutien aux préconisations de la rapporteure et considéré comme nécessaire de renforcer le cessez-le-feu entre toutes les parties, de mobiliser des fonds pour venir en aide au peuple syrien et de rechercher une gouvernance nouvelle du pays en respectant les droits démocratiques de toutes les populations locales.

M. Frédéric Reiss (Bas-Rhin - Les Républicains) , s'exprimant au nom du groupe PPE/DC, a rappelé les conséquences désastreuses de la guerre en Syrie. Bien que Daech ait été vaincu militairement, les difficultés demeurent dans cette région. La délicate question des combattants étrangers condamnés à la peine capitale mais aussi les conflits dans la région d'Idlib où les civils vivent dans la peur des bombardements montrent que la situation est loin d'être apaisée. Il est donc nécessaire que la communauté internationale maintienne la pression sur la Russie et la Syrie pour faire cesser les attaques contre la population civile. Il a conclu en estimant que seul le dialogue permettra une désescalade immédiate des combats autour de la province syrienne d'Idlib.

M. André Reichardt (Bas-Rhin - Les Républicains) , a mis en cause la responsabilité du régime de Bachar El-Assad, dont la réaction aux manifestations légitimes du peuple syrien a déclenché la plus grave crise humanitaire depuis la Seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, la restauration du cessez-le-feu à Idlib doit être une priorité. Les vies de trois millions de civils, dont un million d'enfants, sont en jeu. À ses yeux, l'offensive en cours ne relève pas de la lutte contre le terrorisme mais s'inscrit dans le cadre de la reconquête brutale des zones qui échappent encore au contrôle du régime et de ses alliés. Il a estimé que seule une solution politique négociée permettra de garantir un règlement durable du conflit et exprimé son soutien à la position française consistant à n'accepter le retour, au cas par cas, que des seuls enfants orphelins de parents djihadistes.

M. Jacques Le Nay (Morbihan - Union Centriste) a considéré que la répression brutale par le Gouvernement syrien des manifestations populaires a joué un véritable rôle de catalyseur dans le déclenchement de cette guerre civile qui dure depuis huit ans. Ses conséquences sont terribles avant tout pour le peuple syrien avec 400 000 morts et 11,7 millions de personnes déplacées. Ce conflit a également eu des répercussions sur les pays voisins qui ont dû faire face à un accroissement considérable de leur population, parfois avec peu de moyens, mais aussi en Europe, avec la crise migratoire. Il lui a donc paru essentiel, aujourd'hui, de soutenir les efforts pour la mise en place d'une Commission constitutionnelle pour qu'enfin la Syrie puisse se reconstruire.

Mme Martine Wonner (Bas-Rhin - La République en Marche ) s'est dite en parfait accord avec la résolution soumise au vote de l'APCE, construite autour de l'aspect humanitaire et de la mise en place d'un Comité constitutionnel pour la transition de la Syrie vers la paix et la stabilité. Elle a indiqué s'être rendue, en mars 2019, à la frontière libano-syrienne où on lui a expliqué que le Gouvernement syrien refusait le retour de certains réfugiés pour des motifs très probablement politiques, religieux voire ethniques. Rappelant que la plupart des réfugiés et déplacés syriens souhaitent retourner en Syrie, elle a considéré qu'il n'est pas envisageable de prendre le risque de leur retour dans des conditions qui ne garantiraient pas le respect de leurs droits fondamentaux.

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