AVANT PROPOS

Le cancer a été diagnostiqué chez 2,7 millions de personnes au sein de l'Union européenne en 2020. Cette maladie est la deuxième cause de mortalité au sein de l'Union et représente un véritable défi de santé publique tant elle affecte gravement les patients et leurs proches.

C'est pourquoi la Commission européenne a présenté en février 2021 son plan européen pour vaincre le cancer. Sa mise en oeuvre, entre 2021 et 2027, doit permettre de couvrir l'ensemble des axes de la lutte contre le cancer, à savoir la recherche, la prévention, le dépistage, l'accès aux soins et le soutien aux malades et aux survivants du cancer, avec le souci de réduire les inégalités et de lutter particulièrement contre les cancers de l'enfant.

Ce plan manifeste un engagement politique particulièrement appuyé de la Commission dans la lutte contre le cancer comme l'a affirmé sa présidente, Mme Ursula von der Leyen, dès sa prise de fonction.

Après quatre années de mise en oeuvre de ce plan particulièrement ambitieux et alors que Mme Ursula von der Leyen entame son second mandat en tant que présidente de la Commission européenne, il apparaît utile de dresser un premier bilan de ce plan et d'en évaluer l'état d'avancement. Pour cela, la commission des affaires européennes du Sénat a nommé Mme Pascale Gruny, M. Bernard Jomier et Mme Cathy Apourceau-Poly, rapporteurs.

Leur rapport dresse un bilan satisfaisant du plan cancer à mi-parcours malgré un certain nombre d'insuffisances dans le domaine de la prévention et présente des propositions pour élargir les ambitions européennes en la matière et pérenniser les actions en cours.

I. UN PLAN PERTINENT QUE LA COMMISSION S'APPLIQUE À METTRE EN OEUVRE

A. UN PLAN QUI RÉPOND À UN BESOIN DE SANTÉ PUBLIQUE DONT LES EFFETS SONT ATTENDUS À LONG TERME

1. Un plan nécessaire
a) L'Union européenne particulièrement impactée par le cancer

On estime que 1,3 million de décès étaient liés au cancer en 2020. Cette maladie est actuellement responsable d'un décès sur quatre au sein de l'Union, ce qui en fait la deuxième cause de mortalité. C'est même la première cause de décès chez les femmes et les hommes âgés de moins de 65 ans.

En outre, le cancer engendre de nombreuses souffrances et contraintes pour les familles des malades et ses conséquences économiques sont estimées à 100 milliards d'euros par an.

Enfin, alors que l'Europe représente 10% de la population mondiale, elle compte un quart des cas de cancer dans le monde.

b) Une incidence qui devrait progresser

L'incidence du cancer devrait progresser dans les années à venir.

Au sein de l'Union européenne, le nombre de cas de cancer devrait augmenter de 18,3 % entre 2022 et 2040, en raison notamment du vieillissement de la population. En effet, on estime que le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans augmentera de 34% entre 2024 et 2040 et les personnes de ce groupe d'âge présentent un risque plus élevé de développer un cancer.

En outre, le cancer touche aujourd'hui de plus en plus de jeunes adultes. En effet, une étude publiée dans le British medical journal indique que le nombre de cas de cancer chez les personnes de moins de 50 ans a augmenté de 79 % au cours des trente dernières années. L'étude rappelle toutefois que le cancer reste une maladie liée au vieillissement et que 90% des malades le sont après l'âge de 40 ans.

Dès lors, un plan européen de lutte contre le cancer apparaît comme une nécessité et les rapporteurs se félicitent que la Commission soutienne activement cette cause.

2. Un plan qui doit réduire l'impact de la maladie mais qui ne portera ses fruits que dans dix à vingt ans

Si l'augmentation de l'incidence du cancer en Europe paraît difficile à empêcher en raison du vieillissement de la population, les politiques de prévention et de dépistage doivent permettre de limiter cette progression. En outre, les avancées scientifiques et technologiques en matière de traitement devront permettre de réduire la mortalité.

Déjà, le nombre de décès dus au cancer a augmenté beaucoup plus lentement, de 20 % environ au cours des vingt dernières années, que le nombre de cancers qui a augmenté de 50 %. C'est cette tendance que le plan cancer vise à amplifier.

Toutefois, les effets bénéfiques de ce plan pour la santé publique et les patients sont attendus à long terme. C'est le cas plus particulièrement des actions de prévention qui doivent permettre de diminuer l'incidence du cancer et des investissements dans le domaine de la recherche qui ne porteront leurs fruits que dans plusieurs années.

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