OUVERTURE

Micheline JACQUES,
sénateur de Saint-Barthélemy,
président de la délégation sénatoriale aux outre-mer

Mme Micheline Jacques, président de la délégation sénatoriale aux outre-mer, sénateur de Saint-Barthélemy. - Je suis très heureuse d'ouvrir ce matin au Sénat un colloque sur un thème trop rarement traité, et pourtant d'une actualité évidente, à quelques heures de l'examen de la mission « Outre-mer » du projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Il s'agit des économies ultramarines, et plus précisément de leur croissance.

On évoque souvent les freins ou les contraintes structurelles auxquels les économies ultramarines sont confrontées - leur éloignement géographique, leur insularité, leur faible intégration dans leurs bassins régionaux -, plus rarement leurs atouts et leur potentiel. Trop souvent, le projecteur est mis davantage sur les difficultés de nos territoires que sur leur dynamisme.

Je tiens donc à féliciter notre collègue Teva Rohfritsch, sénateur de la Polynésie française, et Mme Johanne Peyre, présidente de l'Institute for small markets law & economics (ISLE), d'avoir pris l'initiative de ces échanges axés sur le développement des outre-mer.

Selon l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (Iedom), la situation des entreprises ultramarines en 2025 est marquée par une vulnérabilité accrue, mais cela est vrai également pour l'Hexagone. La création de valeur est un défi majeur et transversal pour tous nos territoires, car elle seule permet de donner un avenir à nos populations, à notre jeunesse en premier lieu, par l'emploi, l'innovation, et le développement durable.

La délégation que j'ai l'honneur de présider porte depuis longtemps un intérêt tout particulier aux problématiques économiques. Au lendemain de la crise du covid-19, elle a publié un rapport sur l'urgence économique outre-mer, sous la présidence de Michel Magras. Depuis mon arrivée à la tête de la délégation, nous nous sommes aussi saisis de nombreux sujets comme la souveraineté alimentaire, la coopération et l'intégration régionales des outre-mer dans leurs bassins océaniques, ou encore la lutte contre la vie chère.

Cette année encore, nous avons décidé d'étudier deux sujets économiques : l'impact du nouveau cadre financier européen pluriannuel ainsi que les filières d'excellence et d'avenir pour nos outre-mer. Je remercie vivement tous nos rapporteurs - Georges Naturel, Olivier Bitz, Saïd Omar Oili, Annick Girardin, Vivette Lopez, Marie-Laure Phinéra-Horth, et Lana Tetuanui - d'avoir accepté de se saisir de ces sujets complexes, mais ô combien essentiels ! Je salue également la présence de Solanges Nadille, rapporteure sur la coopération et l'intégration régionales des outre-mer dans le bassin Pacifique.

Le sujet que nous abordons aujourd'hui revêt une acuité inédite. Le Premier ministre a présenté, le 12 novembre, les orientations du Gouvernement concernant le développement économique des territoires ultramarins. Il a réaffirmé la volonté de développer un modèle productif ultramarin global, intégrant la levée de freins européens sur certains secteurs comme la pêche ou l'agriculture et les perspectives ouvertes par les nouvelles technologies.

La question au fond est bien celle du modèle productif et économique que nous voulons pour chaque territoire ultramarin, et de l'environnement que nous devons assurer aux entreprises pour le porter. Grâce à ce colloque, ce matin, nous apportons notre contribution collective à l'avenir de nos outre-mer.

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