TITRE PREMIER


DU PACTE NATIONAL DE 1943
A L'ACCORD DE TAEF (1989)
UN RÉÉQUILIBRAGE DES POUVOIRS ENTRE LES CHRÉTIENS ET LES MUSULMANS AU SEIN D'UN ETAT MULTICONFESSIONNEL
L'HISTOIRE INSTITUTIONNELLE ET POLITIQUE DU LIBAN :

QUELQUES REPÈRES CHRONOLOGIQUES

25 avril 1920 : La conférence de San Remo place le Liban et la Syrie sous le mandat de la France.

1er septembre 1920 : Le Général Gouraud proclame la constitution du Grand-Liban, séparé de la Syrie.

24 juillet 1922 : La SDN confirme le mandat français sur le Liban et la Syrie.

23 mai 1926 : A la suite d'une révolte fomentée par les Druzes, la France proclame la République libanaise sur le modèle de la IIIème République.

1927 : Suppression du Sénat.

8 juin 1941 : Au nom du Général de Gaulle, le Général Catroux proclame l'indépendance du Liban et de la Syrie.

1943 : Le Parlement libanais met un terme aux prérogatives mandataires de la France. Le Haut commissaire français fait arrêter les autorités libanaises et les principaux chefs nationalistes, libérés sur ordre du général de Gaulle le 22 novembre qui devient la date de la fête nationale. Un accord non écrit, conclu entre les communautés chrétienne et musulmane, le "Pacte national libanais " fonde un confessionnalisme politique " provisoire ".

1948 : Guerre israélo-arabe.

23 mars 1949 : Le Liban et Israël signent une convention d'armistice. Afflux massif de réfugiés palestiniens.

1951 : Le Président du Conseil, Riad el Solh, est assassiné. Camille Chamoun, considéré comme pro-occidental, devient Président de la République.

1958 : Tensions intercommunautaires : la sixième flotte américaine débarque en juillet.

Le Général Fouad Chéhab est élu Président de la République. Le chéhabisme se traduit par un accroissement du rôle des musulmans.

3 novembre 1969 : L'accord libano-palestinien du Caire consacre le droit à la résistance palestinienne d'exister au Liban.

2 mai 1973 : Début des affrontements entre l'armée libanaise et les forces palestiniennes.

13 avril 1975 : Début de la " guerre de deux ans " opposant les milices chrétiennes à des " islamo-progressistes " et aux Palestiniens.

8 mai 1976 : 6 000 soldats syriens entrent au Liban.

14 mars/23 juin 1978 : Israël envahit le Sud-Liban.

19 mars 1978 : La Résolution 425 du conseil de sécurité demande à Israël de retirer " sans délai ses forces du territoire libanais ". La Force Intérimaire des Nations Unies pour le Sud-Liban (FINUL) est créée.

21 août/

3 septembre 1982 : Evacuation des Palestiniens de Beyrouth avec l'aide de la France.

6 juin 1982 : Israël envahit le Liban.

10 juin 1985 : L'armée israélienne se retire du Liban à l'exception de la partie Sud " la zone de sécurité ".

22 octobre 1989 : Les 62 députés libanais acceptent à Taëf (Arabie Saoudite) le document " d'entente nationale " proposé par le comité tripartite (Algérie, Arabie Saoudite, Maroc).

22 novembre 1989 : Le Président de la République René Moawad, Maronite, élu le 5 novembre est assassiné.

24 novembre 1989 : Le Parlement élit à la présidence M. Elias Hraoui. Le Général Michel Aoun rejette les nouvelles autorités : il est démis par le Premier ministre, M. Selim Hoss.

31 janvier 1990 : De violents combats opposent l'armée du Général Aoun et la milice des Forces libanaises de M. Samir Geagea.

2 mars 1990 : Les combats inter-chrétiens s'arrêtent sous la pression de Monseigneur Nasrallah Sfeir, Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, de la France et du Vatican.

21 septembre 1990 : Le Président Hraoui signe les amendements constitutionnels adoptés le 21 août par le Parlement, qui fondent la " Deuxième République Libanaise " (un président de la République maronite, un premier ministre, musulman sunnite et un président de l'Assemblée nationale, musulman chiite).

13 octobre 1990 : Les armées libanaise et syrienne déclenchent une offensive contre le réduit chrétien de Beyrouth. Le Général Aoun se réfugie à l'Ambassade de France. La France lui accorde l'asile politique.

21 octobre 1990 : Assassinat à Beyrouth de Dany Chamoun, fils de l'ancien Président Camille Chamoun et responsable du mouvement politique de soutien au Général Aoun, de sa femme et de ses deux enfants.

30 avril 1991 : Les milices restituent une partie de leurs armes.

26 août 1991 : Le Parlement adopte une amnistie générale pour les faits commis depuis 1975.

30 août 1991 : Le général Aoun se rend en France pour un exil de 5 ans.

6 mai 1992 : Des manifestations violentes contre la cherté de la vie à Beyrouth provoquent la démission du Premier ministre Oskar Karamé.

23, 30 août

et 3 septembre 1992 : Elections législatives.

16 octobre 1992 : M. Nabib Berry, chef de la milice chiite Amal est élu Président de l'Assemblée nationale.

22 octobre 1992 : Le Président Elias Hraoui nomme comme Premier Ministre M. Rafic Hariri.

20 décembre 1993 Attentat à la voiture piégée contre le siège du Parti Kataëb (catholique) à Beyrouth.

27 février 1994 Attentat à la bombe dans une église de Zouk Mikaël dans le Kesrouan.

23 mars 1994 Dissolution du parti politique des Forces libanaises.

Avril 1996 Opération israélienne " Raisins de la colère ".

Août- .

septembre 1996 : Elections législatives

I. LE LIBAN : UNE MOSAÏQUE DE DIX-SEPT COMMUNAUTÉS

A la différence des pays européens, qui ont évolué vers une plus grande laïcité de l'Etat et de la société civile, le Liban demeure marqué par la question spirituelle qui domine l'ensemble des rapports sociaux, y compris les comportements politiques.

Avant même son appartenance à l'entité libanaise, le Libanais de définit ou se détermine par référence à sa confession.

De même, s'il souhaite se marier au Liban, le Libanais doit se rattacher à un rite, car le droit libanais ignore le mariage civil ; autrement dit, tout Libanais est tenu d'adhérer à une communauté, qu'elle soit ou non celle de sa naissance.

Le Libanais est à la fois citoyen libanais et membre d'une communauté confessionnelle.

A. LES COMMUNAUTÉS LÉGALEMENT RECONNUES

Les communautés légalement reconnues et organisées par les lois et décrets sont au nombre de quinze 7( * ) :

Les communautés chrétiennes

Les communautés reconnaissant l'autorité de Rome (6) :

- la communauté maronite (qui tire son nom d'un anachorète du IXè siècle, Maron, vivant dans le Nord de la Syrie)

- la communauté grecque catholique

- la communauté arménienne catholique

- la communauté syrienne catholique

- la communauté chaldéenne

- la communauté latine.

Les communautés non rattachées à Rome (5) :

- la communauté grecque orthodoxe

- la communauté syrienne orthodoxe (jacobite)

- la communauté arménienne géorgienne

- la communauté nestorienne

- la communauté évangélique.

Les communautés musulmanes (3) :

- la communauté sunnite

- la communauté chiite

- la communauté druze.

La communauté israélite.

* *

*

A côté de ces communautés organisées par des lois et décrets, il existe deux autres communautés officiellement reconnues mais non organisées en raison de leur faible importance numérique; :

- les Ismaéliens

- les Alaouites.

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