Appartenance politique :
Membre du Groupe Communiste
État civil :
Née le 29 août 1933
Décédée le 29 septembre 2016
Profession :
Directrice d'école
Département :
Seine-Saint-Denis
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GOUTMANN (Marie-Thérèse)

Née le 29 août 1933 à Pontchartrain (Seine-et-Oise)

Décédée le 29 septembre 2016 à Montpellier (Hérault)

Sénatrice de la Seine-Saint-Denis de 1968 à 1978

Députée de la Seine-Saint-Denis de 1978 à 1981

Née le 29 août 1933 à Pontchartrain, en Seine-et-Oise, Marie-Thérèse Goutmann est la fille d'une avocate devenue administratrice civile au ministère de la Guerre et d'un artiste peintre, Jean Milhau, qui participe à la Résistance dans l'Hérault au cours de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir étudié au lycée Victor Duruy à Paris, elle obtient le certificat d'aptitude professionnelle d'institutrice. Elle enseigne d'abord à Gagny, dans la banlieue nord-est de la capitale, avant de devenir directrice d'école maternelle à Montfermeil, une commune limitrophe, à partir de 1966.

Parallèlement à sa carrière dans l'enseignement, elle s'engage en politique. Elle adhère en 1951 au Parti communiste français, suivant son père et sa mère qui en étaient devenus membres respectivement en 1939 et 1947. Elle devient secrétaire de cellule à la section communiste de Gagny en 1958 puis entre au comité de la fédération communiste de la Seine-et-Oise en 1960.

Candidate malheureuse à Gagny, tant aux élections municipales de 1965 qu'aux élections cantonales de 1967, elle se présente à la députation dans la neuvième circonscription de la Seine-Saint-Denis, les 23 et 30 juin 1968. Avec 18 651 des 73 727 suffrages exprimés au premier tour, elle est nettement distancée par le député-maire gaulliste sortant de Gagny, Raymond Valenet, qui obtient 31 613 voix. Elle est ensuite battue au second tour en ne réunissant que 28 800 des 67 648 suffrages exprimés contre 38 848 voix pour son adversaire.

Elle se porte ensuite candidate aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968 dans le même département. Troisième sur la liste du PCF conduite par Jacques Duclos qui réunit 828 des 1 406 suffrages exprimés et remportant trois sièges, M-Th. Goutmann, élue sénatrice, devient la benjamine de la Haute Assemblée. Elle tente de nouveau sa chance aux élections législatives des 4 et 11 mars 1973 dans la neuvième circonscription de la Seine-Saint-Denis. Après avoir réuni 25,5 % des suffrages exprimés au premier tour, la sénatrice communiste échoue de très peu au second en obtenant 49,9 % des voix contre 50,1 % pour le sortant Raymond Valenet.

Conseillère municipale de Montfermeil depuis 1970, elle conquiert en mars 1977 la mairie de Noisy-le-Grand, commune de la banlieue est parisienne. Six mois plus tard, le 25 septembre 1977, elle est réélue au Sénat. En rassemblant 1 003 des 1 559 sièges, la liste du PCF obtient en effet quatre sièges.

Au Palais du Luxembourg, elle siège au sein du groupe communiste dont elle est secrétaire (1968-1973) et vice-présidente (1973-1975). Elle préside ce groupe de 1975 à 1978, prenant la succession de Jacques Duclos, disparu. Elle est aussi secrétaire du groupe sénatorial d'amitié France-URSS, membre de la commission des affaires sociales (1968-1969), de celle des affaires culturelles (1969-1975) et de celle des affaires étrangères (1975-1978). Elle est également nommée représentante de la France au Parlement européen de 1974 à 1977.

Première femme à présider un groupe parlementaire en France, à porter un pantalon au Sénat et à siéger comme juge titulaire à la Haute Cour de Justice (1974-1977), elle consacre une part importante de son action aux droits des femmes. Cette féministe dépose ainsi plusieurs propositions de loi en vue d'améliorer la situation des mères de famille. Elle présente notamment en 1970 et 1972 un texte visant à instituer dans le secteur privé une contribution patronale obligatoire à titre de participation au financement de la construction et au fonctionnement des crèches. Elle est également l'auteur, en 1970, d'une proposition de loi tendant à l'octroi des indemnités journalières aux femmes lorsqu'elles sont contraintes de suspendre leur travail pour soigner leur enfant mineur. Puis en 1971 elle dépose des propositions de loi sur l'octroi de congés supplémentaires aux mères de famille et sur la protection contre les licenciements abusifs des femmes salariées en état de grossesse.

Elle s'engage aussi pour les droits de l'enfant. Vice-présidente du groupe sénatorial sur les problèmes de l'enfance inadaptée, elle est nommée en 1970 membre de la commission de surveillance et de contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence. En 1976, elle prend part au dépôt d'une proposition de loi d'orientation tendant à assurer aux enfants et aux adolescents le droit aux loisirs et aux vacances.

Cette directrice d'école s'intéresse particulièrement aux questions éducatives, intervenant au sujet de l'enseignement primaire dans la Seine-Saint-Denis (1968) et de l'aménagement de la loi d'orientation de l'enseignement supérieur (1971). Très attachée à la formation professionnelle, elle dépose en 1975 une proposition de loi visant à rattacher l'enseignement et la formation professionnelle agricoles au ministère de l'Éducation nationale.

Elle se préoccupe également des handicapés durant ses mandats sénatoriaux. Militant en faveur de leur insertion scolaire et professionnelle, elle présente des textes tendant à assurer leurs droits scolaires et leur emploi (1971-1975). Elle intervient aussi longuement au cours de la discussion du projet de loi d'orientation en faveur des personnes handicapées en 1975.

L'élue communiste critique par ailleurs l'action des gouvernements de droite en matière économique. Ainsi, au cours de la séance du 22 novembre 1977, dénonce-t-elle celle du gouvernement de Raymond Barre, qualifiée de « politique de classe faite pour les nantis, les privilégiés [...] et marquée par l'injustice, l'inégalité et l'autoritarisme ».

Au Palais du Luxembourg, elle rapporte le budget de la qualité de la vie et de l'environnement en 1975 et prend part aux grands scrutins publics, votant la loi portant création et organisation des Régions (1972), la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi fixant à 18 ans l'âge de la majorité (1974), la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse et la loi portant réforme du divorce (1975).

Les 12 et 19 mars 1978, elle brigue une nouvelle fois le siège de député de la neuvième circonscription de la Seine-Saint-Denis. La présidente du groupe communiste au Sénat prend sa revanche sur le RPR R. Valenet qui l'avait battue deux fois, en 1968 et 1973 : en recueillant 50,06 % des suffrages exprimés, elle devance le député sortant de 116 voix. Son élection ayant été annulée par le Conseil constitutionnel le 7 juin 1978, Marie-Thérèse Goutmann remporte de nouveau l'élection législative partielle des 16 et 23 juillet 1978. Candidate unique de la gauche, elle conserve le siège qu'elle avait conquis en mars 1978 : elle défait R. Valenet en obtenant 50,85 % des suffrages exprimés et devient députée de la Seine-Saint-Denis. Rejoignant le groupe communiste au Palais Bourbon, elle renonce à son mandat sénatorial.

Elle sera vice-présidente de l'Assemblée nationale en 1978 et 1979, membre de la commission des affaires étrangères de 1978 à 1981, elle plaide pour le désarmement, appelant la France, en 1978, à signer le traité de non-prolifération des armes nucléaires. La députée communiste salue, en 1979, la décision de l'Union soviétique d'alléger le dispositif du Pacte de Varsovie en RDA. En outre, si elle se félicite, le 21 mai 1980, de l'adoption de la convention de Lomé II, elle juge cet accord « encore marqué du sceau de la politique néo-colonialiste de l'impérialisme ».

Au Palais Bourbon, elle continue de s'engager en faveur des droits des enfants et des femmes. Auteur de l'ouvrage Et l'enfant ? en 1979, elle dépose une proposition de loi relative à l'action sociale en faveur de l'enfance en 1980. Elle intervient également en 1979 pour critiquer la politique familiale du gouvernement Barre et les adversaires de la loi Veil de 1975. Elle se préoccupe également des plus démunis. Ainsi dépose-t-elle en 1979 une proposition de loi tendant à garantir l'emploi des travailleurs victimes d'une maladie prolongée. Elle s'inquiète, en 1980, de la situation des chômeurs de sa circonscription comme du coût du crédit pour les consommateurs modestes. Par ailleurs, elle vote la même année contre le projet de loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes.

Elle perd son siège de députée aux législatives des 14 et 21 juin 1981. Avec 19 875 des 87 923 des suffrages exprimés au premier tour, elle est nettement devancée par le maire socialiste de Neuilly-sur-Marne, Jacques Mahéas, qui obtient 31 281 voix. Elle se désiste alors en sa faveur pour le second tour qu'il remporte contre le RPR Éric Raoult.

Maire de Noisy-le-Grand, elle voit sa réélection en mars 1983 annulée puis perd son fauteuil majoral lors de l'élection municipale partielle de mai 1984 : sa liste est battue par celle de la RPR Françoise Richard.

Si elle abandonne son mandat de conseillère municipale de Noisy-le-Grand et celui de conseillère régionale d'Île-de-France en 1988, elle continuera de militer dans les rangs du PCF et siège jusqu'en 1990 comme membre titulaire du Comité central où elle était entrée en 1976. Retirée à partir de 1995 à Séte, dans son Languedoc familial, elle devient responsable de la section communiste de Séte de 1998 à 2001. Elle s'éteint le 29 septembre 2016 à l'hôpital de Montpellier des suites d'un accident, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.

Bibliographie

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.

Who's who in France (plusieurs éditions).

Ouvrage général sur le Parti communiste français

Courtois Stéphane et Lazar Marc, Histoire du Parti communiste français, Paris, PUF, 2000.

Ouvrage de Marie-Thérèse Goutmann

Et l'enfant ?, Paris, Éditions sociales, 1979.

Articles sur Marie-Thérèse Goutmann

Girault Jacques, « Marie-Thérèse Goutmann », dans Claude Pennetier (dir.), Le Maitron. Dictionnaire biographique Mouvement ouvrier. Mouvement social, consultable en ligne : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/

Helft-Malz Véronique et Lévy Paule H., Encyclopédie des femmes politiques sous la Ve République, Paris, Éditions Patrick Banon, 1996, p. 157-158.

L'Hôtellier Anysa, « Jean Milhau », dans Claude Pennetier (dir.), Le Maitron. Dictionnaire biographique Mouvement ouvrier. Mouvement social, consultable en ligne.

Elue le 22 septembre 1968
Réélue le 25 septembre 1977
Fin de mandat le 23 juillet 1978 (Élue députée)

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe Communiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Marie-Thérèse GOUTMANN

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