Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République
État civil :
Né le 29 juin 1921
Décédé le 18 avril 2009
Profession :
Gouverneur général de la France d'outre-mer
Département :
Ille-et-Vilaine
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BOURGES (Yvon)

Né le 29 juin 1921 à Pau (Basses-Pyrénées)

Décédé le 18 avril 2009 à Paris

Député d'Ille-et-Vilaine de 1962 à 1965 et de 1973 à 1975

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la Recherche scientifique et des Questions atomiques et spatiales du 23 février 1965 au 8 janvier 1966

Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'Information du 8 janvier 1966 au 1er avril 1967

Secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Coopération du 7 avril 1967 au 10 juillet 1968

Secrétaire d'État aux Affaires étrangères du 12 juillet 1968 au 5 juillet 1972

Ministre du Commerce et de l'Artisanat du 6 juillet 1972 au 28 mars 1973

Ministre de la Défense du 31 janvier 1975 au 2 octobre 1980

Sénateur d'Ille-et-Vilaine de 1980 à 1998

Yvon Bourges voit le jour le 29 juin 1921 à Pau, où son père sert comme colonel. Orphelin de mère dès l'âge de sept ans, il suit son père dans ses différentes affectations avant de s'établir à Rennes pour y étudier le droit. Licencié en droit, diplômé d'études supérieures de droit public et titulaire du certificat d'aptitude à la profession d'avocat, il adhère dès le début du second conflit mondial au message du général de Gaulle, auquel il reste fidèle tout au long de son existence.

C'est en 1942 qu'il entre dans la haute administration comme attaché à la préfecture d'Ille-et-Vilaine, chargé des problèmes du ravitaillement. Il accomplit ensuite une grande partie de sa carrière administrative aux côtés de Bernard Cornut-Gentille. Après avoir dirigé en 1944 le cabinet du préfet de la Somme, il dirige de 1945 à 1947 celui du préfet du Bas-Rhin, puis il est nommé sous-préfet d'Erstein en 1947 et 1948.

Il effectue ensuite le reste de sa carrière dans l'administration coloniale, sur le sol africain, toujours au côté de Bernard Cornut-Gentille. Il dirige le cabinet de ce dernier qui est nommé haut-commissaire de la République successivement en Afrique équatoriale française (AEF) de 1948 à 1951, puis en Afrique occidentale française (AOF) de 1951 à 1958. Devenu lui-même gouverneur de la Haute-Volta de 1956 à 1958 puis haut-commissaire de la République en AEF en 1958 et 1959, il est nommé par le général de Gaulle haut-commissaire général représentant le président de la Communauté à Brazzaville en 1959 et 1960.

C'est en 1961, après le putsch des généraux, qu'il rejoint la métropole comme directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur Roger Frey. Dans ces fonctions, il participe activement à la lutte contre l'OAS jusqu'en 1962.

Sa carrière politique débute en juin 1962 : il est alors élu maire de Dinard. Hormis une interruption entre 1967 et 1971, il préside aux destinées de cette station balnéaire d'Ille-et-Vilaine jusqu'en 1989. À cette date, il perd son fauteuil majoral mais continue de siéger au conseil municipal. Il est également conseiller général du canton de Dinard de 1964 à 1988.

Il est en outre élu député de la sixième circonscription d'Ille-et-Vilaine en novembre 1962, sous l'étiquette de l'Union pour la nouvelle République, face au sortant du Mouvement républicain populaire Georges Coudray. Réélu aisément en 1967, 1968, 1973 et 1978, il conserve son siège au Palais-Bourbon jusqu'en 1981. À l'Assemblée nationale, il siège aux groupes des formations gaullistes successives. Membre de la commission des finances en 1962, il rejoint ensuite celles de la défense nationale en 1967, de la production et des échanges en 1968 et des affaires étrangères en 1973. Rapporteur spécial du budget de la marine marchande de 1962 à 1964 avant d'être nommé au Conseil supérieur de l'établissement national des invalides de la marine en 1973, il vote contre la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974.

Il exerce en fait très peu son mandat de député : c'est son suppléant Jean Hamelin qui siège le plus souvent à sa place de 1965 à 1980. Yvon Bourges se voit en effet confier plusieurs responsabilités ministérielles à partir de février 1965, date à laquelle Georges Pompidou le nomme secrétaire d'État chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques et spatiales. Devenu secrétaire d'État à l'Information de janvier 1966 à avril 1967, et en même temps porte-parole du Gouvernement, il refuse le visa de sortie du film de Jacques Rivette La Religieuse en 1966, ce qui lui vaut l'accusation de censure. Il est ensuite nommé secrétaire d'État aux Affaires étrangères, chargé de la Coopération, d'avril 1967 à juillet 1972, dans les gouvernements de Georges Pompidou, Maurice Couve de Murville et Jacques Chaban-Delmas. Puis Pierre Messmer en fait son ministre du Commerce et de l'Artisanat de juillet 1972 à mars 1973.

À la suite de son départ du gouvernement Messmer, il siège de 1973 à 1975 au Parlement européen où il fonde et préside le groupe des Démocrates européens de progrès.

Membre du conseil central de l'Union des démocrates pour la République à partir de 1974, puis du conseil national du Rassemblement pour la République, il atteint l'acmé de sa carrière ministérielle en janvier 1975 : il est alors nommé ministre de la Défense par Jacques Chirac. Conservant ce portefeuille dans le gouvernement de Raymond Barre jusqu'en octobre 1980, il s'efforce notamment de gérer la contestation des comités de soldats du contingent et d'améliorer la condition militaire.

Après plus de cinq ans passés à l'hôtel de Brienne, ce qui fait de son séjour au ministère de la Défense le deuxième plus long de la Ve République derrière celui de Pierre Messmer, il sollicite un mandat sénatorial en septembre 1980 en Ille-et-Vilaine à la tête de la liste de la majorité. Après avoir obtenu 708 des 1 641 suffrages exprimés au premier tour, il est élu au second avec 943 des 1 616 suffrages exprimés. Il renonce alors à ses fonctions de ministre de la Défense pour siéger au Palais du Luxembourg. Il est ensuite réélu en septembre 1989 : candidat sur la liste d'Union de la droite, il recueille 1 072 des 1 883 suffrages exprimés au second tour après avoir réuni 879 des 1 884 suffrages exprimés au premier.

Inscrit au groupe sénatorial du RPR, il est membre de la commission des affaires étrangères qu'il vice-préside à partir de 1983. Au nom de cette commission, il participe à la présentation de rapports d'information sur la Chine, la réunification allemande (1990), l'Afrique du Sud (1994) ou l'OTAN (1995).

À la Haute Assemblée, l'ancien ministre de la Défense continue de porter un intérêt tout particulier aux questions militaires. Il critique régulièrement la politique de défense conduite par les gouvernements socialistes à partir de 1981, déplorant surtout la réduction des crédits militaires. Il dépose également en 1981 une proposition de loi sur le statut général des militaires.

Membre des assemblées du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale de 1983 à 1986, ce fervent européen, qui préside l'Union paneuropéenne de France de 1993 à 2000 et publie L'Europe, notre destin en 1999, s'exprime aussi à plusieurs reprises au Sénat sur la construction européenne. Il se soucie plus particulièrement des conséquences pour l'Europe de la chute du communisme dans les pays de l'Est.

Président du Conseil régional de Bretagne depuis 1986, il suit également de près les sujets qui concernent les collectivités territoriales. Il dépose notamment une proposition de loi sur la maîtrise du foncier en vue de la réalisation d'équipements publics structurants en 1987. Il intervient sur l'action des collectivités en faveur du développement économique local (1989), sur l'exercice des mandats locaux et la transparence des procédures publiques (1992) et sur l'aménagement du territoire (1993 et 1994).

En outre, il se préoccupe de sujets très variés au Palais du Luxembourg, à commencer par la situation en Nouvelle-Calédonie, sur laquelle il s'exprime plusieurs fois entre 1982 et 1985. Il préside du reste en 1984 la commission de contrôle des services publics concernés par les événements dans ce territoire d'outre-mer. Également membre en 1982 de la commission de contrôle des services de l'État chargés du maintien de la sécurité publique, il prend la parole sur l'interdiction d'appareils de jeux (1983), des radios locales, du cumul entre pensions de retraite et revenus d'activité (1985), des professions judiciaires et juridiques (1990), de la réglementation des télécommunications (1996) ou des relations entre les administrations et le public (1997).

Il vote la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993 et la loi d'orientation et d'incitation relative à la réduction du temps de travail en 1998. Il se prononce en revanche contre la loi portant abolition de la peine de mort en 1981 et ne prend pas part au vote de la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992.

En 1998, il se retire de la vie politique. Après avoir quitté le Conseil régional de Bretagne en mars, il ne se représente pas aux élections sénatoriales en septembre.

Il s'éteint le 18 avril 2009 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-sept ans. Commandeur du Mérite civil, ce grand serviteur de l'État était également Grand officier de la Légion d'honneur.

Elu le 28 septembre 1980
Réélu le 24 septembre 1989
Fin de mandat le 30 septembre 1998 (ne se représente pas)

Vice-Président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées

Ministre

Membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
Membre du Groupe du Rassemblement pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Yvon BOURGES

Avertissement : les extraits de tables nominatives et biographies sont issus d'une reconnaissance automatisée des caractères ; merci de nous signaler toute erreur ou coquille.

Page mise à jour le

Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr