B. LE COROLLAIRE : GESTION, CONTRACTUALISATION, ÉVALUATION

Autonomie et responsabilisation vont de pair. Cette responsabilisation concerne tant les établissements que leurs dirigeants et l'ensemble des acteurs concernés. Elle suppose une amélioration de la gestion, de la contractualisation et de l'évaluation.

1. L'amélioration de la gestion

Celle-ci doit viser le gouvernement de l'université, d'une part, le développement de l'expertise, d'autre part.

a) Une gouvernance à mieux affirmer

Si les universités se voient dotées d'une plus grande autonomie dans la définition de leur stratégie, dans leurs initiatives et leur gestion, elles doivent pouvoir compter à cet effet sur des équipes de direction renforcées et à même de mener à bien un projet d'établissement cohérent.

Dans cette perspective, il faut permettre la constitution d'équipes engagées autour du président de l'université et éviter les dysfonctionnements constatés aujourd'hui (en raison parfois d'une mauvaise représentation des acteurs, de la solitude du président, ...).

Par ailleurs, le conseil d'administration gagnerait en efficacité si son pouvoir était recentré sur les décisions stratégiques et sur son rôle de contrôle de la direction, ce qui suppose que l'ordre du jour de ses séances soit allégé de décisions dont le caractère secondaire dissuade aujourd'hui un certain nombre de ses membres d'y participer.

Parallèlement, afin de mieux garantir la représentation des étudiants -principaux usagers de ce service public- l'existence d'une vice-présidence étudiante pourrait être généralisée.

Enfin, les décisions des équipes dirigeantes pourraient être utilement éclairées par les avis d'un conseil d'orientation stratégique, composé de personnalités qualifiées, extérieures à l'établissement, sur la politique générale et le projet de celui-ci.

b) Des compétences d'expertise à conforter

Votre rapporteur se félicite de l'amélioration de la qualité de l'administration des universités constatée ces dernières années. Cependant, les contrôles effectués par la Cour des Comptes montrent que les établissements se sont inégalement investis dans la modernisation de leur gestion. Dans son rapport de 2003, la Cour affirme même que certaines universités « présentent encore une administration précaire, sinon archaïque ». Elle précise encore que « les politiques conduites en matière immobilière sont notamment éclairantes des difficultés qu'éprouvent encore les universités à assumer leurs responsabilités gestionnaires ».

La gestion du personnel administratif pose également un problème à nombre d'entre elles, ce qui n'est pas sans inquiéter compte tenu de la nécessité dans laquelle elles se trouveront de plus en plus de pouvoir compter sur des équipes gestionnaires solides et compétentes.

La Cour dénonce la persistance du sous-encadrement administratif dont souffre l'enseignement supérieur, la répartition des effectifs entre les différentes catégories s'avérant insatisfaisante : excessive proportion d'agents d'exécution, déficit en personnels de catégorie B et insuffisance en cadres de catégorie A.

L'ensemble des établissements devra pouvoir prendre les moyens propres à disposer des cadres compétents -en particulier dans le domaine de la gestion financière, de la gestion des ressources humaines, des technologies de l'information et de la communication- lui permettant de gérer au mieux ses moyens en vue d'offrir un service public efficace. Les progrès, encore à conforter, en matière d'informatisation vont également dans ce sens.

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