2. Le développement de la contractualisation

Les établissements doivent par ailleurs clarifier et développer leurs relations avec, outre l'Etat, les collectivités locales, les milieux socio-économiques...

a) Une politique renouvelée de contractualisation avec l'Etat

• L'appréciation sévère de la Cour des comptes

La Cour des comptes, dans son rapport d'avril 2003, souligne que les objectifs définis en matière de contractualisation dans la loi de 1984 ne sont pas atteints.

« En pratique, la contractualisation avec les établissements reste d'une portée limitée. [...] La direction de l'enseignement supérieur, pilote du système, n'assure qu'une part minoritaire de son financement. Certes, le ministère considère que ces crédits donnent aux établissements « des marges de manoeuvre très appréciables ». Mais les crédits contractuels qu'il alloue ne représentent chaque année qu'environ 15 % des crédits de la dotation annuelle globale de fonctionnement dont la direction de l'enseignement supérieur assure également la gestion ; plus de 80 % des crédits alloués par la direction de la recherche, en revanche, sont contractualisés. La contractualisation ne tient pas non plus compte des situations relatives des établissements, y compris dans le domaine financier, ni de la qualité de leur gestion. Les emplois sont en outre exclus de la contractualisation. Le ministère ne dispose donc pas d'un instrument lui permettant de maîtriser globalement le contenu des projets ou la localisation de l'offre de formation des établissements. »

• Les nouvelles orientations

Face à ce constat, le ministère tente de faire de la contractualisation un instrument de structuration de l'offre de formation. Il est désormais demandé aux établissements de « présenter une architecture-cible de leur offre de formation par grands secteurs, en faisant apparaître les restructurations ou les évolutions prévues et les effectifs attendus en formation initiale et continue ».

Il conviendra de trouver un équilibre entre l'administration centrale qui veut pouvoir maîtriser l'évolution de l'offre de formation -en vue de s'assurer de la qualité du service et de maîtriser les financements publics- et les établissements qui souhaitent, en application du principe d'autonomie, adapter cette évolution à leurs spécificités.

Votre commission souhaite connaître les ambitions du ministre : généralisation de ces nouvelles orientations en matière contractuelle, évolution vers des contrats d'objectifs -intégrant davantage le volet recherche- et de moyens, révision ou non de la périodicité des contrats...

b) Le développement des partenariats avec les collectivités locales et les milieux socio-économiques

• De plus en plus, bien qu'encore insuffisamment, l'université est considérée comme un acteur local de premier plan . S'il ne saurait être question de régionaliser l'université, il y a lieu en revanche de développer les synergies entre les universités et l'ensemble des acteurs locaux, en particulier :

- les collectivités locales, sur le fondement d'objectifs partagés et de vision prospective (s'agissant de la vie étudiante, les communes, par exemple, pour ce qui concerne le logement étudiant), concernant aussi le développement économique local et l'aménagement du territoire ;

- les entreprises, y compris les PME, et les laboratoires de recherche : il s'agit à la fois de favoriser l'insertion professionnelle des diplômés et d'aider à la diffusion des compétences et de l'innovation dans le pays. Cette nécessité de rapprocher universités et entreprises est remarquablement défendue par MM. Lorenzi et Payan, dans leur ouvrage précité : « L'Université maltraitée » ;

- les autres établissements universitaires, tant français qu'étrangers. Il y aura lieu à cet égard de choisir les partenariats géographiques les plus adaptés.

• La future loi devra veiller à la fois à institutionnaliser les partenariats et à établir des garde-fous afin d'éviter la « marchandisation » des diplômes, d'une part, et l'asservissement de la politique de recherche aux seuls desiderata des partenaires, d'autre part, ces deux faux épouvantails étant en particulier brandis par les opposants à la réforme.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page