B. LES ÉCOLES NATIONALES SUPÉRIEURES D'ARCHITECTURE CONFRONTÉES À DES DIFFICULTÉS PERSISTANTES

À la suite de la crise aiguë survenue en 2023, les écoles nationales supérieures d'architecture (ENSA) ont fait l'objet d'un soutien renforcé de l'État ces trois dernières années : aides à la vie étudiante, création de postes d'enseignants et de personnels administratifs, revalorisation des enseignants contractuels, rééquilibrage des dotations budgétaires entre écoles, rénovation de l'exercice de la tutelle ministérielle, installation d'une 21ème école à La Réunion...

Même si ces mesures ont apporté un peu d'oxygène aux ENSA, leur ampleur (une vingtaine de millions d'euros) n'a pas été de nature à leur permettre de dégager les marges de manoeuvre suffisantes pour recouvrer la santé financière, dans un contexte de hausse généralisée de leurs charges (masse salariale, prestations extérieures, frais immobiliers) et de faiblesse de leurs ressources propres. Les écoles demeurent dans une situation budgétaire très tendue, que la stabilisation de leur dotation de fonctionnement à hauteur de 56 millions d'euros (en AE et CP) en 2026 n'améliorera pas de manière significative.

Surtout, la rapporteure exprime sa préoccupation face à la persistance, voire l'aggravation de deux difficultés devenues structurelles :

- Les ENSA sont confrontées à une problématique « ressources humaines » de plus en plus bloquante pour l'accomplissement de leurs missions de service public. Dans leur grande majorité, les écoles sont en effet de petite taille et faiblement dotées en personnels de gestion administrative (logistique, documentation, gestion financière, RH...). Ce sous-dimensionnement de leur masse salariale les contraint à ne plus assurer certains services aux étudiants, comme l'accompagnement des diplômés dans l'emploi.

- Malgré un nombre important de candidats aux études d'architecture (de l'ordre de 17 000 par an), les effectifs des ENSA n'ont pas augmenté depuis dix ans en raison de la saturation de leurs capacités d'accueil et de leurs moyens d'encadrement. L'objectif d'une augmentation de 20 % des étudiants d'ici 2030, prévu par la nouvelle stratégie nationale pour l'architecture (SNA), ne semble guère réaliste faute de moyens financiers et humains adéquats. La rapporteure note d'ailleurs que le PLF pour 2026 ne prévoit pas de crédits dédiés à cet objectif de hausse des effectifs. Le ministère lui a simplement indiqué qu'« une étude de faisabilité sera lancée afin de préciser le périmètre concerné par l'augmentation nécessaire (évaluée entre 10 % et 20 %) et sa temporalité (cible envisagée à dix ans) ».

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