B. DANS UN CONTEXTE BUDGÉTAIRE TENDU, DES CRÉDITS DE LA POLICE ET DE LA GENDARMERIE DONT L'AUGMENTATION SE POURSUIT
Pour 2026, les crédits attribués aux forces de sécurité intérieure connaîtraient une légère augmentation :
- ceux du programme 176 « Police nationale » se porteraient à 14,34 milliards d'euros en AE - soit une hausse de 515 millions d'euros (+ 3,72 %) - et à 13,89 milliards d'euros en CP - soit une hausse de 437 millions d'euros (+ 3,25 %) ;
- ceux du programme 152 « Gendarmerie nationale » se porteraient à 11,16 milliards d'euros en AE - soit une diminution de 168 millions d'euros (- 1,48 %) - et à 11,1 milliards d'euros en CP - soit une augmentation de 200 millions d'euros (+ 1,84 %).
Au total, ces deux programmes connaîtraient donc une augmentation de 637 millions d'euros en CP (24,98 milliards d'euros ; + 2,6 %), inférieure au milliard d'euros supplémentaire accordé en 2025. Le rapporteur relève par ailleurs que les augmentations de crédits sont fléchées aux deux tiers vers la police nationale, qui connaît une progression de crédit identique à l'année précédente alors que celle de la gendarmerie nationale est réduite de plus de 60 % (+ 200 millions d'euros contre + 538 millions d'euros en 2025). L'importance de cet écart, qui fait plus que compenser le déséquilibre observé l'année précédente en faveur de la gendarmerie nationale, peut légitimement interroger.
Évolution des crédits de paiement des programmes 176 « Police nationale » et 152 « Gendarmerie nationale » à périmètre courant entre la LFI 2025 et le PLF 2026
Source : commission des lois du Sénat, d'après les documents budgétaires
Si cette augmentation est moindre que par le passé, elle doit être analysée au regard de la dégradation importante et continue des finances publiques. Le déficit des administrations publiques s'élevait ainsi à 5,8 % du produit intérieur brut en 2024 et devrait s'établir à 5,4 % en 2025. Si l'objectif pour 2026 devrait être fixé au cours des débats parlementaires, force est de constater qu'un effort massif de maîtrise des dépenses publiques sera nécessaire sur les prochaines années pour espérer un retour à la cible de 3 %. Dans ce contexte, le Gouvernement a entendu définir certains postes de dépenses prioritaires dont le budget progresse, en particulier les dépenses régaliennes, tandis que les autres seraient soumis à l'effort de maîtrise des dépenses. In fine, les crédits de la majorité des missions devraient être amenés à diminuer en 2026 (pour 16 d'entre elles contre 11 missions hors CAS pensions qui verraient leurs crédits augmenter de plus de 100 millions d'euros)2(*).
La priorisation des budgets de la police et de la gendarmerie nationales est donc confirmée pour 2026. Le rapporteur a pris acte de cette préservation des crédits de la mission « Sécurités ». Si le budget proposé sera à l'évidence insuffisant pour couvrir l'intégralité des besoins des forces de sécurité, il a a minima le mérite de sauvegarder l'essentiel dans un contexte budgétaire particulièrement contraint.
* 2 Assemblée nationale, rapport général relatif au PLF 2026 de M. Philippe Juvin, Tome I, 23 octobre 2025.
