b) En France, préparer la période 2020-2040

Des projections aussi lointaines que 2040 sont inhabituelles en France, mais elles se pratiquent couramment dans d'autres pays qui travaillent parfois à des échéances plus lointaines encore de soixante ans, voire soixante-dix ans dans certains cas.

Les réflexions sur l'impact économique du vieillissement démographique et sur l'avenir des retraites procèdent de simulations macro-économiques postulant la pérennité du système économique et social actuel. Les résultats obtenus ne constituent donc que des projections. Les simulations effectuées s'appuient, en effet, sur des hypothèses dont chacune peut être discutée.

Les membres du COR ont choisi d'inscrire leurs travaux sur un horizon de vingt ans (2020) et de quarante ans (2040). Ils fournissent toutefois tous les éléments d'un diagnostic sans ambiguïté, accompagné, de surcroît, d'un solide inventaire de solutions disponibles.

L'horizon de la « loi Fillon » a été fixé à 2020. Il convient toutefois, dès maintenant de réfléchir aux mesures qui devront intervenir après cette date. Le premier rapport du COR a, en effet, souligné que les facteurs structurels aboutissant à dégrader les équilibres de l'assurance vieillesse continueront à agir entre 2020 et 2040.

Il convient donc de se préparer à avoir à faire face alors à une nouvelle dégradation tendancielle de l'assurance vieillesse.

Le système de pilotage des régimes de retraite en France

Dans son rapport 2003 consacré à la sécurité sociale, la Cour des comptes procède à une analyse de la façon dont le système français de retraite est « piloté ».

Elle fournit tout d'abord une définition de cette notion : « Par instrument de pilotage, on entend, d'une part, les méthodes de prévision démographique et financière des effectifs de cotisants et de retraités et les recettes et dépenses en résultant ; et, d'autre part, les indicateurs, relatifs aux retraites et aux conditions d'équilibre des régimes, ainsi que les instruments de rééquilibrage face à des perspectives financières dégradées. »

Le pilotage des régimes de retraite français est fondé sur un système de projections associant le COR et les différents régimes. La Cour porte un jugement d'ensemble sur ce système éclaté plutôt favorable. Elle considère, en effet, qu'il permet d'établir « des diagnostics globaux solides ».

Pour l'améliorer, elle formule les recommandations suivantes :

- réviser périodiquement les projections à moyen et long termes, soit pour l'ensemble du système de projections, soit au moyen des outils centralisés du COR, soit dans les régimes en fonction de leurs évolutions spécifiques ;

- développer, par régime et pour l'ensemble du système, les travaux portant sur l'incidence sur les droits à prestations des périodes non travaillées ou travaillées au sein de régimes différent (polypensionnés) ;

- faire procéder dans tous les régimes et selon des méthodes harmonisées à l'examen de la neutralité actuarielle des dispositifs actuels d'anticipation et de report de la date de liquidation de la pension ;

- intégrer dans le pilotage des régimes un calcul systématique de leur taux de rendement et le comparer avec un taux de rendement d'équilibre ;

- poursuivre les efforts d'amélioration des méthodes de projection, notamment par une meilleure utilisation des fichiers de cotisants.

Source : Cour des comptes - rapport 2003 sur la sécurité sociale - septembre 2003

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