B. LES PRINCIPAUX ÉCARTS ENTRE LA PRÉVISION EN LOI DE FINANCES INITIALE ET L'EXÉCUTION POUR 2009

1. Le plan de relance : une contribution de 703 millions d'euros aux crédits de la mission

Au total, les crédits transférés aux programmes 102 et 103, depuis le programme 316 de la mission « Plan de relance », se sont élevés à 703,5 millions d'euros, soit 5,5 % des 12 968 millions d'euros ouverts par la loi de finances initiale et les lois de finances rectificatives successives au titre de ces deux programmes.

Taux de consommation des crédits transférés par la mission « Plan de relance »

Crédits transférés
du P316

Consommation AE au 31.12.2009

Consommation CP au
31.12.2009

Taux de consommation AE

Taux de consommation CP

AE=CP

Renforcement de dispositifs existants

Contrat d'accompagnement dans l'emploi -majoration du taux
à 90 %

253 000 000

253 000 000

253 000 000

100,0 %

100,0 %

Insertion par l'activité économique

18 500 000

7 679 714

7 679 714

41,5 %

41,5 %

Chômage partiel

338 000 000

288 844 603

272 758 583

85,5 %

80,7 %

FNE formation

51 000 000

12 731 631

8 977 292

25,0 %

17,6 %

GPEC/EDEC

30 000 000

29 706 988

15 652 626

99,0 %

52,2 %

Création de nouveaux dispositifs

Ecole de la 2 ème chance

9 000 000

7 416 425

3 737 014

82,4 %

41,5 %

Fonds national de revitalisation territoriale

4 000 000

3 000 000

3 000 000

75,0 %

75,0 %

Total

703 500 000

602 379 361

564 805 229

85,6 %

80,3 %

Source : DGEFP

Se situant autour d'une moyenne de 80 %, les taux de consommation des crédits du plan de relance sont très inégaux selon les catégories de dispositifs financés. Les mesures d'application immédiates telles que la majoration du taux de prise en charge par l'Etat des contrats d'accompagnement dans l'emploi et le financement du chômage partiel ont été rapidement mises en oeuvre alors que les crédits consacrés à des actions de formation s'inscrivent dans une durée qui dépasse l'annualité budgétaire, expliquant ainsi le différentiel, du simple au double, dans la consommation des CP et des AE.

2. Un déficit persistant d'encadrement et d'évaluation des dépenses fiscales

Avec une estimation de 10,85 milliards d'euros pour 2009, les dépenses fiscales au titre de la mission « Travail et emploi » représentent l'équivalent de 79 % des crédits budgétaires de la mission et sont en augmentation de 7 % par rapport à 2008 : elles passent de 10,1 milliards d'euros en 2008 à 10,8 milliards d'euros en 2009.

Cette dérive souligne la nécessité d'une meilleure maîtrise de l'évaluation des pertes de recettes de l'Etat. Celle-ci est d'autant plus nécessaire que les différentiels entre estimation et actualisation des chiffrages pour 2009 ne font l'objet d'aucune justification dans le rapport annuel de performances. Or, la progression de certaines dépenses est importante (crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile, heures supplémentaires, crédit d'impôt en faveur de l'apprentissage).

L'évaluation des dix principales dépenses fiscales
de la mission « Travail et emploi »

(en millions d'euros)

Dépenses fiscales

Chiffrage

Chiffrage

Chiffrage

Chiffrage

Evaluation

Evaluation

pour 2007

pour 2008

estimatif pour 2009

actualisé pour 2009

dans le RAP 2008

dans le RAP 2009

Prime pour l'emploi

4 520

4 480

3 900

3 900

Non

Non

Crédit d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile

-

1 495

1 500

1 700

Oui

Non

Réduction d'impôt pour l'emploi d'un salarié à domicile

2 190

1 110

1 200

1 200

Oui

Non

Exonération au titre des heures supplémentaires

-

220

900

1 200

Non

Non

TVA à 5,5 % pour les cantines et restaurants d'entreprise

740

820

790

820

Non

Non

Exonération de TVA des prestations de services rendus aux personnes physiques par les associations agréées

500

550

600

600

Oui

Non

Crédit d'impôt en faveur de l'apprentissage

370

420

330

430

Non

Non

Exonération du salaire des apprentis

210

240

270

340

Non

Non

Exonération de la participation employeur aux tickets restaurant

200

200

240

220

Non

Non

Réduction d'impôt sur les cotisations syndicales

115

120

120

120

Non

Non

Source : commission des finances, d'après les rapports annuels de performances « Travail et emploi » annexés aux projets de loi de règlement pour 2008 et 2009

Alors que votre rapporteur spécial s'était félicité de l'effort de pédagogie dont ont fait preuve les responsables de programme dans le RAP pour 2008, en présentant une évaluation de trois « dépenses fiscales à forts enjeux » (le crédit et la réduction d'impôt sur le revenu pour l'emploi d'un salarié à domicile ainsi que l'exonération de TVA pour les associations agréées de services à la personne), cette rubrique a été supprimée dans le RAP pour 2009. Dans le principe, il s'agit d'une régression d'autant plus regrettable que le chantier d'encadrement et de rationalisation des dépenses fiscales constitue un paramètre majeur de l'équilibre des finances publiques.

La recommandation, formulée l'année dernière, visant à étendre , de manière systématique et suivie, à l'ensemble des dispositifs fiscaux dérogatoires le principe d'une évaluation détaillée et associée à un indicateur de performance , dûment renseigné, est donc réitérée.

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