C. L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE N'EST PLUS QUE LE DEUXIÈME POSTE BUDGÉTAIRE DE L'ÉTAT, DERRIÈRE LA MISSION « DÉFENSE »

1. Les dépenses de la mission « Défense » plus élevées que celles de la mission « Enseignement scolaire »

Les crédits de la mission « Enseignement scolaire » constituent pour la première fois le deuxième poste de dépenses du budget général de l'État en autorisations d'engagement, hors remboursements et dégrèvements. Le budget de la mission « Défense » représente en effet le premier budget de l'État dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2026, même si ce n'est pas encore le cas en crédits de paiement. Une telle situation est probablement amenée à se prolonger dans les années à venir, et illustre un changement dans les priorités de la nation.

Dépenses par mission du budget général de l'État au PLF 2026

(en milliards d'euros et en AE)

Source : commission des finances d'après les documents budgétaires

2. Une hausse de 4,5 milliards d'euros des crédits de la mission depuis 2019, hors inflation

Hors CAS « Pensions », les crédits de la mission « Enseignement scolaire » ont subi une hausse de 23,1 %, soit + 12,1 milliards d'euros en 2026 par rapport à 2019, en CP. En incluant les retraites, les dépenses de la mission ont progressé de 16,9 milliards d'euros en sept ans. Cette hausse a été portée par l'augmentation des dépenses de personnel du fait des mesures salariales qui seront détaillées infra.

Les dépenses de la mission ont par ailleurs augmenté de 5,3 % entre 2023 et 2024, représentant une hausse de 4,4 milliards d'euros, et de 4,5 % entre 2022 et 2023, soit 3,5 milliards d'euros. La moitié de la progression des dépenses des sept dernières années a été effectuée entre 2022 et 2024.

Évolution des dépenses de la mission « Enseignement scolaire »
entre 2019 et 2026, avec et sans la contribution au CAS « Pensions »

(en millions d'euros courants, en CP)

Source : commission des finances d'après les documents budgétaires

En retraitant de l'inflation, la hausse des crédits de la mission « Enseignement scolaire » est de 4,46 milliards d'euros représentant 5,3 %, CAS « Pension » inclus », et de 3,15 milliards d'euros, CAS « Pensions » exclus. L'essentiel de la hausse des dépenses a bien été réalisée entre 2022 et 2024, les crédits de la mission ayant augmenté de 3,075 milliards d'euros constants, hors contribution au CAS « Pensions ».

Évolution des dépenses de la mission « Enseignement scolaire » entre 2019
et 2026, avec et sans la contribution au CAS « Pensions », en euros constants

(en millions d'euros constants, en CP)

Source : commission des finances d'après les documents budgétaires

À noter, par ailleurs, l'importance du CAS « Pensions » dans la comparaison internationale des dépenses de la mission « Enseignement scolaire ». En effet, une note3(*) récente de l'Institut des politiques publiques a relevé que le mode de calcul du CAS « Pensions » conduisait probablement à surestimer les dépenses de la mission par rapport aux autres pays, qui ne comptabilisent pas de la même façon les montants versés pour la retraite des fonctionnaires. Un tel élément gagnerait à être pris en compte pour permettre des comparaisons internationales informées.


* 3 Retraites des fonctionnaires d'État : faut-il changer la convention comptable ? Patrick Aubert, Maïlys Pedrono, Maxime Tô et Todor Tochev, juin 2025.

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