II. POUR LE DÉVELOPPEMENT DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE LA COMMUNICATION ET DE L'INFORMATION DANS L'URBANISME OPERATIONNEL

L'introduction des nouvelles technologies dans le secteur de l'urbanisme est susceptible d'entraîner des effets bénéfiques sur la préparation et la réalisation de bon nombre d'opérations d'aménagement et de construction.

Ces nouvelles technologies permettent, en effet, de simuler, de visualiser et d'analyser l'impact sur l'environnement des infrastructures avant leur construction.

Elles font appel aussi bien aux instruments informatiques désormais " classiques " tels que les micro-ordinateurs, qu'aux techniques perfectionnées que sont la topographie satellitaire ou la photographie aérienne.

C'est ainsi qu'une bretelle d'autoroute, un ligne EDF à haute tension, ou un ouvrage d'art peuvent désormais être implantés dans un environnement virtuel qui permet de mieux mesurer leur incidence sur l'environnement réel.

Votre rapporteur pour avis souhaite que le ministère de l'équipement soutienne les initiatives qui permettront de développer, en France, l'utilisation des nouvelles technologies de communication en matière d'urbanisme.

III. LA QUESTION DU FINANCEMENT DES CONSEILS D'ARCHITECTURE D'URBANISME ET DE L'ENVIRONNEMENT (CAUE)

Les conseils d'architecture d'urbanisme et de l'environnement ont été créés par la loi du 3 janvier 1977 afin de promouvoir la qualité de l'architecture en développant l'information, la sensibilité et l'esprit de participation du public dans le domaine de l'architecture, de l'urbanisme et de l'environnement.

Ils contribuent, en vertu de l'article 7 de la loi précitée : " directement ou indirectement à la formation et au perfectionnement des maîtres d'ouvrage, des professionnels et des agents des administrations et des collectivités qui interviennent dans le domaine de la construction. "

Les CAUE sont financés grâce à la perception d'une taxe qui s'applique dans tous les départements qui l'ont instituée. Cette taxe est prélevée à l'occasion de la délivrance du permis de construire lors de la construction, de la reconstruction ou de l'agrandissement des bâtiments de toute nature. Elle ne peut excéder 0,3 % de la valeur de l'ensemble immobilier.

La création d'un CAUE relève de la décision de chaque département. Actuellement, 83 départements en ont créé un et institué une taxe, 5 départements ont constitué un CAUE sans instaurer la taxe, et 12 départements n'ont pas créé de CAUE.

Le financement des CAUE pose des problèmes récurrents. En effet, le montant de la taxe prélevée pour leur financement reste insuffisant. Il représentait 243 millions de francs en 1992, mais il a baissé en 1993 et 1994, année où il n'a atteint que 220 millions de francs. En 1995, dernière année connue, le montant total de la taxe s'est élevé à 228 millions de francs.

L'aide de l'Etat aux CAUE est très modeste, puisqu'elle représente moins de 2 % du produit de la taxe. Elle consiste en une subvention destinée au financement de vacations d'architectes consultants. Cette subvention, qui est inscrite au chapitre 31-90, article 65 du budget du ministère de la culture était de 4,3 millions de francs en 1997. Elle ne s'élèvera qu'à 4,13 millions de francs pour 1998.

Compte tenu de la faiblesse de leurs ressources actuelles, il convient donc de permettre aux CAUE de développer des missions rémunératrices, ce qui n'est pas possible aujourd'hui.

Le dernier alinéa de l'article 7 de la loi du 3 janvier 1977 précitée précise que " Les interventions du conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement sont gratuites " . Sans remettre en cause le principe général de gratuité il serait souhaitable de lui apporter des aménagements.

C'est ainsi que l'activité des CAUE dans le domaine de la formation pourrait être rétribuée. Chacun sait que les besoins sont importants en la matière, aussi bien pour les élus locaux et les personnels des collectivités locales, que pour les agents des DDE ou des DDAF.

Votre rapporteur pour avis estime, en conséquence, qu'il serait souhaitable d'entamer une réflexion sur la possibilité d'autoriser les CAUE à dispenser des formations au titre desquelles ils seraient rémunérés.

Votre commission des affaires économiques a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat quant à l'adoption des crédits de l'urbanisme inscrits au projet de loi de finances pour 1998.

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