Article 28 bis -

Dissociation de la location du logement et de l'aire de stationnement

L'Assemblée nationale, avec cet article additionnel adopté contre la volonté du Gouvernement, a imposé, de façon générale, le principe de la dissociation de la location du logement et de l'aire de stationnement, en considérant qu'un bailleur ne pouvait pas imposer au locataire d'un logement qui n'en avait pas les moyens ou le besoin, de louer également un parking.

Si la motivation de ce dispositif peut se comprendre dès lors qu'on l'examine du point de vue d'un locataire n'ayant pas de véhicule ou souhaitant réduire ses charges locatives non prises en charge par l'APL, sa mise en oeuvre s'avère dans la pratique impossible, et pourrait même en définitive être préjudiciable aux locataires.

D'une part, la portée de cet article, compte tenu de sa rédaction, pourrait être interprétée de façon très large. En effet, rien n'interdit de penser qu'il s'applique à l'ensemble du parc locatif, tant privé que public, même si son insertion dans la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs, dans le titre II intitulé " Dispositions diverses ", après l'article 40 qui prévoit les modalités d'application particulières de certains articles de la loi aux bailleurs sociaux, semble indiquer que cette mesure ne concerne que les bailleurs sociaux. S'il en avait été autrement, cet article aurait dû être inséré dans le chapitre III du titre I de la loi, intitulé " Des loyers et des charges ". Néanmoins, la rédaction très ouverte de l'article 40-1 ne lève pas toutes les ambiguïtés.

Quand bien même cette disposition ne concernerait que les seuls bailleurs sociaux, elle est en l'état inapplicable, puisqu'elle rend possible la révision de tous les baux en cours, incluant la location d'une aire de stationnement, alors que ces bailleurs sociaux ont été tenus de les construire pour respecter leurs obligations légales. Il ne saurait être question d'imposer une telle contrainte, qui compromettrait gravement l'équilibre de gestion des organismes HLM, d'autant plus que ce déficit de gestion sera tôt ou tard répercuté sur l'ensemble des locataires du parc HLM.

De plus, la généralisation de cette mesure à l'ensemble du parc existant soulève d'importants problèmes techniques, puisque des travaux devraient être engagés notamment pour rendre indépendants les parkings souterrains des immeubles d'habitation sous lesquels ils sont construits, afin de respecter les normes de sécurité en matière d'accès ou d'évacuation. Le coût de ces travaux sera également répercuté sur l'ensemble des locataires.

Enfin, le dispositif proposé est totalement aberrant si on l'applique au logement individuel.

Votre commission vous propose de supprimer cet article.

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