C. INNOVER DANS LA FORMATION EN MONTAGNE

1. Adapter les formations aux besoins spécifiques des saisonniers et des pluriactifs

Comme l'a indiqué le Groupement d'établissement (GRETA) de Savoie à la mission lors de son déplacement dans le massif des Alpes, « la pluriactivité c'est aussi la pluricompétence et des besoins spécifiques de formation ». Le mot d'ordre en la matière est celui de la souplesse et de l'individualisation des formations, avec notamment un effort particulier en faveur des formations bi-qualifiantes particulièrement bien adaptées à la saisonnalité de l'activité économique en zone de montagne.

La formation des pluriactifs et des saisonniers rencontre un certain nombre d'obstacles qui tiennent :

- non seulement à la configuration générale des dispositifs et des règles pensées pour le modèle « mono actif » traditionnel ;

- mais aussi, et parfois dans la pratique, surtout à « la résistance spontanée des organisations face aux cas marginaux que représentent les pluriactifs » et cela, même lorsque la loi ou la réglementation prévoient explicitement la possibilité de dérogations.

Les propositions de votre mission commune d'information en matière de formation des pluriactifs et des saisonniers répondent toutes à un impératif commun d'assouplissement et d'adaptation ; elle souhaite ainsi :

- adapter le financement et l'accès des pluriactifs au plan de formation de leur entreprise ;

- assouplir les contraintes administratives d'accès au congé individuel de formation (CIF) ;

- moduler les durées des formations qualifiantes ;

- ajuster l'organisation de l'alternance entre l'école et l'entreprise, notamment en matière de contrats de qualification et de contrats d'apprentissage ;

- et réduire les freins pour l'accès aux formations initiales des établissements scolaires et universitaires.

Proposition n° 51. : Assouplir, en faveur des pluriactifs et des saisonniers,  les conditions d'accès à la formation initiale et continue.

2. Favoriser la montagne dans les implantations d'établissements universitaires.

Certains massifs de montagne apparaissent assez largement comme les oubliés de la  carte des implantations universitaires.

Dans le prolongement des travaux de la mission, il conviendra de revenir en détail sur l'analyse de la situation actuelle et sur les conditions de réalisation d'un projet audacieux et novateur : la création d'une université de la montagne qui pourrait donner une impulsion nouvelle au concept de « laboratoire d'idées » et s'attacher à répondre aux besoins de formation initiale et permanente qui se manifestent dans nos massifs.

De façon plus immédiate, il convient d'encourager fortement l'implantation de centres de recherche en zone de montagne.

La mission commune d'information a été ainsi très intéressée par les travaux menés par le Conservatoire botanique national alpin installé à Gap-Charance. Ayant le statut d'établissement public à caractère scientifique et technique, cet organisme est géré par un syndicat mixte, composé de la ville de Gap, du Parc national des Ecrins, du Conservatoire botanique national méditerranéen de Porquerolles et du département des Hautes-Alpes. L'agrément du ministère de l'environnement et du développement durable a été renouvelé, en 1999, pour cinq ans et lui assure une partie de son financement.

La mission principale du conservatoire est d'assurer la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine végétal, sur la zone d'agrément. Il a également développé un important rôle d'expertise auprès des collectivités locales, des administrations et des associations notamment pour centraliser et valider les inventaires et la cartographie de Natura 2000. Enfin, il participe au développement économique local, en mettant à disposition son savoir-faire et ses connaissances scientifiques en matière de biodiversité, constituant ainsi une aide à la décision pour les acteurs locaux.

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