Les recommandations

Généraliser la mise en réseau des services, levier important d'amélioration de la performance générale

Le premier objectif s'applique à la généralisation de la mise en réseau des services, notamment décentralisés, pour rendre l'informatique plus performante. En effet, un certain nombre de points d'amélioration résident dans le décloisonnement des organisations par les systèmes. Le Ministère de l'Intérieur en a vraisemblablement conscience, ayant renommé l'ancienne Direction des Transmissions et de l'Informatique (DTI) en Direction des Systèmes d'Information et de Communication (DSIC).

Outre les avantages liés à une circulation électronique des documents de « bout en bout » (éradiquant ainsi l'usage des disquettes), l'informatisation en réseau permettra de mettre en oeuvre des moyens de communication favorisant :

§ la remontée rapide d'information, au travers d'un processus d'échange limitant les interventions manuelles tout en respectant les contrôles nécessaires,

§ l'accès en temps réel aux informations,

§ un contexte propice au développement de la communication, du travail coopératif et de l'interopérabilité avec les forces de sécurité, mais aussi avec les partenaires et avec les citoyens,

§ la centralisation des moyens, améliorant les performances tant en termes de qualité de service que de maîtrise des dépenses informatiques.

Mettre en cohérence le parc informatique et réviser la politique d'achat des matériels

Rétablir une unité du parc informatique semble prioritaire. A l'avenir, et pour préserver le principe de déconcentration du budget, seuls les Secrétariats Généraux de l'Administration de la police et les légions doivent être habilités à acheter le matériel informatique. Néanmoins, et pour assurer la réussite des déploiements des outils développés par l'administration centrale, il convient de faire valoir les standards établis (au niveau de la Direction des Systèmes d'Information et de Communication et de la Sous-Direction des Télécommunications et de l'Informatique) et d'assurer les moyens de leur respect par les différentes organisations.

Le parc dédié aux forces de sécurité et la qualité des matériels affectés doivent être également considérés comme prioritaires afin de s'assurer que chaque unité dispose des moyens adaptés, en quantité (ratio calculé en fonction des pics d'activités constatés au niveau des unités) et en performance (renouvellement fréquent des postes pour doter les équipes d'équipements « à la pointe »), pour contribuer à l'amélioration des pratiques et réduire les inconvénients d'une informatique inadaptée aux services opérationnels.

Plus largement, il conviendra d'engager une réflexion sur le processus d'achat et sur le cadre juridique d'acquisition et de renouvellement et de maintenance des matériels de base afin que la mise à niveau des équipements puisse être plus adaptée aux évolutions des technologies (en terme de performances), aux besoins des services, mais aussi aux variations du marché informatique (baisse des prix dont pourrait profiter l'administration sur des marchés plus courts).

Mettre en place un programme commun aux forces de sécurité intérieure de définition et d'expérimentation de terminaux embarqués

Compte tenu des multiples possibilités de ces équipements et ainsi de l'efficacité qu'ils apportent dans le travail opérationnel, il paraît nécessaire de mettre en place les conditions permettant la généralisation progressive des terminaux embarqués. Des initiatives menées indépendamment par la police et par la gendarmerie ont démontré que des solutions opérationnelles existent, même si certaines limites sont constatées, comme le faible débit du réseau RUBIS.

Dans ce cadre, les caractéristiques du réseau ACROPOL, en terme de bande passante notamment (débit réglant le flux d'information), lui confèrent une plus grande aptitude à supporter les accès des terminaux embarqués, comme c'est le cas de TESA, pour des usages plus avancés, comme l'utilisation de la Main Courante Informatique (MCI).

Dans le même temps, et fort du constat des efforts menés parallèlement par la Direction Générale de la Police Nationale et la Direction des Systèmes d'Information et de la Communication et par la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et la Sous-Direction des Télécommunications et de l'Informatique sur des programmes similaires, il paraît opportun de mutualiser ces efforts et les moyens mis en oeuvre autour d'un programme commun, afin d'en définir un cadre et des moyens appropriés à l'ensemble des usages :

§ fonctions offertes permettant une plus grande autonomie des équipages (qui s'appuient essentiellement sur les Centres d'Information et de Commandement ou les Centres Opérationnels de Gendarmerie) et plus d'information (réception d'images, plans),

§ types de réseaux, offrant comme ACROPOL des capacités et la sécurité nécessaire,

§ types de terminaux (des forces de police à l'étranger utilisent les PDA, assistants personnels de petite taille).

Illustration aux Etats-Unis : la saisie de rapports sur outils mobiles

On peut considérer ici l'expérience menée à Boston avec l'utilisation de tablettes graphiques ( cf. 3.3.5.2 ).

Revoir l'organisation de la maintenance au niveau local/départemental

En tout état de cause, il est absolument nécessaire de revoir le statut (voire la formation des agents situés au niveau local) des agents des forces de sécurité affectés à des travaux de maintenance et de support informatique, de sorte qu'ils puissent choisir de poursuivre leur carrière dans ce domaine et conserver leur fonction en cas de mutation, privilégiant ainsi le maintien du savoir-faire acquis.

D'un point de vue plus général, la croissance du nombre des équipements nécessitera, à court ou moyen terme, de réfléchir au moyen permettant d'apporter la qualité de service indispensable aux unités opérationnelles tout en maîtrisant les coûts associés à la gestion et à la maintenance des matériels informatiques.

Une amélioration de la qualité de la maintenance passera probablement par une réflexion sur les services dédiés notamment :

§ aux niveaux zonal, départemental et local (Service Zonal des Systèmes d'Information et de la Communication et Service Départemental des Systèmes d'Information et de Communication pour la police, correspondant Télécom-Informatique pour la gendarmerie),

§ au groupement des moyens de l'ensemble des forces de sécurité (en fonction de la densité géographique des équipements),

§ une affectation progressive d'agents administratifs spécialisés en informatique et disposant d'une habilitation pour travailler au sein des forces de sécurité.

La généralisation des réseaux devra permettre :

§ de mettre en oeuvre des moyens de surveillance et d'intervention à distance (centralisés),

§ de mettre à disposition des moyens d'auto diagnostic par les utilisateurs,

§ de distribuer, en ligne, des mises à jour d'application (sur le mode de mise à jour de l'application CHEOPS par exemple).

La mise en place des réseaux locaux devra être l'occasion de revoir la distribution, l'équipement et l'optimisation des dépenses bureautiques, notamment dans le domaine de l'impression (révision et rationalisation des parcs d'imprimantes, suppression des imprimantes jet d'encre).

Ces moyens devront contribuer à l'amélioration de la qualité de service en même temps qu'une rationalisation des coûts de maintenance.

La qualité de service au niveau de la maintenance et du support doit être améliorée et faire l'objet de contrats de service qui établiront des modalités de communication, d'intervention, et les indicateurs de qualité entre les unités et les services informatiques.

Récapitulatif des recommandations

Basées sur les bonnes pratiques observées et les propositions pragmatiques proposées par les nombreux interlocuteurs rencontrés, les recommandations sont classées en deux catégories, conformément aux deux volets prévus par l'audit : l'organisation et les processus d'une part ; les systèmes d'information d'autre part.

Organisation et processus

§ Réviser la politique d'achat du parc informatique

§ Revoir l'organisation de la maintenance

§ Développer les recours à l'externalisation

Systèmes d'information

§ Généraliser la mise en réseau des services

§ Mettre en cohérence le parc informatique

§ Affecter prioritairement les postes de travail performants aux forces de sécurité publique, en nombre suffisant pour réduire les temps de présence au poste

§ Créer un programme commun de définition et d'expérimentation de terminaux embarqués

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