b) Les nouveaux programmes de seconde intègrent les échanges scolaires

Les nouveaux programmes de seconde pour les langues vivantes 46 ( * ) , qui entrent en vigueur à la rentrée 2003 (ceux de première et terminale seront mis en place les années suivantes), marquent un pas vers une plus grande ouverture interculturelle. Les compétences linguistiques et culturelles sont affirmées interdépendantes, et le contact direct avec l'autre est clairement envisagé.

Dans le sens des recommandations du précédent rapport de votre commission, ces avancées doivent servir à enrichir l'apprentissage des langues de contenus culturels et renforcer la place faite au développement des compétences de communication orale dans une perspective de mobilité.

Pour que ces nouveaux programmes officiels servent de relais à un enseignement redynamisé, encore faut-il qu'ils s'accompagnent d'une formation des enseignants elle aussi rénovée en ce sens, et prennent appui sur des initiatives novatrices et des moyens suffisants.

Il s'agit en outre dans ce cadre de donner un écho plus large aux programmes d'échanges, et notamment le programme Voltaire évoqué plus haut, mis en place par l'OFAJ en partenariat avec l'éducation nationale, destiné précisément aux élèves de seconde. Une large information diffusée en amont sur ce programme peut être susceptible de motiver un plus grand nombre d'élèves à apprendre l'allemand. Toutefois, des échanges de longue durée similaires gagneraient à être développés en coopération avec d'autres pays, dans une optique de diversification.

c) Une perspective nouvelle pour l'ouverture des écoles sur l'Europe : la proposition de loi issue du Parlement des enfants

Le 11 mai 2002, les « députés-juniors » réunis pour la 9 ème session du Parlement des enfants ont adopté une proposition de loi visant à jumeler chaque école française avec au moins une autre école de l'Union européenne, et prévoyant, sous réserve de réciprocité, l'organisation de rencontres entre les élèves, dans leurs pays respectifs, au moins une fois au cours de leur scolarité.

Ce dispositif s'inscrit, d'une part, en accompagnement du plan de généralisation de l'enseignement des langues vivantes à l'école primaire, en permettant un apprentissage plus motivant, trouvant une application immédiate et concrète, dont Internet doit être le vecteur.

D'autre part, ces échanges visent à renforcer les liens qui unissent la France à ses partenaires européens : les écoliers ont vocation à être des « ambassadeurs de la langue française à l'étranger » ; il s'agit également d'encourager la coopération européenne entre les écoles, dans le sens des objectifs assignés au niveau européen à l'apprentissage précoce des langues.

Les échanges directs doivent devenir un appui effectif et concret de tout apprentissage , et non plus seulement être perçus comme des « plus » éventuels. Les ressources numériques, Internet en particulier, en sont un premier ressort dont l'accès doit être valorisé et rendu aisé dans tous les établissements. En outre, afin que ces contacts avec l'étranger s'enrichissent et se diversifient, il serait opportun de privilégier les partenariats multilatéraux, et non seulement bilatéraux.

Le savoir-faire de l'OFAJ peut servir en cela de modèle : l'organisme a élargi son champ d'action depuis les années 1970 aux autres pays de l'Union européenne, et mène depuis ces dernières années une politique active d'ouverture à l'Europe de l'Est et aux pays de la Méditerranée. Des rencontres en trois phases (5 % environ des activités diverses de l'organisme) sont alors organisées, en France, en Allemagne et dans le pays tiers, au cours desquelles les trois langues sont utilisées. Ce type de projets confère une grande richesse aux échanges, et représente une véritable chance pour sensibiliser les jeunes européens à la diversité et assurer en parallèle une plus large diffusion de la langue et de la culture françaises à l'étranger.

Généraliser la mobilité des élèves, étudiants et enseignants va dans le sens des deux objectifs que doit concilier l'enseignement des langues : préparer au monde du travail et ouvrir à la culture. Il s'agit de rendre l'apprentissage de la langue plus motivant et d'activer la conscience de partager une véritable citoyenneté européenne.

* 46 Arrêté du 30 juillet 2002, BO n° 7 du 3 octobre 2002.

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