3. Le recours à des assistants étrangers de langue : un exemple de politique ambitieuse, mais qui doit être encadrée
Ces
dernières années, des efforts ont consisté à
accroître le nombre d'assistants étrangers au sein des
établissements. La gestion et la coordination du programme
d'échange d'assistants de langue sont assurées par le
CIEP
51
(
*
)
, en coordination
avec la direction de l'enseignement scolaire et la délégation aux
relations internationales du ministère de l'éducation nationale.
Ces efforts concernent les plans numérique et qualitatif, et
s'inscrivent dans une perspective de diversification :
- à la rentrée
2002, 6 678 postes d'assistants
étrangers étaient proposés (contre 3 406 en
1998) ; en parallèle, 2 500 jeunes Français se sont vus
proposer des postes d'assistants de français, dans 19 pays d'accueil, ce
qui contribue à promouvoir l'enseignement de notre langue à
l'étranger ;
- dans les écoles, deux catégories d'assistants
interviennent : les uns pour une durée de 7 mois
52
(
*
)
, assurent une mission d'appui
aux enseignants ; les autres assurent la prise en charge de
l'enseignement, sous la responsabilité du maître de classe :
les candidats, sélectionnés notamment parmi ceux qui se destinent
au métier d'enseignant, interviennent dès lors pour une
durée de 9 mois, qui permet de couvrir l'année scolaire du
1
er
octobre au 30 juin ;
- dans les collèges et lycées, la mission des assistants
(d'une durée de 7 mois) consiste principalement à animer des
cours de conversation ;
-
depuis 2001, des assistants interviennent dans les IUFM
;
-
39 pays sont désormais partenaires
de ce programme
d'échange, dont 8 nouveaux en 2002 (Afrique du Sud, Bolivie,
Brésil, Cuba, Équateur, Paraguay, Taiwan, Uruguay,
Québec), ce qui en fait un instrument de la politique de
coopération linguistique, éducative et universitaire de la France
avec ses partenaires.
Toutefois,
le succès de ce programme est subordonné à
la qualité de l'encadrement et de l'accueil de ces assistants.
En
effet, des difficultés se sont manifestées dans le primaire, la
mission confiée aux assistants n'ayant pas été clairement
définie : nombre d'entre eux se sont vus assimilés à
de véritables enseignants de langue, dans une situation de
pénuries d'intervenants, alors qu'ils n'y étaient pas
préparés.
C'est pourquoi des efforts sont engagés pour améliorer la
qualité de l'accueil offert aux assistants, afin de remédier aux
nombreux dysfonctionnements signalés, tant sur le plan matériel
(insuffisance d'information sur les démarches à effectuer,
lourdeur des procédures, retards dans le versement de salaires....), que
pédagogique (difficultés d'intégration dans certains
établissements, où l'équipe pédagogique n'a pas su
définir de cadre à l'action de l'assistant) : des
personnes-relais sont chargées dans chaque académie de leur
encadrement et de leur suivi
53
(
*
)
. Un livret de l'assistant plus complet leur est en
outre distribué.
Il apparaît donc nécessaire de
valoriser au mieux la
présence des assistants de langues dans les établissements
scolaires, par une définition rigoureuse de leurs missions
, en
étroite collaboration avec l'enseignant, afin d'éviter toute
redondance dans les cours de langue.
* 51 Centre international d'études pédagogiques de Sèvres.
* 52 Du 1 er octobre 2003 au 30 avril 2004.
* 53 Note du ministère de l'éducation adressée le 20 mai 2003 aux recteurs et inspecteurs d'académie ainsi qu'aux directeurs d'IUFM, concernant l'organisation du service des assistants de langues vivantes pour l'année scolaire 2003-2004.