2. La tragédie de Gaza et la lutte armée entre le Hamas et le Fatah

a) Le déroulement des événements

Un cessez-le-feu est conclu le 19 juin 2008 entre Israël et le Hamas pour six mois. De cette date à la fin octobre 2008, 38 roquettes visent le sud d'Israël. Ces tirs ne sont pas revendiqués par le Hamas qui déclare respecter son engagement de ne pas rompre la trêve. En revanche, du côté israélien, le blocus mis en oeuvre depuis juin 2006 n'est pas levé contrairement à l'accord de cessez-le-feu.

Le 4 novembre 2008 l'armée israélienne fait une incursion en territoire palestinien. En riposte, le Hamas procède à des tirs de roquettes en direction d'Israël. Le 14 décembre 2008, Khaled Mechaal annonce que la trêve ne sera pas renouvelée. Le 19 décembre Israël refuse de lever le blocus de Gaza. Les tirs de roquettes s'intensifient, en particulier le 26 décembre 2008 où plus de 80 roquettes sont tirées sur des villes du Centre-Sud d'Israël.

Le 27 décembre 2008, le Gouvernement israélien ordonne le bombardement des installations du Hamas dans une opération militaire de grande ampleur appelée « Plomb Durci » par les Israéliens et « Massacre du samedi noir » par les Palestiniens. Cette opération fait quatre cents morts dans les quatre premiers jours des bombardements.

Les autorités israéliennes maintiennent un black out sur les informations venues de la Bande de Gaza. L'entrée de journalistes étrangers est interdite. Les deux parties mènent une véritable guerre de l'information à travers les grands médias et sur Internet. De nombreuses manifestations éclatent dans les grandes capitales arabes et dans quelques capitales occidentales, choquées par les images transmises par la télévision. En Cisjordanie, plusieurs manifestations du Hamas rallient militants et responsables du Fatah.

La situation humanitaire déjà précaire s'aggrave dramatiquement. Le 8 janvier 2009, l'ONU suspend toutes ses activités à Gaza, et met en cause l'armée israélienne après qu'elle ait bombardé un de ses convois humanitaires. Un million d'habitants sont privés d'électricité, 750 000 d'eau courante, les hôpitaux sont surchargés et les services médicaux épuisés manquent de médicaments.

Le 17 janvier 2009, à la veille de l'entrée en fonction de Barack Obama, Israël et le Hamas décrètent des cessez-le-feu unilatéraux, jamais officialisés, mais toujours en vigueur.

b) L'étendue de la tragédie

La mission du Sénat est entrée à Gaza le 29 janvier 2009. Elle a constaté la destruction de l'école internationale américaine, celle du dépôt de l'UNWRA, ainsi que la destruction partielle de l'hôpital Al-Qods. La zone industrielle proche du point de passage de Karni a été rasée. Vos rapporteurs ont été frappés par la sélectivité et la précision des frappes israéliennes qui ont systématiquement visé les infrastructures : écoles, hôpitaux, bâtiments administratifs, occasionnant un nombre élevé de victimes civiles. Ils ont également été choqués par l'utilisation de bombes incendiaires au phosphore blanc sur le dépôt de l'UNWRA et l'hôpital Al Qods.

Hôpital Al-Qods à Gaza vu de dos - après le bombardement israélien -

29 janvier 2009

Mission sénatoriale

Aire de jeu du service de pédiatrie de l'Hôpital Al-Qods à Gaza - atteinte par une bombe au phosphore blanc -

29 janvier 2009

Mission sénatoriale

Dépôt de médicaments de l'UNWRA à Gaza - après un bombardement israélien -

29 janvier 2009

Mission sénatoriale

École internationale américaine de Beit Lahya - totalement détruite -

29 janvier 2009

Mission sénatoriale

On s'étonne que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait eu aucune réaction devant les bombardements et la destruction de bâtiments appartenant à l'UNWRA.

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