B. RE STRUCTURER UN DISPOSITIF RÉNOVÉ, SOUPLE ET ADAPTÉ AUX NOUVELLES MENACES

Si nos points d'appui doivent être maintenus, en revanche, le format et la définition de ces points d'appui doivent évoluer.

La distinction entre les OPEX et les forces prépositionnées n'a pas de sens

La distinction entre les OPEX et les forces prépositionnées doit être revue. Les opérations Epervier et Licorne ont un caractère permanent qui rend inadaptées l'appellation et les modalités de financement par la dotation OPEX. Cette distinction introduit des rigidités dans les modalités de financement des troupes qui passent d'un statut à un autre et n'a aucune pertinence opérationnelle.

Les points d'appui doivent désormais avoir en commun pour missions, la coopération structurelle et opérationnelle aussi bien en bilatéral qu'au niveau régional ainsi que la possibilité d'une projection en cas de crise.

La dualité de notre coopération, qui assure un continuum indispensable entre projets fondamentaux de long terme (coopération structurelle) et actions d'entrainement en vue de l'emploi tactique immédiat (coopération opérationnelle), doit être renforcée.

Toutefois, la diminution du coût du dispositif doit passer par une diminution des effectifs des bases dont la vocation principale est la formation des cadres des armées nationales et la mise sur pied d'un système de sécurité collective.

L'expérience de Dakar montre que le service rendu en matière de coopération avec 300 hommes peut être équivalent à celui fourni avec des effectifs précédents qui étaient trois fois plus nombreux.

L'application de la loi de programmation qui prévoit une diminution de 1200 hommes des forces prépositionnées et un volume d'opérations extérieures de 450 millions d'euros suppose des choix.

S'il convient de conserver des réservoirs de forces en cas de crise, la diminution des effectifs des bases de Djibouti et de Libreville est envisageable à partir du moment où l'ensemble des bases fonctionnent en réseau.

C'est dans cette perspective que la préconisation du Livre blanc d'un dispositif souple et modulable prend tout son sens.

« Cette logique de réduction des coûts et d'économie des moyens nous oblige à concentrer nos efforts en termes géographique et thématique »

Cette logique de réduction des coûts et d'économie des moyens nous oblige à concentrer nos efforts en termes géographique et thématique. En 2014, tout en continuant d'appuyer une vision continentale de la sécurité en Afrique, notre effort doit porter sur l'Afrique occidentale et centrale (CEDEAO, CEEAC) et sur les pays francophones.

Avec ces pays notre coopération doit permettre de renforcer les capacités de commandement des états-majors régionaux et de développer davantage les liens avec nos forces déployées en Afrique dans ce domaine. De ce point de vue, il apparaît utile de reprogrammer épisodiquement des exercices franco-africains au sein de la CEDEAO ou de la CEEAC.

Cette priorités sur l'Afrique de l'Ouest impose d'assumer un certain partage des tâches avec nos partenaires occidentaux et notamment anglo-saxons qui sont les partenaires naturels de l'Afrique de l'Est.

24) Maintenir huit points d'appui militaire en Afrique : Abidjan, Dakar, la zone (Mali, Niger, Burkina Faso), Libreville, Ndjamena, Bangui, Djibouti, et l'île de la Réunion.

25) Dédier quatre points d'appui militaire à la coopération avec les quatre organisations régionales, à Libreville avec la brigade centre de la CEEAC, Dakar avec la brigade de l'ouest de la CEDEAO, la Réunion avec la brigade sud de la SADC et Djibouti avec l'IGAD, afin d'afficher clairement la volonté française de participer à l'architecture de sécurité africaine.

26) Ouvrir les pôles de coopération français à des participations de partenaires européens et internationaux à l'instar de ce qui a été fait pour les ENVR.

27) Dépasser la distinction entre OPEX et forces prépositionnées au profit d'un dispositif global où les effectifs de chaque base évoluent en fonction des besoins avec un repositionnement autour du Sahel et dans les pays accueillant une forte présence de ressortissants français.

28) Doter chaque point d'appui de moyens de coopération structurelle et opérationnelle aussi bien en bilatéral qu'au niveau régional ainsi que la possibilité d'une projection en cas de crise.

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