B. UNE AIDE ADAPTÉE POUR ACCOMPAGNER LE PRINTEMPS ARABE ET LES CONSÉQUENCES DE LA GUERRE CIVILE EN SYRIE

La Jordanie a également bénéficié, après le « printemps arabe » du programme communautaire SPRING destiné à appuyer la transition politique sur la rive sud de la Méditerranée : 70 millions d'euros ont ainsi été versés en 2012 puis 21 millions d'euros en 2013. Ce fonds de soutien au partenariat, à la réforme et à la croissance inclusive est doté à l'échelle européenne de 350 millions d'euros. Les initiatives soutenues par ce programme se concentrent sur les défis socio-économiques urgents auxquels doivent faire face les pays concernés par le « printemps arabe » (60 % des crédits) et sur l'accompagnement du processus de transition démocratique (40 % des crédits). Les financements s'effectuent sur la base d'une évaluation des avancées du pays en matière démocratique, selon le principe « More for more ». Plus un pays est engagé sur la voie de la modernisation politique et institutionnelle, plus le financement est important. Outre la Jordanie, l'Égypte, le Maroc et la Tunisie bénéficient des crédits du programme SPRING. Cet appui aux réformes politiques demeure néanmoins tributaire des engagements des autorités jordaniennes, le processus de démocratisation semblant désormais passer au second plan derrière la crise syrienne.

À cet égard, l'Union européenne contribue financièrement depuis 2011 à l'accueil des réfugiés syriens en Jordanie. Près de 600 000 personnes ont en effet franchi la frontière depuis le début de la guerre civile. Une aide spécifiquement humanitaire est destinée à financer les abris, l'hygiène et la santé notamment (114 millions d'euros au titre du programme ECHO). 30 millions d'euros ont notamment été concentrés sur l'aide à la scolarisation des enfants syriens en Jordanie, avec l'appui de l'UNICEF. L'Union européenne privilégie désormais l'appui aux forces de sécurité jordaniennes via une aide à l'achat de matériel de transport estimée à 8 millions d'euros ainsi qu'une subvention de 12 millions d'euros en faveur de la sécurisation du camp de Za'tari. Il s'agit de faciliter la lutte contre les phénomènes de types mafieux qui peuvent y prospérer, voire de combattre la prostitution et le trafic de jeunes filles qui s'y développent. Des actions de développement sont parallèlement menées dans les villes accueillant des réfugiés (107 millions d'euros destinés notamment à l'éducation et à la création d'emploi via l'IEVP ou le programme SPRING). Ainsi, comme les Nations unies, Bruxelles fait évoluer l'aide qu'elle octroie, passant d'une logique humanitaire à une logique de développement comme en témoignent ses récents soutiens au financement de micro-entreprises (5 millions d'euros) ou au ramassage des ordures dans les camps du nord du pays.

Aux efforts de l'Union européenne sur cette question s'ajoutent également les aides bilatérales des États membres, qu'il s'agisse du Royaume-Uni (600 millions d'euros pour l'ensemble des pays hôtes depuis le début de la crise), l'Allemagne (300 millions d'euros), la Suède, les Pays-Bas ou le Danemark.

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