B. RENFORCER LA DIMENSION COLLECTIVE DE LA GESTION DE CRISE

1. Prévoir une plus étroite association des élus

Lors de leur déplacement aux Antilles comme lors des visioconférences avec les territoires, la problématique de l'association des collectivités locales a été un point récurrent d'interpellation des rapporteurs. La question s'est particulièrement posée pour les départements et régions ou collectivités uniques ; mais aussi plus largement pour les maires, plus nombreux et souvent plus éloignés encore des chaînes de commandement.

Il est primordial de reconnaître la légitimité des exécutifs territoriaux à être représentés au sein des centres opérationnels des préfectures. Ceux-ci sont des acteurs complémentaires de l'action de l'État , avec de plus en plus de plans d'actions territoriaux au-delà des plans communaux traditionnels. Ils sont aussi et surtout des relais de poids dans les territoires, offrant une audience renforcée aux messages publics .

Recommandation n° 34 : Prévoir une étroite association au COD des élus locaux, et au moins des présidents d'exécutifs territoriaux.

Cette association des élus des collectivités ne doit cependant pas être un fait limité à la gestion de crise : il est nécessaire que ce partenariat soit effectif, sur la durée , dans une perspective de co-construction de la prévention et de la gestion du risque.

Recommandation n° 35 : Organiser annuellement un « séminaire territorial des risques naturels » réunissant, sous l'égide du préfet ou du haut-commissaire, l'ensemble des exécutifs locaux en présence des responsables de la sécurité civile, de l'environnement et des services de soins.

2. Assurer des liens constants avec les médias, partenaires clés

Les médias rencontrés à différentes étapes des travaux de la délégation, et notamment sur le terrain lors du déplacement aux Antilles, ont fait état d'un manque de communication et d'association lors de la gestion des crises, particulièrement lors d'Irma. Ils ont notamment déploré le difficile accès aux COD et aux responsables de la gestion de crise, par manque de moyens matériels à disposition notamment.

Recommandation n° 36 : Prévoir une salle de presse à proximité immédiate du COD, permettant de tenir des points d'information réguliers.

3. Impliquer davantage la population, actrice de la sécurité civile

Le préambule de la loi de modernisation de la sécurité civile 60 ( * ) consacrait en 2004 le rôle central de chaque individu dans l'engagement de sécurité civile : « la sécurité civile est l'affaire de tous. Tout citoyen y concourt par son comportement. Une véritable culture de la préparation au risque et à la menace doit être développée ».

Il est important d'impliquer pleinement la population à la gestion de crise : cela participe de la « culture du risque », nécessaire. Chaque citoyen est acteur de sa sécurité, par la mise en sécurité de ses proches mais aussi la sécurisation de son habitat et de ses biens.

Les citoyens ont également un rôle de relais de proximité qu'il faut valoriser, notamment auprès des personnes vulnérables qu'ils peuvent tenir informés ou, le cas échéant, signaler aux services hospitaliers par exemple.


* 60 Loi n° 2004-811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile.

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